Berliner Tageblatt - "Nous n'avons pas peur": la résilience de l'île grecque de Santorin malgré les séismes

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"Nous n'avons pas peur": la résilience de l'île grecque de Santorin malgré les séismes
"Nous n'avons pas peur": la résilience de l'île grecque de Santorin malgré les séismes / Photo: © AFP

"Nous n'avons pas peur": la résilience de l'île grecque de Santorin malgré les séismes

"Je n'ai pas peur ". Malgré les séismes à répétition qui ont poussé des milliers de personnes à quitter l'île touristique de Santorin, en Grèce, Chantal Metakides a décidé, comme d'autres habitants, de rester dans sa maison accrochée à la falaise.

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De la terrasse de sa vaste bâtisse blanche, cette Belge, qui vit depuis 27 ans sur l'île volcanique des Cyclades, dispose d'une vue imprenable sur l'ensemble de la caldeira, née d'une éruption volcanique vers 1.600 ans avant notre ère.

"La plus grande partie de la maison date de 1720", explique-t-elle à l'AFP alors que les bourrasques de vent balaient les ruelles désertes du village blanc et bleu de Fira, perché en haut de la falaise rouge et l'un des plus visités par des touristes du monde entier.

"Pendant 500 ans, ça a vécu des tremblements de terre et des éruptions volcaniques et la maison est toujours là", poursuit-elle. "Donc il n'y a pas de raison que ça change".

"Je n'ai pas peur du tout!", martèle Chantal Metakides qui propose des chambres de haute gamme avec la mer Egée à perte de vue.

"Et de toute façon, je me dis toujours +ce qui doit arriver doit arriver+".

Plus loin, Panagiotis Hatzigeorgiou affiche la même assurance. "Nous n'avons pas peur!", clame cet employé municipal de 65 ans.

- "C'est fini!" -

"Pourquoi devrais-je m'inquiéter? Si quelque chose doit vous arriver, cela peut se produire même lorsque vous êtes dans la rue", explique-t-il.

Et "si c'est votre heure, c'est fini!", lance-t-il.

Plus de 7.000 personnes ont quitté Santorin par la mer ou par les airs depuis dimanche en raison des nombreuses secousses telluriques, une séquence sans précédent dans cette zone depuis le début des relevés en 1964, selon des données de l'Institut géodynamique de l'Observatoire d'Athènes analysées par l’AFP.

Plus de 180 séismes ont été enregistrés quotidiennement ces trois derniers jours, dont plus de la moitié dépassent une magnitude de 3. Mais ils n'ont provoqué aucun dégâts.

Santorin compte environ 15.500 résidents permanents et de nombreux saisonniers dans l'hôtellerie, la restauration ou le BTP pour accueillir plus de 3 millions de touristes chaque année.

Si la fréquence des secousses s'est réduite mercredi, il y en "au moins une vingtaine par jour mais pas de très grosses", affirme Chantal Metakides.

"On les ressent mais il n'y a rien qui tombe", détaille-t-elle.

Panagiotis Hatzigeorgiou souligne que sa maison "est souterraine et elle est aussi reliée aux nouvelles maisons qui ont été construites" à côté ce qui amoindrit le risque, selon lui.

Mais des rubans blancs et rouges ont été déployés pour interdire les promenades sur le chemin d'une beauté exceptionnelle qui relie Fira au très photogénique village d'Oia, connu pour ses couchers de soleil devant lesquels des millions de touristes, l'été, aiment poser pour des selfies.

A Oia, les ruelles, en proie l'été à une agitation intense, sont absolument désertes, selon des photos postées par des habitants sur les réseaux sociaux.

- Piscines et jacuzzis -

Et là où, en été, il faut faire la queue pour se prendre en photo devant de petites églises aux dômes bleus accrochées à la falaise, il ne reste que quelques chats qui déguerpissent à l'arrivée de journalistes.

A l'aplomb de la falaise, une myriade de piscines et de jacuzzis rappelle aussi que Santorin est une destination plutôt chic et chère.

Dans le cadre des mesures préventives prises depuis dimanche, les autorités grecques ont demandé qu'elles soient vidées.

Tous les établissements scolaires sont fermés jusqu'à vendredi et les rassemblements interdits.

A Fira, Chantal s'inquiète un peu des répercussions à venir sur le tourisme alors que le coup d'envoi de la saison est donné dès la fin mars.

"On entend des trucs un peu fou (...). Ce n'est pas vrai, l'île n'est pas évacuée. Il y a des gens qui ne se sentent pas en confiance et qui partent", conclut-elle.

C.Kovalenko--BTB