Berliner Tageblatt - Chikungunya à La Réunion: une campagne de vaccination va cibler les personnes les plus à risque

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Chikungunya à La Réunion: une campagne de vaccination va cibler les personnes les plus à risque
Chikungunya à La Réunion: une campagne de vaccination va cibler les personnes les plus à risque / Photo: © AFP/Archives

Chikungunya à La Réunion: une campagne de vaccination va cibler les personnes les plus à risque

Face à l'épidémie de chikungunya à La Réunion, une campagne de vaccination ciblée sur les personnes les plus à risque de formes graves de cette maladie transmise par des moustiques va être mise en oeuvre, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires.

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Saisie en urgence par le gouvernement, la Haute autorité de santé a préconisé de vacciner en priorité les seniors de plus de 65 ans, les adultes ayant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, etc) et les agents de lutte anti-moustique dans cette île française de l'océan Indien.

Cet avis sera suivi par les autorités sanitaires qui vont "travailler à la mise en œuvre opérationnelle de cette vaccination", a déclaré à l'AFP le ministère de la Santé, sans préciser de calendrier, confirmant une information de franceinfo.

Pour "limiter les formes graves et l'impact sanitaire de l'épidémie, un financement exceptionnel" sera débloqué "rapidement" afin de "proposer gratuitement la vaccination aux cibles prioritaires" à La Réunion, a-t-on précisé de même source.

Le fabricant franco-autrichien du vaccin disponible, le laboratoire Valneva n'ayant pas fait de demande de remboursement par l'Assurance maladie, le coût du produit, autour de 250 euros, reste en principe à la charge du patient.

La HAS se prononcera aussi prochainement sur l'utilisation du vaccin Vimkunya, développé par Bavarian Nordic.

Démarrée cet été, la flambée de chikungunya s'est intensifiée ces dernières semaines à La Réunion, avec 3.390 cas recensés depuis le 23 août 2024, dont 3.245 depuis début 2025, selon Santé publique France. Plus de la moitié d'entre eux sont des cas autochtones, infectés par un moustique présent sur place.

Si l'impact sanitaire reste limité à ce stade, avec 13 hospitalisations mais aucun cas grave ou décès signalé, les autorités locales et nationales le surveillent de près.

- "Pic autour de mai" -

Maladie virale généralement bénigne, le chikungunya provoque une fièvre brutale accompagnée d'intenses douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications -neurologiques, musculaires, cardiovasculaires-, voire des décès, peuvent survenir, et les symptômes peuvent persister au-delà de 3 mois.

À ce jour, il n'existe pas de traitement curatif, mais un premier vaccin contre le chikungunya, Ixchiq de Valneva, a obtenu en juin une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les adultes.

Devant la situation à La Réunion, la HAS a recommandé de vacciner en priorité les populations à risque de formes graves et/ou chroniques et sans diagnostic passé d'infection, vu l'efficacité significative attendue chez ces catégories et le "nombre limité de doses" disponibles.

Faute de données de sécurité suffisantes, l'utilisation d'Ixchiq - un vaccin vivant atténué - n'est en revanche pas préconisée "à ce stade" chez les femmes enceintes et demeure "contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées".

Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n'avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260.000 personnes et fait 225 morts entre 2005 et 2006.

L'épidémie devrait y être "de moindre ampleur qu'il y a 20 ans", a estimé il y a quelques semaines Xavier Deparis, directeur de la veille sanitaire à l'Agence régionale de santé (ARS), tout en se disant "vigilant".

"On s'attend à un pic autour de mai, donc il faut aller assez vite sur les mesures de prévention" et contre les moustiques qui transmettent le virus, car seulement "17% de la population de La Réunion dispose, a priori, d'une immunité contre le chikungunya", a déclaré mi-février l'infectiologue Émilie Mosnier, lors d'une conférence de presse de l'ANRS-Maladies infectieuses émergentes.

Même vacciné, il faut continuer de lutter contre les gites larvaires et éviter les piqûres en portant des vêtements couvrants et en utilisant répulsifs et moustiquaires, insistent les autorités sanitaires.

Des opérations de démoustication se sont multipliées à La Réunion ces dernières semaines, et 10 millions de moustiques tigres stériles et recouverts d'un biocide seront lâchés à partir d'avril dans le sud de l'île -une expérimentation pour tenter d'enrayer la reproduction.

R.Adler--BTB