Berliner Tageblatt - Malgré les difficultés, La Poste est restée "profitable" répond son PDG à la Cour des Comptes

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Malgré les difficultés, La Poste est restée "profitable" répond son PDG à la Cour des Comptes
Malgré les difficultés, La Poste est restée "profitable" répond son PDG à la Cour des Comptes / Photo: © AFP/Archives

Malgré les difficultés, La Poste est restée "profitable" répond son PDG à la Cour des Comptes

Une rentabilité "insuffisante" pour Pierre Moscovici, un groupe "resté profitable" malgré la baisse du courrier pour Philippe Wahl: une note de la Cour des comptes sur La Poste a généré une passe d'armes entre l'institution et le patron du deuxième employeur public.

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Lundi, la Cour des comptes révélait sur son site qu'elle avait diligenté une enquête sur les exercices financiers du groupe La Poste, de 2019 à 2023.

Un publication qui intervient quelques jours avant celle des résultats annuels de La Poste prévue jeudi 27 février.

"Après une année 2023 ayant révélé les fragilités" de son modèle, "avec une division par deux de son résultat net, (...) la révision de sa trajectoire financière apparaît encore insuffisante pour constituer une base solide", juge sévèrement l'institution.

Cette "dégradation de la situation financière" est due "à une nouvelle baisse des métiers historiques et à une rentabilité insuffisante des activités de diversification", estime-t-elle encore.

"Sur les dix dernières années, (la baisse des volumes de courrier) représente la disparition de 6,5 milliards d'euros de revenus, soit l'équivalent du chiffre d’affaires mondial d’un autre groupe public, la RATP, ou d’un leader des services numériques comme Dassault Systèmes", a comparé le patron de La Poste Philippe Wahl dans un courrier adressé à Pierre Moscovici, révélé par Les Echos et que s'est procuré l'AFP.

Et entre 2008 et 2023, "la fréquentation des points de contact a été divisée par plus de deux", poursuit-il.

Les missions de service public de La Poste - distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire - sont ainsi "sous tension", disait Philippe Wahl en avril 2024.

- "Sous-compensation de l'Etat" -

Mais c'est sur le second constat avancé par la Cour des comptes, celui de la "rentabilité insuffisante des activités de diversification" que les avis divergent.

La Cour des comptes recommande notamment "d'adapter les missions de service public au recul de leur usage et à leur utilité réelle (...) et en ajustant leur compensation à hauteur du déficit comptable qui en résulte".

Elle préconise également "de réaliser un état des lieux complet des nouveaux services de proximité et organiser la cession des activités les moins rentables ou non stratégiques".

En outre, la Cour ne considère "pas souhaitable de confier à La Poste de nouvelles missions, comme l'inclusion numérique".

Elle note incidemment que "la France est un des derniers pays européens à réaliser une distribution du courrier six jours sur sept et à maintenir 17.000 points de contact" et recommande "de s'interroger sur la fréquence de distribution du courrier".

Aujourd'hui, La Poste réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires grâce au colis (contre 28% seulement en 2013) et son bénéfice net en 2023 avait essentiellement été tiré par les activités de l'assureur CNP Assurances.

Philippe Wahl, dans son courrier, a rappelé que "Geopost, la filiale spécialisée dans le colis express, est devenue le leader européen de la livraison de colis par route". Autre exemple de diversification réussie selon lui: "la récente cession de La Poste Mobile, marquée par une plus-value de 500 millions d'euros".

Et pour Philippe Wahl, si le groupe "n’a pas connu d’exercice déficitaire depuis 2001" dans un contexte compliqué, c'est grâce au "modèle multi-activités résolument mis en place en France et à l’international, qui fait que, désormais, l’entreprise est repositionnée sur des activités en croissance".

En avril 2024, il avait même estimé que dans dix ans, "la première activité des 65.000 facteurs" français sera la livraison de repas à domicile.

Pour le patron de La Poste, dont le mandat s'achève fin juin, il est plutôt "urgent de remédier" à la question de la sous-compensation de l'Etat "qui menace la viabilité des missions de service public et l’avenir du Groupe La Poste".

En octobre, le PDG de La Poste Philippe Wahl avait déploré la "sous-compensation" de ces missions, à hauteur de "plus d'un milliard (d'euros) chaque année".

T.Bondarenko--BTB