- En Roumanie, un candidat prorusse crée la surprise à la présidentielle
- World Rugby Awards: Dupont consacré à VII, du Toit meilleur joueur à XV
- Des combats opposent le Hezbollah et Israël dans le sud du Liban, la banlieue de Beyrouth bombardée
- Roumanie: le Premier ministre pro-européen en tête du premier tour de la présidentielle
- Mort de l'écrivain sud-africain et militant anti-apartheid Breyten Breytenbach
- Rugby: le baromètre de la tournée d'automne
- Elections en Namibie: dernier meeting de la Swapo entre prières et démonstration de force
- Espagne: le Real Madrid relance la course au titre, fin de disette pour Mbappé
- Ligue 1: Nantes-Le Havre interrompu en fin de rencontre, Lille enfonce le Rennes de Sampaoli
- Coupe Davis: Matteo Berrettini, machine à points pour l'Italie
- Angleterre: Liverpool s'envole, Amorim manque ses débuts
- Coupe Davis: le doublé pour l'Italie, Sinner finit 2024 en apothéose
- Espagne: un ouvrier meurt dans l'effondrement d'une école fragilisée par les inondations
- Au Pakistan, une trêve d'une semaine annoncée après 82 morts dans des violences sunnites-chiites
- L1: Lille fête ses 80 ans par un succès (1-0) face au Rennes de Sampaoli, sans idées
- De Dubaï à Berlin, le chocolat qui fait fondre la toile
- Ski alpin: Clément Noël sur un nuage
- Ski: deuxième victoire de suite pour Clément Noël, vainqueur du slalom de Gurgl
- Trophée Jules Verne: Coville et compagnie en quête du record autour du monde
- Borrell appelle au Liban à un cessez-le-feu, 160 projectiles tirés par le Hezbollah vers Israël
- Israël fustige le meurtre "antisémite" d'un rabbin israélo-moldave aux Emirats
- Nucléaire: l'Iran annonce des discussions vendredi avec la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni
- Suisse: les Bâlois approuvent le financement de la tenue de l'Eurovision 2025
- Foot: Florentino Pérez charge l'UEFA et la FIFA et réaffirme son soutien à la Super Ligue
- En Pennsylvanie, la réouverture d'une centrale nucléaire suscite enthousiasme et effroi
- A Beyrouth, Borrell appelle à un cessez-le-feu "immédiat" entre Israël et le Hezbollah
- Budget en hausse mais consommateur sélectif, "Black Friday" sous pression aux Etats-Unis
- Au Bangladesh, des mains artificielles pour les mutilés de la "révolution"
- Pollution dans la Loire après une fuite de pétrole chez Total à Donges
- A Edimbourg, découvrir la ville avec d'anciens sans-abri
- F1: Verstappen, un max de talent et un caractère bien trempé
- Rugbymen inculpés de viol en Argentine: la justice examine un non-lieu, dénouement proche
- Rugby: le patron des All Blacks veut pouvoir sélectionner les joueurs évoluant à l'étranger
- WRC: Thierry Neuville enfin champion du monde
- F1: à Las Vegas, Verstappen décroche sa 4e étoile
- Au Cambodge, une marche pour "un monde sans mines" antipersonnel
- Pakistan: au moins 82 morts, 156 blessés en trois jours de violences sunnites-chiites
- La Roumanie élit son président, possible percée de l'extrême droite
- En Inde, le coût économique croissant de la pollution de l'air
- NBA: Wembanyama renverse Golden State pour son retour, LaMelo Ball marque 50 points
- Près de Nantes, un septuagénaire devient youtubeur pour sauver ses animaux sauvages
- Sous le pouvoir taliban, les entrepreneuses afghanes prennent leur destin en main
- Transformer le microbiote des vaches pour les rendre moins polluantes
- La Suisse aux urnes sur le droit du bail, les autoroutes et l'Eurovision à Bâle
- Présidentielle en Uruguay: le scrutin s'annonce serré
- En Roumanie, percée attendue de l'extrême droite à la présidentielle
- Nuits blanches, suspensions et colère pour une fin de COP houleuse
- Climat: les pays pauvres se résignent à un accord financier "trop faible"
Journal d'un agriculteur: "quand tu te lances, tu investis autant que tu éternues"
Jérôme Caze, 37 ans, marié et père de trois enfants, achève sa sixième année à la tête d'une exploitation maraîchère et d'élevage de poulets en Lot-et-Garonne, la première passée sans les aides dédiées aux jeunes agriculteurs.
