Berliner Tageblatt - Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis

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Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis
Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis / Photo: © AFP

Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis

La tragédie pouvait-elle être évitée? L'éternelle question de la limitation des armes à feu aux Etats-Unis s'est imposée mercredi à Uvalde comme dans le reste du pays, au lendemain de l'effroyable massacre de 19 écoliers dans cette ville texane assommée par le deuil.

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Un lycéen en rupture scolaire, Salvador Ramos, 18 ans, a ouvert le feu au fusil semi-automatique dans une école primaire, abattant également deux enseignantes avant d'être tué par les policiers.

"Je suis triste et en colère contre notre gouvernement qui n'en fait pas assez pour limiter l'accès aux armes", fustige Rosie Buantel, à la sortie de la messe dans cette ville de 16.000 habitants.

"Nous avons vécu cela trop de fois, et rien n'est fait", assène cette quinquagénaire.

Le débat sur la régulation des armes à feu aux Etats-Unis tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

- "Prévisible" -

Signe de la tension autour du sujet, la conférence de presse du gouverneur républicain du Texas Greg Abbott mercredi a été interrompue par son opposant Beto O'Rourke, qui l'a accusé d'avoir sa part de "responsabilité" dans la tragédie.

"Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a déclaré cette figure du parti démocrate au Texas.

Le président Joe Biden a annoncé mercredi qu'il se rendrait dans cet Etat avec son épouse "dans les prochains jours".

La veille, il avait livré une allocution émue depuis la Maison Blanche, appelant à "transformer la douleur en action".

"Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?", avait-il lancé, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.

Le puissant lobby pro-armes, la NRA, s'est dédouané mercredi de toute responsabilité, dénonçant "l'acte d'un criminel isolé et dérangé".

- "Nuage noir" -

A Uvalde, une chape de plomb recouvrait mercredi la ville, où les habitants étaient partagés entre deuil, effroi et stupeur au lendemain du massacre.

"On a l'impression qu'un nuage noir plane sur la ville", confiait à l'AFP un habitant, Adolfo Hernandez, dont le neveu se trouvait dans cet établissement plongé dans l'épouvante et le chaos par un tireur de 18 ans, abattu par la police.

"On veut se pincer et se réveiller de cet horrible cauchemar", a-t-il ajouté.

Les rues aux alentours de l'école endeuillée étaient bouclées par les forces de l'ordre, où un calme lugubre régnait, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La veille, à la mi-journée, l'horreur s'est abattue sur cette ville lorsqu'un tireur, identifié comme Salvador Ramos, a commis l'une des pires de ces dernières années aux Etats-Unis.

Parmi les 19 jeunes victimes: Xavier Lopez, un petit danseur de 10 ans; Ellie Garcia, décrite comme "un trésor" et "la plus heureuse de nous tous" par ses parents; ou encore Jose Flores, 10 ans, qui "adorait aller à l'école", selon son oncle Christopher Salazar.

- AR-15 -

Le tireur, qui a d'abord visé sa grand-mère, grièvement blessée et hospitalisée, s'est ensuite rendu à l'école primaire Robb, près de laquelle il a accidenté sa voiture.

Il avait au préalable annoncé sur Facebook qu'il allait perpétrer cette attaque, a rapporté Greg Abbott.

Salvador Ramos, a ainsi successivement publié un message prévenant qu'il allait tirer sur sa grand-mère, puis un autre précisant qu'il l'avait fait. "Le troisième message, sans doute moins de 15 minutes avant d'arriver à l'école, disait: +Je vais ouvrir le feu dans une école primaire+", a précisé le gouverneur lors d'une conférence de presse.

Les forces de l'ordre ont tenté de l'empêcher d'entrer dans l'école mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe.

C'est là qu'il a massacré 19 jeunes élèves, âgés d'une dizaine d'années tout au plus, et deux enseignantes, et fait 17 blessés en utilisant un fusil d'assaut AR-15, selon le gouverneur, avant d'être abattu par la police.

- Communauté hispanique -

Le jeune tireur, de nationalité américaine, s'était tout récemment acheté deux fusils d'assaut et 375 cartouches, juste après son 18e anniversaire.

Le fusil AR-15, arme extrêmement létale, est funestement connu pour avoir déjà été utilisé dans d'autres fusillades aux lourds bilans, comme la tuerie en 2018 dans un lycée de Parkland en Floride, qui avait fait 17 morts, dont une majorité d'adolescents.

Un ancien ami du tireur, Santos Valdez, a confié au Washington Post que Salvador Ramos avait été harcelé enfant à cause d'un défaut d'élocution, et qu'il s'était un jour entaillé le visage "juste pour s'amuser".

Le grand-père du tireur, Rolando Reyes, a dit à une antenne locale de CBS ressentir "beaucoup de douleur, car beaucoup de ces enfants (morts) sont des petits-enfants d'amis à moi".

Dans une communauté à majorité hispanique, le quartier de l'école primaire Robb est habité par une classe moyenne modeste d'Américains qui vivent dans des petites maisons simples, en bois et à un étage.

gma-seb-vgr-rle/cjc

E.Schubert--BTB