- Affaire Pogba: le procès de proches du joueur s'ouvre et se poursuit en son absence
- Bruxelles valide le budget du gouvernement français en pleine crise
- Journée meurtrière à Islamabad où l'opposition augmente la pression sur les autorités
- Mobilisation contre les redéploiements dans la branche spatiale de Thales
- L'usine de Toyota France à contre-courant de l'industrie automobile
- Devant l'Assemblée, le gouvernement réitère son opposition au Mercosur et se félicite du soutien de la Pologne
- Trump fait planer la menace de guerres commerciales tous azimuts
- Affaire Pogba: l'absence de Paul Pogba passe mal, nouvelle demande de renvoi
- "Un appartement acheté, un appartement à gagner": les ristournes des promoteurs pour attirer le client
- Israël doit se prononcer sur un cessez-le-feu au Liban, Beyrouth et sa banlieue sud sous les bombes
- Cyclisme: l'UCI demande à l'AMA de "prendre position" sur le monoxyde de carbone
- La Russie expulse un diplomate et sanctionne des ministres britanniques
- La Russie rapporte deux nouvelles frappes ukrainiennes à l'aide de missiles américains ATACMS
- Pourquoi Israël a intensifié ses bombardements sur la Syrie?
- Cyclisme: l'Australie bannit à vie Richardson, qui a rejoint l'équipe britannique
- Le Musée de l'Homme explore l'odyssée humaine des migrations
- Ouïghours: la Chine fustige la "coercition" américaine après de nouvelles sanctions
- Protection de l'eau potable: les élus réclament des mesures "de très court terme"
- Réforme de l'audiovisuel public : un texte de retour à l'Assemblée le 17 décembre
- Réduction du déficit: pour la Banque de France, "la confusion aurait un coût sur les emprunts de la France"
- VIH et sida: peu à peu, la situation s'améliore
- Crash d'un avion cargo de DHL en Lituanie: les boites noires retrouvées
- Affaire Pogba: le procès de six proches du footballeur s'ouvre avec une demande de renvoi
- Carrefour regrette que son annonce concernant le Mercosur ait été mal perçue au Brésil
- C1: Salah à Liverpool, entre ombre et lumière
- Assassinat de Samuel Paty: la jeune fille prisonnière de son mensonge
- Rugbymen inculpés de viol en Argentine: deuxième jour d'examen du non-lieu
- Inde : Google Maps visé par une enquête après la mort de trois personnes
- Procès des viols de Mazan: le parquet poursuit au pas de course son réquisitoire
- Wall Street ouvre partagée, digère calmement les annonces de Trump
- Le budget de la Sécu voté au Sénat, le camp macroniste engage le bras de fer avec le gouvernement
- Moscou promet une "réponse" à de nouvelles frappes ukrainiennes de missiles américains
- Budget de la Sécu: vote sans suspense au Sénat, les députés macronistes continuent les tracations
- Les infections au VIH au plus bas en 2023, selon l'Onusida
- Biathlon: Fourcade vers un sixième titre olympique après le rejet de l'appel d'Ustyugov
- Le président de la COP29 blame des pays du Nord "inflexibles" pour justifier un accord "imparfait"
- Municipales à Paris: Anne Hidalgo passe la main, la guerre de succession est ouverte
- Liaisons maritimes vers la Corse: feu vert de l'UE aux aides publiques de la France
- Le chef de l'ONU fustige réseaux sociaux et intelligence artificielle "sans contrôle"
- Kiev accuse la Russie de mener des "activités génocidaires" avec des mines antipersonnel
- Procès des viols de Mazan: le parquet poursuit son sévère réquisitoire
- Fonctionnaires non payés si la France n'a pas de budget: Marine Le Pen accuse l'exécutif de "fausses informations"
- Le laboratoire de Marie Curie classé monument historique
- Les agriculteurs dans la rue, débat attendu sur le Mercosur à l'Assemblée
- Quatre paramilitaires tués à Islamabad où les pro-Imran Khan accentuent la pression
- Attaque de drones record contre l'Ukraine, réunion avec l'Otan face aux menaces russes
- Budget de la Sécu: vote sans suspense au Sénat sur fond de négociations dans le camp Barnier
- Aides à la rénovation: TotalEnergies conteste toute fraude
- Japon: important incendie sur une base de lancement de fusées, pas de blessés signalés
- Philippines: la vice-présidente dément vouloir assassiner le président
Assassinat de Samuel Paty: la jeune fille prisonnière de son mensonge
"J'aimerais m'excuser auprès de la famille" de Samuel Paty, "j'ai détruit votre vie, je suis désolée", a reconnu mardi à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris la jeune fille dont les "mensonges répétés" ont conduit à l'assassinat du professeur d'histoire.
