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Trump lance sa campagne de revanche politique
A peine investi, le président américain Donald Trump a lancé sa campagne de revanche politique, attaquant mercredi avec virulence l'évêque de Washington, qu'il a accusée d'être "méchante" et dont il a exigé des excuses.
Trump a par ailleurs annoncé mardi un investissement privé massif dans l'intelligence artificielle, promettant des investissements d"'au moins 500 milliards de dollars".
Mercredi, l'évêque épiscopalienne de Washington, Mariann Budde, était dans le collimateur, au lendemain d'un sermon dans lequel elle s'était inquiétée de la peur semée par le président américain chez les immigrants et les membres de la communauté LGBTQ.
"Cette pseudo-évêque qui a parlé lors du service national de prière mardi matin était une radicale de gauche, qui déteste Trump avec acharnement", a écrit celui-ci sur sa plateforme Truth Social.
"Elle a introduit son église dans le monde de la politique de manière très ingrate. Elle était méchante par son ton et ce n'était ni convaincant ni intelligent... Elle et son église doivent des excuses au public !", poursuit le message.
Lors du service religieux à la cathédrale nationale de Washington, l'évêque avait exhorté Trump, assis au premier rang à côté de son épouse Melania, à faire preuve de "miséricorde".
"Il y a des enfants gays, lesbiennes, transgenres de familles démocrates, républicaines ou indépendantes, dont certains craignent pour leurs vies", avait-elle lancé, ajoutant que "la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels".
Investi lundi pour la deuxième fois en tant que président des Etats-Unis, Donald Trump avait aussitôt pris des décrets visant l'immigration clandestine et niant l'existence de personnes transgenres.
Si le républicain était resté impassible durant le service religieux, dans son message sur Truth Social, il s'est lâché: "A part ses déclarations inappropriées, le service était très ennuyeux et sans inspiration. Elle n’est pas très douée dans son travail !", a-t-il jugé, tout en fustigeant à nouveau les "migrants illégaux".
- Investissements massifs dans l'IA -
Mardi, le président républicain a vanté devant la presse le projet "Stargate", promettant des investissements d'"au moins 500 milliards de dollars" dans des infrastructures technologiques aux Etats-Unis.
Il doit générer "quasi-immédiatement plus de 100.000 emplois", a assuré le milliardaire.
Stargate réunit le spécialiste du "cloud" (informatique à distance) Oracle, la société d'investissement japonaise SoftBank, et la start-up d'IA générative OpenAI, dont les dirigeants étaient présents à la Maison Blanche.
Le patron de SoftBank, Masayoshi Son, a précisé que la coentreprise allait "commencer à déployer immédiatement 100 milliards de dollars", avec l'objectif d'atteindre un total de 500 sur quatre ans.
Chacun leur tour, les trois patrons ont remercié Donald Trump.
"Nous n'aurions pas pu faire ça sans vous", a déclaré Masayoshi Son. Le titre de Soft Bank s'est envolé de plus de 10% en clôture à la Bourse de Tokyo.
Dans le même élan, Donald Trump avait pris un autre engagement, beaucoup plus sombre, celui de venger la "trahison" dont il juge que les Etats-Unis ont été victimes après l'élection en 2020 du démocrate Joe Biden.
- "Pas alignées" -
Il a ainsi déclaré avoir enjoint à son équipe "d'identifier activement et de destituer plus de 1.000 personnes nommées par la précédente administration".
Des personnes "qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-il précisé sur Truth Social.
Le chef José Andrés, récemment décoré par Joe Biden pour ses actions humanitaires, était également visé, mais il a assuré que sa fonction dans une commission consacrée entre autres à l'alimentation était de toute façon terminée.
L'amirale Linda Fagan, nommée par l'ancien président démocrate à la tête des Gardes-côtes américains et première femme à diriger l'une des six branches de l'armée, a par ailleurs été limogée.
La nouvelle administration a aussi retiré la protection policière dont jouissait John Bolton, ex-conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche sous le premier mandat du républicain, devenu un féroce critique.
Interrogé à ce sujet, Donald Trump a lancé que son ancien conseiller était un homme "stupide" et que cette protection ne devait pas être garantie à vie.
Il a aussi défendu sa décision de gracier 1.500 personnes condamnées pour avoir attaqué le 6 janvier 2021 le Capitole afin d'empêcher l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, ou de commuer leurs peines pour certains.
Parmi les bénéficiaires de ce geste de clémence figurent les meneurs de deux milices d'extrême droite, les Oath Keepers et les Proud Boys.
"Leurs peines étaient ridicules et excessives", a lancé Donald Trump, qui juste avant cette attaque avait chauffé à blanc ses partisans par un discours sur une élection "truquée" - une affirmation mensongère qu'il maintient.
I.Meyer--BTB