Berliner Tageblatt - Budget: séance houleuse au Sénat, la gauche dénonce un "coup de force" et quitte l'hémicycle

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Budget: séance houleuse au Sénat, la gauche dénonce un "coup de force" et quitte l'hémicycle
Budget: séance houleuse au Sénat, la gauche dénonce un "coup de force" et quitte l'hémicycle / Photo: © AFP

Budget: séance houleuse au Sénat, la gauche dénonce un "coup de force" et quitte l'hémicycle

Les sénateurs de gauche ont quitté l'hémicycle du Sénat dimanche durant les débats sur le budget de l'Etat pour 2025, fustigeant un "coup de force" du gouvernement et de la droite sénatoriale, qui ont demandé un nouvel examen de plusieurs dizaines de mesures à la dernière minute.

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A l'aube d'une semaine à haut risque pour le gouvernement, menacé de censure sur un autre texte budgétaire (le budget de la Sécurité sociale), les trois groupes de gauche (socialiste, écologiste, communiste), minoritaires à la chambre haute, ont manifesté leur "colère" en désertant l'hémicycle, à quelques heures du vote sur la partie recettes du projet de budget de l'Etat.

Ils fustigent l'attitude du gouvernement et de la majorité sénatoriale - une alliance droite-centristes - qui ont tous deux demandé la tenue d'une seconde délibération sur plusieurs dizaines de mesures pourtant votées durant la semaine à main levée, le plus souvent contre l'avis de la commission des Finances et du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin.

"On vient d'inventer un nouvel outil: le 49.3 sénatorial. On passe des heures, jour et nuit, à voter des mesures, trouver des compromis. Et d'un revers de main, les délibérations sont balayées. C'est un vrai problème démocratique dans une période économique et sociale grave", a dénoncé auprès de l'AFP le socialiste Thierry Cozic.

"Ce gouvernement est minoritaire. Il a fait le choix de plutôt se tourner sur sa droite et son extrême droite en réfutant tous les arguments de la gauche et il est en train de s'apercevoir que cela ne va rien changer à l'attitude du Rassemblement national", qui le menace de censure, a ajouté le communiste Pascal Savoldelli, l'écologiste Thomas Dossus dénonçant lui un "coup de force supplémentaire".

"Ce n'est en rien un déni de démocratie", a insisté pour sa part Laurent Saint-Martin, "il s'agit de reposer la question de l'équilibre financier", a-t-il ajouté.

En effet, selon les estimations du gouvernement, le budget tel que modifié par le Sénat, sans rectifications, aurait aggravé le solde budgétaire de 5,8 milliards d'euros, un impact jugé incompatible avec la recherche de 60 milliards d'euros d'économies, fixée par l'exécutif.

"On veut une copie qui ne soit pas dégradée à l'issue des débats", a confirmé à l'AFP la cheffe de file des Républicains sur le budget, Christine Lavarde.

Cette seconde délibération a ainsi permis de rouvrir de nombreux débats sensibles, notamment sur le prix de l'énergie, l'une des lignes rouges du Rassemblement national dans sa menace de censure.

Le Sénat avait déjà supprimé la possibilité pour le gouvernement d'augmenter la fiscalité sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant-crise énergétique, devançant l'annonce de Michel Barnier sur le même sujet.

Mais la droite sénatoriale avait compensé cette mesure par une hausse de la taxe sur le gaz, un dispositif qu'elle a finalement accepté de supprimer dimanche, à la demande du gouvernement.

Plusieurs sénateurs de gauche n'ont pu s'empêcher d'y voir des "gages" donnés au RN, alors que Marine Le Pen avait fait part ces dernières heures de son opposition à cette mesure.

N.Fournier--BTB