Berliner Tageblatt - Les ventes de maisons neuves s'écroulent en avril aux Etats-Unis

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Les ventes de maisons neuves s'écroulent en avril aux Etats-Unis
Les ventes de maisons neuves s'écroulent en avril aux Etats-Unis / Photo: © AFP/Archives

Les ventes de maisons neuves s'écroulent en avril aux Etats-Unis

Les ventes de maisons neuves se sont effondrées en avril aux États-Unis, plombées par la hausse des taux d'intérêt et des prix records qui dissuadent de nombreux acheteurs de poursuivre leurs recherches de logements flambant neuf.

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En avril, 591.000 nouveaux biens ont été vendus en rythme annuel par rapport au mois précédent, soit un plongeon de 16,6%, selon les données du département du Commerce publiées mardi. C'est le niveau le plus faible depuis avril 2020, soit au tout début de la pandémie de Covid-19.

Et toutes les régions sont touchées même si le sud du pays enregistre la diminution la plus marquée.

L'ampleur de la baisse a surpris les économistes qui tablaient sur 750.000 transactions.

Autre mauvaise nouvelle, les données de mars ont été révisées en forte baisse à 709.000 contre 763.000 initialement annoncées.

Les ventes de logements anciens ont aussi reculé en avril et sont même tombées à leur plus bas niveau depuis le début de la pandémie de Covid-19, avait indiqué la semaine dernière Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR).

La baisse des maisons neuves "est assez effrayante", a réagi Gregory Daco, chef économiste chez Ernst and Young Parthenon, soulignant qu'on est loin du million de maisons neuves vendues à l'automne 2020 quand les Américains en télétravail accumulaient des économies et se ruaient sur l'achat de biens plus grands.

C'est aussi très inférieur au pic plus récent de janvier 2021 (993.000).

"Je m'attendais à une baisse mais pas à une chute aussi marquée", a déclaré M. Daco à l'AFP. Et depuis décembre, cela représente une baisse cumulée de 30%. "C'est assez significatif".

- "Politique monétaire efficace" -

Pour autant, le prix médian a continué d'augmenter, à 450.600 dollars, de même que le prix moyen à 570.300 dollars.

Et les économistes sont bien en peine de dire si la baisse des prix va suivre prochainement.

"Pour résumer, la fête est terminée", a réagi Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics, dans une note.

"Cela suggère que les personnes qui ont précédemment demandé des prêts hypothécaires choisissent maintenant de ne pas procéder à un achat", a-t-il ajouté.

Pour Gregory Daco, "la conclusion principale, c'est que la politique monétaire est efficace en ce sens que la communication de la Banque centrale a eu un impact sur les taux à long terme y compris les taux hypothécaires".

Il explique que les investisseurs ont anticipé l'augmentation des taux et "ont déjà incorporé la politique monétaire future dans leur estimation". "Par conséquent, les emprunts hypothécaires sont bien plus élevés que la hausse des taux de la Fed".

La Réserve fédérale a augmenté ses taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage en mars, puis d'un demi-point en mai pour contenir l'inflation la plus élevée depuis quatre décennies.

Le but est aussi de refroidir un marché immobilier bouillonnant.

Signe d'un marché très tendu et particulièrement perturbé, depuis des mois, les acheteurs potentiels surenchérissent par rapport aux prix demandés par les vendeurs pour avoir une chance d'obtenir un bien.

Et le marché est devenu inabordable pour les primo-accédants.

Pour Oren Klachkin, économiste américain en chef chez Oxford Economics, comme les gains de revenus ne vont pas suivre la hausse des coûts d'emprunt et la hausse des prix des maisons, la baisse des ventes pourrait se poursuivre dans les prochains moins.

La chute des ventes a eu pour effet de gonfler le stock de biens disponibles qui représentaient 9 mois en avril contre 6,9 mois en mars, selon les données du gouvernement.

M. Klachkin estime aussi que "les constructeurs vont augmenter le parc de logements, mais pas suffisamment pour faire basculer de manière significative la dynamique du marché du logement en faveur des acheteurs".

A terme, si la baisse de la demande devait se poursuivre, la construction de logements pourrait aussi diminuer. S'en suivrait alors un ralentissement des ventes au détail liées au logement comme les ventes de matériaux de construction, d'appareils électroménagers ou l'ameublement.

E.Schubert--BTB