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A Bagdad, les industries polluantes empoisonnent l'air des citadins
Abou Amjad est asthmatique et son médecin a cru d'abord qu'il était fumeur. Mais ce qui attaque ses poumons c'est l'air de Bagdad, la capitale irakienne asphyxiée par des industries polluantes.
Quasi-quotidiennement cet hiver, les neuf millions d'habitants de la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe se couchent et se réveillent avec une odeur de souffre irritant la gorge.
En cause: le fioul lourd qui fait fonctionner les nombreuses briqueteries et usines d'asphalte dans la banlieue. Ce produit pétrolier très polluant --fourni par le gouvernement à des prix subventionnés-- se caractérise par sa forte teneur en souffre.
Il y a aussi les cheminées des centrales électriques étatiques, les générateurs vrombissant à chaque coin de rue pour pallier aux délestages, les raffineries et le brûlage des déchets.
Pour remédier à cette pollution, les autorités ont fermé des dizaines d'usines, fixé un délai pour abandonner l'usage du fioul lourd et interdit de brûler les déchets.
"On ne peut plus monter sur notre toit à cause de la fumée et des particules toxiques", lâche Abou Amjad Al-Zoubeidi, épicier quinquagénaire vivant à quelques mètres de la centrale de Dora et de ses cheminées, dans le sud de Bagdad.
D'un pont de la capitale, les cheminées sont visibles, dégageant une épaisse fumée à l'horizon, devant la grande roue d'un parc d'attraction.
La grande majorité des voisins de M. Zoubeidi souffrent "d'asthme et d'allergies chroniques", dit-il. Lui-même ne compte plus le nombre de visites chez le médecin qui a diagnostiqué une inflammation des bronches.
"On me dit d'arrêter la cigarette, je réponds que je ne fume pas. Et quand je précise que j'habite près de la centrale, on me dit" qu'elle est connue pour être nocive.
- Air "malsain" -
Devant la Chine, l'Irak se classait en 2023 sixième pays le plus pollué en terme de qualité de l'air, selon l'entreprise suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l'air.
D'après la même source, la concentration de particules fines PM2.5 --suffisamment petites pour pénétrer dans le sang par les poumons, et mélange toxique de sulfates, noir de carbone, nitrates et ammonium-- dépassait de sept à dix fois les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette "pollution atmosphérique" est source de "nombreux problèmes de santé, notamment l'asthme, le cancer, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies pulmonaires", rappelait IQAIR.
Selon les capteurs de l'ambassade américaine, Bagdad bascule régulièrement dans le rouge, avec un air "malsain": "tout le monde peut commencer à ressentir des effets sur sa santé - les groupes sensibles peuvent ressentir des effets plus graves."
Le Premier ministre chargeait en octobre une commission d'identifier les causes de ces "émissions odorantes de souffre" pour y mettre un terme.
Le phénomène est accentué par les "conditions météorologiques: le changement des températures, la direction des vents, et la hausse de l'humidité", selon le ministère de l'Environnement.
Interrogé par l'AFP, Amir Ali, porte-parole du ministère, accuse "les activités industrielles dans les environs de la capitale".
Il pointe du doigt la région de Nahrawan avec ses briqueteries et ses usines d'asphalte, zone industrielle au sud-est de Bagdad où ont été recensées "le plus grand nombre d'usines responsables d'émissions".
Il n'oublie pas les raffineries comme celle de Dora, ou les générateurs que les Irakiens sont contraints d'utiliser pour remédier aux manquements du réseau public, ravagé par des décennies de conflits et une corruption endémique.
- "Faire respirer la ville" -
Fin décembre, les autorités annonçaient avoir fermé 57 usines d'asphalte et 111 briqueteries "en raison d'émissions contrevenant aux normes environnementales".
Le ministère de l'Industrie sommait en octobre les briqueteries d'abandonner sous 18 mois le fioul lourd au profit du gaz naturel.
De même, le gouvernement s'est engagé à installer des systèmes de traitement pour "améliorer" la qualité du carburant "fabriqué dans la raffinerie de Dora et éliminer les émissions de gaz".
Dans un Irak riche en hydrocarbures, tirant 90% de ses revenus de l'or noir, le militant écologiste Hossam Sobhi appelle le secteur pétrolier à amorcer une transition loin du fioul lourd.
"On ne peut pas se passer du pétrole, c'est très difficile dans un pays comme l'Irak", concède-t-il.
"Mais on peut au moins avoir un pétrole plus propre et de meilleure qualité que ce fioul lourd".
Pour le pays frappé par le réchauffement climatique, où la bétonisation a ravagé les campagnes des zones péri-urbaines, il préconise de planter des arbres, encore et encore.
"Bagdad a un besoin crucial d'une ceinture verte, qui serve de poumon pour faire respirer la ville et lui fournir son oxygène."
N.Fournier--BTB