Berliner Tageblatt - Ukraine: Zelensky dit à Scholz avoir besoin de plus d'armes pour une paix "juste"

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Ukraine: Zelensky dit à Scholz avoir besoin de plus d'armes pour une paix "juste"

Ukraine: Zelensky dit à Scholz avoir besoin de plus d'armes pour une paix "juste"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé lundi avoir besoin de plus d'armes et d'une diplomatie occidentale plus forte pour aboutir à une paix "juste", recevant à Kiev l'Allemand Olaf Scholz, qui essaye de se poser en chancelier de la paix et a récemment repris contact avec Vladimir Poutine.

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Le chef du gouvernement allemand a assuré que la Russie ne pourra pas "dicter" ses conditions à Kiev, un peu plus de deux semaines après son entretien controversé avec le président russe.

Son déplacement surprise, le premier depuis l'été 2022, survient aussi à un moment où les forces ukrainiennes reculent sur le front et alors que l'arrivée en janvier de Donald Trump à la Maison Blanche fait craindre un arrêt de l'aide américaine à Kiev.

"La Russie ne fait pas de cadeaux. Et nous ne pouvons garantir la paix que par la force: la force de nos armes, de notre diplomatie et de notre coopération", a exhorté M. Zelensky lors d'une conférence de presse en compagnie de M. Scholz, jugeant "fondamental" pour Kiev que Berlin "ne réduise pas son soutien l'année prochaine".

Il a ainsi dit encore parler au chancelier allemand de la livraison de missiles Taurus, capables de frapper le territoire russe, ce à quoi Berlin se refuse toujours de crainte d'une escalade russe.

"Nous travaillons constamment pour trouver un plus grand terrain d'entente sur la question des Taurus", a dit M. Zelensky jugeant que ces armes aideraient l'Ukraine "à frapper plus de cibles militaires en Russie".

Mais un changement de position de Berlin semble peu probable, maintenant que Vladimir Poutine menace de frapper les pays occidentaux autorisant l'usage de tels missiles, soit les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Le président russe a également fait tirer un missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne, vantant son pouvoir destructeur et menaçant de l'utiliser contre l'Europe, en cas de poursuites de telles frappes en territoire russe.

- "Rien sans l'Ukraine" -

Pour autant, le chancelier allemand a assuré ne pas vouloir céder à la Russie, annonçant la livraison en décembre d'une aide militaire de 650 millions d'euros. Selon son porte-parole, cela recouvre des annonces déjà faites en octobre.

Il a souligné que "rien de ce qui concerne l'Ukraine ne se décidera sans l'Ukraine", signifiant que la Russie ne dictera pas les conditions de la paix lors d'éventuelles négociations.

Car le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier laisse craindre aux Européens et aux Ukrainiens que Washington puisse forcer Kiev à des concessions territoriales, et accorde une victoire militaire et géopolitique à Moscou.

M. Scholz a assuré vouloir une Ukraine "en position de force" sur le terrain, rappelant les 28 milliards d'euros dépensés par Berlin pour le soutien militaire à Kiev, ce qui place l'Allemagne au 2e rang derrière les Etats-Unis.

Il aussi juré d'aider Kiev face aux frappes contre les infrastructures énergétiques en hiver: "Poutine veut que les gens gèlent", a dénoncé le chancelier. "Nous ne permettrons pas à son calcul cynique de réussir".

En difficulté dans son pays avant des législatives anticipées le 23 février 2025, Olaf Scholz se pose en soutien indéfectible de l'Ukraine, mais essaye aussi de se poser en chancelier de la paix, capable de parler à Moscou, en comparaison à ses rivaux conservateurs allemands, jugés plus bellicistes.

Dans la nuit, la Russie a, elle, lancé une nouvelle attaque aérienne d'ampleur contre l'Ukraine, usant d'une centaine de drones.

- Gains russes croissants -

Sur le terrain, les forces ukrainiennes, en manque d'armes et d'hommes sont à la peine.

L'armée russe a avancé sur 725 km2 en territoire ukrainien au cours du mois de novembre, son gain territorial le plus important en un mois depuis mars 2022 et les premières semaines de la guerre, d'après une analyse de l'AFP lundi à partir des données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Autre point de dissension Kiev-Berlin, l'Otan.

Alors que le président ukrainien a encore réclamé ce week-end une invitation à intégrer l'Otan "nécessaire à la survie" de l'Ukraine, l'Allemagne fait partie des alliés récalcitrants, Moscou ayant fait d'une telle adhésion une ligne rouge.

Volodymyr Zelensky avait aussi assuré dimanche que son pays avait besoin de plus d'armes et des garanties de sécurité de l'Otan avant d'éventuelles négociations avec la Russie.

Le Kremlin a lui dit n'avoir aucune "attente" s'agissant de la visite de Scholz à Kiev, mais a salué une fois encore la reprise du dialogue entre le chancelier et M. Poutine mi-novembre.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a de son côté accusé lundi les Occidentaux d'uniquement évoquer un cessez-le-feu comme un moyen "de donner un répit à l'Ukraine et pour se donner l'occasion de gaver à nouveau l'Ukraine" d'armes.

Vladimir Poutine réclame la reddition de Kiev pour mettre fin aux hostilités.

H.Seidel--BTB