En courte jupe plissée, gilet zippé noir sans manche sur chemise blanche, Nina (son prénom a été modifié), 17 ans, le teint mat, les cheveux relevés en chignon, boucles aux oreilles, parle d'une voix très basse, semblant mesurer chacun de ses mots.
Dans le box, un accusé l'écoute attentivement: il s'agit de son père, Brahim Chnina, 52 ans, poursuivi pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages puis des vidéos "haineuses" contre Samuel Paty.
En raison de ses liens de parenté avec l'un des accusés, Nina n'a pas à prêter serment mais "cela ne vous interdit pas de parler avec franchise", la prévient le président Franck Zientara.
Ce n'est pas la première fois que Nina comparaît. En décembre dernier, le tribunal pour enfants de Paris l'a condamnée à 18 mois de prison avec sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse à l'issue d'un procès à huis clos.
La jeune fille raconte comment elle a menti à ses parents pour justifier ses deux jours d'exclusion du collège. Élève dissipée et peu studieuse selon les témoignages d'anciens enseignants, elle a été exclue pour ses absences non justifiées et son comportement.
Mais la version qu'elle livre à sa mère est bien différente.
"Sous le coup de la panique et du stress, je lui ai dit que j'avais été à un cours et que j'étais pas d'accord, que le prof m'a exclue. Qu'on a vu des caricatures", dit-elle.
Brahim Chnina ne perd pas de temps pour dénoncer sur les réseaux sociaux un professeur "voyou" qu'il cite nommément. Il est vite rejoint par le militant islamiste expérimenté Abdelhakim Sefrioui (également dans le box des accusés). Se présentant comme un "journaliste", Sefrioui fait une interview de Nina devant les portes du collège, soufflant les réponses au passage. La jeune fille alors âgée de 13 ans réitère ses mensonges.
Avec son père, elle ira porter plainte au commissariat contre Samuel Paty.
- Entêtement -
"Je me suis dit que quelqu'un allait m'arrêter dans mon mensonge mais personne n'a dit que je n'étais pas au cours. Je me suis dit que tout le monde me croyait (...) Je ne gérais plus mon mensonge", explique Nina.
L'annonce de la mort de Samuel Paty ne changera rien à son entêtement.
Ce n'est que durant sa garde à vue, après 30 heures d'interrogatoire, que la jeune fille reconnaîtra enfin, mais trop tard, qu'elle a menti.
Durant tout son témoignage, la jeune fille marque peu d'émotions... sauf quand elle parle de son père.
"Je tiens à m'excuser auprès de ma famille, de mes parents. À cause de mon mensonge, on se retrouve tous ici. Je tenais à m'excuser auprès de mon père (...) sans mon mensonge, personne ne serait là", sanglote-t-elle. "Je me servais de la naïveté et de la gentillesse de mon père (...) En aucun cas, il ne pouvait se dire que ce que je disais était faux".
"Mon père dit qu'il faut tout le temps respecter les professeurs", poursuit-elle.
"Ah bon ? D'accord", ne peut s'empêcher de réagir le président.
"Aujourd'hui, si une personne doit être condamnée, ce ne sont pas les personnes dans le box mais moi", répète Nina.
Me Frank Berton, l'un des conseils de son père, lui demande de regarder son père dans le box.
"Depuis combien de temps vous ne l'avez pas vu?", demande l'avocat.
"Quatre, cinq mois", répond la jeune fille la voix chevrotante.
"Il a changé votre père? Il a vieilli?", poursuit l'avocat.
La jeune fille éclate en sanglots.
À la sortie de la salle d'audience, Me Virginie Le Roy, avocate de la famille Paty, s'étonne des revirements du témoin.
"Il y a un an, elle indiquait que son père était responsable, que son père avait lancé une fatwa numérique et qu'elle avait été manipulée. Aujourd'hui, elle vient nous dire qu'elle est responsable de tout. Il ne faut pas se moquer du monde".
D.Schneider--BTB