- Dakar-2025: Moraes et Sanders gagnent une 7e étape confuse
- Géant d'Adelboden: en funambule, Odermatt s'offre un quadruplé
- Bayrou en quête de la bienveillance de la gauche, les retraites au coeur des discussions
- Dikeledi s'éloigne de Mayotte, confiné et sous les pluies, trois morts à Madagascar
- Ski: victoire surprise de Lauren Macuga à Sankt Anton, Lindsey Vonn déjà au pied du podium
- Open d'Australie: Humbert et Fils assurent l'essentiel, Sabalenka tient son rang
- Top 14: Camille Chat rebondit à Lyon après son licenciement du Racing 92
- Open d'Australie: Zverev écarte Pouille au 1er tour
- Malala Yousafzai de retour au Pakistan en des temps troublés pour l'éducation
- Les Croates votent pour élire le chef de l'Etat, le président sortant favori
- Annemasse: deux hommes suspectés d'avoir agressé des soignants jugés lundi
- Open d'Australie: Hady Habib, pionnier du Liban
- Open d'Australie: Ugo Humbert résiste à Gigante et file au 2e tour
- NBA: Minnesota perd sur le fil, trois matches reportés
- République tchèque: six morts dans l'incendie d'un restaurant
- Mayotte confinée commence à ressentir les effets de la tempête tropicale Dikeledi
- Open d'Australie: Sabalenka tient son rang, Fils assure l'essentiel
- Le procureur spécial qui a instruit les procédures contre Trump quitte le ministère de la Justice
- Chevaux, chiens, lapins: les incendies de Los Angeles traumatisent aussi les animaux
- En Inde, premiers bains anticipés au pèlerinage hindou géant de Kumbh Mela
- Séoul confirme que l'Ukraine a capturé deux soldats nord-coréens
- Accident de tram à Strasbourg: bilan définitif de 68 blessés
- Alice Weidel, la Dame de fer de l'extrême droite allemande
- En Chine, les joueuses d'esport s'affirment face au sexisme
- "Tu peux faire quoi pour moi?": des "sentinelles" aux urgences pour les femmes victimes de violence
- Mayotte, encore meurtrie après Chido, va vivre son second cyclone en moins d'un mois
- Open d'Australie: Zheng, Ruud et Fils passent entre les gouttes à Melbourne
- Le renseignement sud-coréen confirme que l'Ukraine a capturé deux soldats nord-coréens
- En Tunisie, une barge-hôpital pour remettre en forme des espèces de tortues protégées
- Corée du Sud: Yoon n'assistera pas à la première audience de son procès en destitution mardi
- L'Arabie saoudite accueille des discussions sur la Syrie
- Jour de vote en Croatie, le président sortant favori
- Les incendies s'étendent à Los Angeles, le bilan grimpe à 16 morts
- Mayotte, encore meurtrie après Chido, s'apprête à vivre son second cyclone en moins d'un mois
- Les incendies s'étendent à Los Angeles malgré les efforts des pompiers
- Venezuela: des pays d'Amérique latine dénoncent l'investiture de Maduro
- Ligue 1: Marseille déroule à Rennes, Brest freine Lyon
- Champions Cup: carton plein pour les clubs Français, l'UBB double Toulouse
- L'armée soudanaise reprend aux paramilitaires une importante capitale provinciale
- Plusieurs dizaines de blessés après une collision entre deux tramways à Strasbourg
- Pas encore remis de Chido, Mayotte placé en alerte cyclonique rouge
- Allemagne: le Bayern s'en sort grâce à Kane, Marmoush sauve Francfort
- Les incendies progressent encore à Los Angeles
- Coupe d'Angleterre: Manchester City puissance huit, Brentford au tapis
- Larcher (LR) ne veut "ni suspension ni abrogation" de la réforme des retraites
- Première victoire en Champions Cup depuis trois ans pour le Stade français
- A Gaza, un abri "qui ressemble à une tombe" contre le froid et la guerre
- L1: Lyon privé de podium par Brest qui peut souffler
- Pas encore remis de Chido, Mayotte bientôt placé en alerte cyclonique rouge
- Champions Cup: Expéditif à Exeter, Bordeaux-Bègles prend la main
En Gambie, un festival perpétue la tradition d’un rite séculaire
La foule s’écarte à son passage. Les percussions et les sifflets retentissent. Des cris accompagnent son entrée en scène. Ce soir, la ville de Janjanbureh, dans l’est de la Gambie, fait une ovation à son icône locale à qui elle dédie son festival annuel.