Dans un monde paysan protéiforme, les crises récurrentes et un renouvellement de génération inédit - dans les 10 ans, un exploitant sur deux aura passé l'âge de la retraite - sèment de plus en plus le doute sur l'avenir de la profession.
Une année durant, au fil des saisons, cet exploitant "non syndiqué" et "apolitique" a accepté de raconter à l'AFP son quotidien de "petit agriculteur", entre joies et peines, et les défis à relever - physiques, financiers, sociaux, familiaux, environnementaux - pour "nourrir" la population. Et pouvoir en vivre.
Lors d'une première rencontre, il a évoqué les ambitions et les difficultés des débuts.
- L'installation -
"Cette ferme était purement maraîchère, avec mes parents qui s'étaient spécialisés dans la tomate de conserve. Ils l'avaient reprise de mes grands-parents, eux fils de métayers, qui faisaient un peu de tout dans les années 1950 : des vaches, de la vigne, un peu de légumes, du tabac.
Mes parents sont inquiets pour l'avenir du métier, ils ne voulaient pas que je reprenne l'exploitation. Mais pour moi c'était l'héritage : on est l'aîné, avec un sentiment de responsabilité, de continuité, et puis on sait notre apport à la société. Avec ma nourriture, j'y apporte quelque chose de concret.
J'ai une licence pro +Énergies renouvelables+ mais après plusieurs années à aider mes parents, quand ils ont eu des soucis de santé réguliers, j'ai passé mon BP (brevet professionnel) d'exploitant agricole et je me suis lancé fin 2017.
Je voulais marquer mon empreinte plutôt que marcher dans les pas de papa-maman, même s'ils s'en sortaient financièrement. J'ai voulu révolutionner. J'ai emprunté 250.000 euros pour construire deux bâtiments d'élevage de poulets Label rouge, payer le terrassement, la maçonnerie, etc. Mais aussi pour les piquets, les grillages, qui coûtent horriblement cher, afin de planter un verger pour que les poulets y gambadent à l'ombre.
Tu ajoutes 70.000 euros pour acheter des terres, celles de ma tante, pour reconstituer la ferme familiale du début, plus 20.000 euros pour les équipements : chargeur frontal, pailleuse, balayeuse...
Manque de pot : le premier bâtiment était quasi terminé quand une tempête l'a inondé. J'avais déjà commandé les poussins... Il a fallu le couper en deux pour l'adapter en urgence. Comme si on te livrait une voiture neuve en te disant qu'il faut trafiquer le moteur pour la faire rouler...
Les débuts sont toujours compliqués. Tu es seul dans ta merde, avec seulement l'aide d'un copain agriculteur, qui a aussi son emploi du temps, pour te sortir de ce genre de trucs. Et mon épouse, en disponibilité, qui m'appuie ponctuellement.
Avec le recul, heureusement qu'on a fait les poulets. Après le Covid, uniquement avec les légumes, je me serais cassé la gueule. J'ai pu me verser un salaire dans le passé mais aujourd'hui, je suis au RSA.
J'aurais dû emprunter plus pour faire quatre bâtiments et deux fois plus de poulets, on me l'avait conseillé mais c'est un risque financier à prendre et j'ai été +petit bras+.
Depuis un an, on se lance dans l'élevage de porcs Duroc, une race inexistante dans le coin et hyper qualitative. Même si on évite le bio car le label est trop contraignant et restrictif, on suit le mot d'ordre hérité de mes parents : toujours privilégier la qualité avant les calculs. On en est fiers. On le fait avec les légumes, sans produits phytosanitaires et en lutte intégrée contre les ravageurs (technique agroécologique ayant recours à des insectes, par exemple, pour éliminer des parasites, NDLR), avec les poulets Label rouge, et maintenant le cochon.
J'ai déjà dépensé 5.000 euros pour deux mâles reproducteurs et dix truies, on se serre la ceinture : pour la nurserie des petits, on va faire +tripote et mascagne+ (se débrouiller, expression gasconne, NDLR) : les piquets viennent des vignes arrachées par mes parents en 2007; l'abri, c'était une remorque avec des tôles vieilles de 30 ans. On réutilise tout. À l'économie. Il le faut car quand tu te lances, tu investis autant que tu éternues."
Propos recueillis par Karine ALBERTAZZI et Thomas SAINT-CRICQ
O.Bulka--BTB