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Nucléaire: Washington a formulé de "nouvelles exigences", affirme Téhéran
L'Iran a affirmé jeudi que les Etats-Unis avaient formulé de "nouvelles exigences" pour relancer l'accord sur son programme nucléaire et les a accusés de "compliquer" les discussions, après que Moscou a déjà réclamé des garanties supplémentaires pouvant retarder les pourparlers.
L'Iran est engagé depuis plusieurs mois dans des négociations à Vienne avec les grandes puissances pour tenter de sauver l'accord de 2015 en y réintégrant Washington et en ramenant Téhéran au respect de ses engagements.
Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, l'accord est censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions économiques qui asphyxient son économie.
Mais ce pacte s'est délité après le retrait en 2018 des Etats-Unis qui ont rétabli leurs sanctions contre l'Iran. En réaction, Téhéran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.
"Il n'y a pas de justification rationnelle à certaines des nouvelles exigences formulées par les Etats-Unis", a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, ajoutant que ces dernières contredisaient la volonté affichée de Washington d'une "conclusion rapide d'un accord".
M. Amir-Abdollahian n'a pas précisé quelles étaient ces exigences, exprimées lors d'un appel avec le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, selon un communiqué de Téhéran.
Selon le diplomate iranien, les Etats-Unis - qui participent indirectement aux négociations de Vienne -, "ne peuvent pas nous transmettre un message nouveau et différent chaque jour" par le biais de l'UE.
M. Borrell a lui appelé les Etats-Unis et l'Iran à "faire preuve de plus de souplesse dans l'échange de messages et à faire des efforts" pour parvenir rapidement à un accord, toujours selon le communiqué iranien.
Plus tôt jeudi, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Shamkhani a tweeté que "les négociations de Vienne se compliqu(ai)ent d'heure en heure sans décision politique des Etats-Unis."
- Prolongations -
Il y a quelques jours Moscou avait de son côté déclaré qu'avant de soutenir un nouvel accord, la Russie souhaitait obtenir de Washington l'assurance écrite que les sanctions qui lui ont été imposées en raison de la guerre en Ukraine n'affecteront pas sa coopération économique et militaire avec Téhéran.
En réaction aux critiques européennes et américaines soulignant les retards à prévoir, le négociateur en chef russe Mikhaïl Oulianov a affirmé que les discussions de Vienne n'avaient pas atteint leur stade final avant les demandes russes.
"Certains essayent de nous rendre responsables de la prolongation des pourparlers. (Mais) ces négociations n'étaient même pas au stade final (...)", a-t-il dit mercredi.
"Comme tout autre participant, nous avons le droit de demander quelque chose (...) Nous avons le droit de protéger nos intérêts dans le domaine nucléaire et dans un contexte plus large", a-t-il ajouté, soulignant: "toutes nos relations économiques et commerciales avec l'Iran doivent être à l'abri des sanctions actuelles et futures européennes ou américaines."
Jeudi également, le guide suprême iranien Ali Khamenei, ultime décideur sur les dossiers sensibles comme celui du nucléaire, a souligné que son pays ne renoncerait pas aux éléments faisant selon lui la force de l'Iran, comme le programme nucléaire.
"Les progrès scientifiques en matière nucléaire sont nécessaires pour répondre aux besoins du pays dans le futur proche, et si nous y renonçons, vers qui et vers où devrons-nous nous tourner dans les prochaines années?", a déclaré l'ayatollah Khamenei selon un communiqué sur son site officiel.
Réduire les capacités défensives de l'Iran comme le souhaite "l'ennemi" relèverait de "l'amateurisme", a-t-il ajouté.
H.Seidel--BTB