La rockstar du jour n’est pas celle que l’on croit. Un homme fait son apparition. Une coiffe cache entièrement son visage. Son corps est enveloppé dans une écorce. De ses bras et ses jambes pendent des feuilles qui lui donnent l’apparence d’une créature forestière sortie d’un conte fantastique.
Des machettes aux mains, il avance, fait peur aux femmes et hurle à l'approche des enfants.
Comme pris par une transe, il entame des pas de danse à une vitesse frénétique, s’arrête, balance ses bras d’une manière inquiétante.
A son passage, hommes et femmes lâchent des billets et invoquent sa mansuétude.
Cette émanation des esprits sylvestres porte le nom de Kankurang, une figure mythique de la société mandingue chargée d’éloigner les mauvais esprits des jeunes hommes initiés, de faire régner l’ordre et la justice et de renforcer la cohésion de la communauté.
- Patrimoine mondial -
Inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2005, le Kankurang - combinaison des mots mandingues "kango" et "kurango", littéralement "voix" et "force" - assure la transmission des valeurs et pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue, un peuple d’Afrique de l’Ouest dont le foyer historique était l’empire du Mali.
Les Mandingues se sont installés dans les actuels Sénégal et Gambie au XVIe et XVIIe siècles, apportant leurs traditions. Leurs rites initiatiques sont associés aux cérémonies de circoncision, durant lesquelles les jeunes hommes apprennent les règles qui garantissent la cohésion du groupe, les plantes médicinales et les techniques de chasse.
Ils sont encore suivis dans certaines régions de Gambie, de Guinée-Bissau et dans le sud du Sénégal, notamment près de Mbour et en Casamance.
Ces pratiques sont menacées par l’occidentalisation des modes de vie, la raréfaction des surfaces boisées et la transformation des masques sacrés en objets décoratifs ou folkloriques.
Depuis 2018, le festival annuel de Janjanbureh, à environ 250 kilomètres à l’est de Banjul, cherche à donner un nouveau souffle à cet héritage, explique son directeur, Muhammed Sardykhan.
Pendant trois jours, des activités autour du Kankurang sont organisées dans cette ville qui se présente comme berceau et gardienne des traditions en Gambie, ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal et devenue en 1965 le plus petit pays indépendant d’Afrique continentale.
Le vendredi soir, à la lueur de la lune et de quelques projecteurs, des Kankurangs de toute la sous-région défilent devant des centaines de spectateurs qui font cercle sous un vieux baobab sacré.
Au son des tam-tams et sous les applaudissements, ils effectuent des pas de danse à un rythme endiablé, rejoints par certains spectateurs.
Le lendemain, ils déambulent en ville sous le regard ahuri et souvent apeuré de jeunes enfants qui fuient à leur approche. Les femmes non plus ne peuvent les approcher de trop près. "Ce n’est pas un être humain comme les autres. Il est secret, surnaturel", dit Ndey Nichol, 30 ans.
- Tradition menacée -
Originaire de Janjanbureh, elle est venue avec ses deux enfants. "Je veux que mes enfants acquièrent ces connaissances, qu’ils puissent voir ce qu’est notre culture, qu’ils comprennent d’où ils viennent", confie-t-elle.
Lamin Jarjou, la quarantaine, ne voulait surtout pas rater ce festival.
Pour lui, c’est une manière de faire vivre cette tradition qu’il pense menacée.
"Les gens coupent même les arbres avec lesquels on fait les masques et les costumes. Préserver notre héritage, c’est aussi préserver nos forêts", estime-t-il.
Sur l’île où se trouve Janjanbureh, sur le fleuve Gambie, l’activité bat son plein ce dernier week-end de janvier.
Les hôtels sont pleins, les touristes affluent, les enfants du pays reviennent et toute la ville est de sortie.
James Goswell, 35 ans, avec son bonnet aux couleurs de la Jamaïque, en profite pour vendre quelques objets traditionnels et souvenirs : Kankurangs miniatures, savons, tee-shirts…
Pour lui, le festival est une chance de se faire un peu d’argent dans un quotidien qu’il dit difficile.
Le festival ne se déroule qu’une fois l’année et ne peut sortir à lui seul la ville de son marasme, rappelle Mariama Sambou, guide locale de 23 ans.
Les jeunes manquent d’opportunités. Beaucoup font le choix de l’émigration clandestine.
Mais le festival est une chance de montrer que sa ville, avec un riche héritage, est pleine de ressources et attractive, dit-elle.
F.Pavlenko--BTB