Berliner Tageblatt - Maintenir les énergies fossiles est une "condamnation à mort", selon Greta Thunberg

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Maintenir les énergies fossiles est une "condamnation à mort", selon Greta Thunberg
Maintenir les énergies fossiles est une "condamnation à mort", selon Greta Thunberg / Photo: © AFP

Maintenir les énergies fossiles est une "condamnation à mort", selon Greta Thunberg

Continuer à exploiter les énergies fossiles revient à "condamner à mort" des pans entiers de la population à travers le monde, a prévenu mardi l'activiste pour le climat Greta Thunberg, exhortant les pouvoirs publics à prendre des mesures plus ambitieuses.

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Il sera "impossible" de respecter la limite de 1,5 degré de réchauffement climatique sans une élimination "rapide et équitable des combustibles fossiles", a déclaré la militante pour le climat devant la presse à Bonn, où se tient une conférence sur le changement climatique jusqu'au 15 juin, préparatoire à la COP28 de décembre.

Si nous n'éliminons pas progressivement les combustibles fossiles, "ce sera une condamnation à mort pour d'innombrables personnes. C'est déjà une condamnation à mort pour d'innombrables personnes vivant en première ligne de la crise climatique", a prévenu la Suédoise de 20 ans.

Ce sujet sera l'un des plus débattus de la COP28 qui se tiendra en décembre à Dubaï.

"Les nations productrices de gisements fossiles doivent s'engager lors de la COP28 à identifier collectivement comment aligner la production fossile" sur l'objectif d'1,5 degré du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (IPCC), a exhorté Tina Stege, émissaire des Iles Marshall pour le climat.

"L'argent est là pour les 1,5 térawatt d'énergie solaire et éolienne (à installer) par an dont nous avons besoin", a-t-elle ajouté.

La question de la réduction des gaz à effet de serre est abordée différemment selon les pays: les Tuvalu, le Vanuatu et le Tonga, trois Etats insulaires du Pacifique rejoints lundi par les Fidji, réclament l'adoption d'un "traité de non-prolifération" des combustibles fossiles.

De leur côté, les pays industrialisés du G7 se sont engagés ce printemps à "accélérer" leur "sortie" des énergies fossiles, sauf celles disposant de méthodes de captage du CO2.

L'objectif est aussi soutenu à terme par la plupart des pays en développement, qui réclament toutefois une "transition juste", c'est-à-dire une sortie plus lente de la dépendance aux énergies fossiles, compte-tenu de leur faible émissions historiques, afin de ne pas compromettre leur essor économique.

A l'inverse certains grands pays pétroliers et gaziers préfèrent mettre l'accent sur la réduction des émissions plutôt que d'accélérer l'abandon des énergies fossiles qui les génèrent.

Sultan al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi, est notamment pointé du doigt en tant que président de la COP28.

Pour l'activiste kényan Eric Njuguna, le choix de cette personnalité revient à permettre "à un moustique (de) mener la lutte contre le paludisme", a-t-il déclaré devant la presse.

Al-Jaber a reconnu la semaine dernière qu'une réduction de l'utilisation des combustibles fossiles est "inévitable".

Ce dernier veut présenter une feuille de route pour la COP28 qui comprend un "objectif mondial de tripler les énergies renouvelables, doubler l'efficacité énergétique et doubler l'hydrogène propre, le tout d'ici 2030".

Le plan ne comprend cependant pas la mention explicite d'éradiquer l'utilisation des combustibles fossiles.

Y.Bouchard--BTB