Berliner Tageblatt - Les autorités syriennes affirment qu'un cordon "très solide" protège Damas

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Les autorités syriennes affirment qu'un cordon "très solide" protège Damas
Les autorités syriennes affirment qu'un cordon "très solide" protège Damas / Photo: © AFP

Les autorités syriennes affirment qu'un cordon "très solide" protège Damas

Les autorités syriennes ont affirmé samedi qu'un cordon de sécurité "très solide" était en place autour de Damas, après l'annonce par les rebelles qu'ils avaient commencé à encercler la capitale.

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La présidence syrienne a démenti des informations selon lesquelles le président Bachar al-Assad aurait fui le pays face à l'offensive fulgurante menée par des groupes rebelles, disant qu'il exerçait ses "fonctions" depuis Damas.

"Damas vous attend", a lancé le leader du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Ahmed al-Chareh, s'adressant aux rebelles. Vendredi, il avait déclaré à CNN que "le but de la révolution" était "de renverser le régime" syrien.

"Il y a un cordon de sécurité et militaire très solide aux abords éloignés de Damas et de sa campagne, et personne (...) ne peut pénétrer cette ligne de défense que nous, les forces armées, sommes en train d'ériger", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Mohammed al-Rahmoun, à la télévision d'Etat.

Selon deux témoins interrogés par l'AFP, des manifestants ont renversé samedi une statue de l'ancien président Hafez al-Assad, le père de Bachar, à Jaramana, dans la banlieue de Damas.

Des scènes similaires ont été filmées par les médias locaux à Deraa, dans le sud, et à Hama, dans le centre de la Syrie.

- "Joie indescriptible" -

A Hama, où les rebelles sont entrés vendredi, un photographe de l'AFP a vu des habitants mettre le feu à un portrait géant de Bachar al-Assad sur la façade de l'hôtel de ville.

"Notre joie est indescriptible et nous souhaitons que chaque Syrien honorable puisse vivre ces moments de bonheur dont nous sommes privés depuis notre naissance. Il n'y a pas eu d'autres présidents que Bachar et Hafez", a lancé Ghiath Suleiman, un habitant de la ville.

Le 27 novembre, une coalition de groupes rebelles menée par HTS, l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda considérée comme une organisation terroriste par l'ONU, les Etats-Unis et certains pays européens, a lancé une offensive depuis son fief à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

Les rebelles se sont emparés très rapidement de dizaines de localités et des grandes villes d'Alep et de Hama, avant de progresser vers le sud en direction de Homs, à environ 150 kilomètres au nord de Damas, lors de l'avancée la plus spectaculaire en 13 ans de guerre civile.

Il est cependant difficile de vérifier de façon indépendante la situation sur le terrain. Si certains collaborateurs de l'AFP se trouvent dans des zones tenues par les rebelles, l'AFP n'a pas de journaliste présent aux portes de Damas où ils affirment se trouver.

Les rebelles étaient samedi aux portes de Homs, la troisième ville du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, selon laquelles des frappes russes et syriennes près de la ville ont tué au moins sept civils.

Des images de l'AFP ont montré des rebelles en armes à al-Rastan, une localité située au nord de Homs qu'ils traversaient à bord de jeeps et de motos.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on entendait le bruit de coups de feu dans le nord de la ville de Homs.

Si les rebelles s'emparent de Homs, seules Damas et la côte méditerranéenne seront encore aux mains des forces de M. Assad, dont la famille est au pouvoir depuis plus de cinq décennies.

- "Rester vigilants" -

Dans le sud, les forces rebelles contrôlent désormais toute la province de Deraa, qui fut le berceau du soulèvement de 2011 contre Bachar al-Assad avant de repasser sous son contrôle en 2018, a déclaré samedi le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les forces gouvernementales se sont retirées de localités à une dizaine de kilomètres de Damas, a affirmé l'OSDH, ajoutant qu'elles avaient aussi abandonné leurs positions dans la province de Qouneitra, qui borde le plateau du Golan annexé par Israël.

Quelque 2.000 soldats syriens ayant fui les combats sont entrés en Irak, ont indiqué samedi à l'AFP deux responsables de sécurité irakiens.

Peu avant l'annonce de la prise de Deraa, l'armée syrienne avait indiqué qu'elle se redéployait dans cette province et dans celle, voisine, de Soueida, et qu'elle commençait "à reprendre le contrôle des provinces de Homs et de Hama".

Dans la ville de Soueida, un combattant a déclaré à l'AFP que les rebelles "assuraient la protection des installations vitales", après le retrait des forces gouvernementales. "Nous devons rester vigilants pour éviter de basculer dans le chaos", a-t-il affirmé.

Devant l'avancée rebelle, Hassan Abdel Ghani a invité "toutes les confessions à être rassurées, affirmant que "l'ère du sectarisme et de la tyrannie" était "révolue à jamais".

- "Inadmissible" -

La guerre civile en Syrie, qui a fait plus d'un demi-million de morts, a morcelé le pays en plusieurs zones d'influence où les belligérants sont soutenus par différentes puissances étrangères.

L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé samedi à "éviter un bain de sang et à protéger les civils".

Les violences ont fait au moins 826 morts dont une centaine de civils depuis le 27 novembre, selon l'OSDH. Au moins 370.000 personnes ont été déplacées d'après l'ONU.

Lors d'une réunion à Doha, les chefs de la diplomatie turque, Hakan Fidan, dont le pays soutient les rebelles, russe Sergueï Lavrov et iranienne, Abbas Araghchi, ont plaidé pour un "dialogue politique".

M. Lavrov, dont le pays est le principal allié de Damas avec l'Iran, a jugé qu'il serait "inadmissible" de voir des "groupes terroristes" contrôler la Syrie.

W.Lapointe--BTB