- Bracelet électronique de Sarkozy: que va-t-il se passer ?
- Feu vert du Parlement à Martin Ajdari comme président de l'Arcom
- Nicolas Sarkozy condamné définitivement à un an ferme sous bracelet électronique, une première pour un ex-président
- Dominique Pelicot, le "chic type" devenu "l'ogre de Mazan"
- Le train toujours plébiscité en 2023 malgré le prix et une ponctualité dégradée, selon un rapport
- Ski alpin: Shiffrin pas certaine de pouvoir skier à nouveau cette saison
- Une nouvelle liaison entre Paris et Bruxelles en Ouigo Train Classique ouvre jeudi
- L'ONU appelle à des élections "libres et justes" en Syrie
- Espagne: l'épouse de Pedro Sánchez s'explique devant la justice et nie toute malversation
- L'influenceur Andrew Tate perd un procès pour fraude fiscale au Royaume-Uni
- Complémentaires santé: une hausse qui restera élevée en 2025
- Netflix écope d'une amende de 4,75 millions d'euros aux Pays-Bas
- Yann Couvreur, pâtissier flan-tireur
- Retards, surcoûts, déboires: les dates-clés des réacteurs EPR dans le monde
- Royaume-Uni: l'influenceur Andrew Tate perd un procès pour fraude fiscale
- Au Somaliland, la mémoire sur cassettes d'un "pays qui n'existe pas"
- Les panneaux solaires s'invitent dans le paysage typique d'Amsterdam
- Espagne: Begoña Gómez, l'épouse du Premier ministre Pedro Sánchez, de nouveau entendue par la justice
- Mayotte a passé une première nuit sous couvre-feu, situation toujours très difficile
- Cyclisme: le Belge Rik Van Looy, l'Empereur d'Herentals
- Corée du Sud: le président absent à une convocation de l'agence anticorruption
- Cinéma: la Géode rouvre ses portes après six ans de travaux
- Aux Etats-Unis, la Fed devrait baisser à nouveau ses taux avant une possible pause
- Pays-Bas: l'autorité de protection des données inflige une amende de 4,75 millions d'euros à Netflix
- 80 ans du Monde: le fonds actionnaire du quotidien va financer l'investigation
- La Bourse de Paris en retenue avant la réunion de la Réserve fédérale américaine
- Ligue 1: Ousmane Dembélé, l'apaisement après les tensions
- En Chine, le réchauffement fait fondre les revenus des tailleurs de glace
- Assassinat d'un général russe: la Russie annonce l'arrestation d'un suspect ouzbek
- Automobile: Honda envisage une fusion avec son rival en difficulté Nissan pour peser dans l'électrique
- Bangladesh: avec la déforestation, les chacals attaquent
- Au Ghana, les futurs champions de boxe se forment dans les ruelles de Jamestown
- Une start-up japonaise subit un nouvel échec au lancement de sa fusée
- L'artiste hongrois des Lego qui voit les choses en grand
- Paradis des casinos, Macao peine à diversifier son économie
- 2024, année la plus chaude, est aussi celle d'une demande record de charbon
- Coupe NBA: Milwaukee sacré aux dépens d'Oklahoma City
- Zelensky et les dirigeants européens à Bruxelles avant le retour de Trump
- Vendée Globe: Simon talonné par Dalin et Richomme
- Mayotte a passé une première nuit sous couvre-feu, Macron attendu sur place jeudi
- Sa condamnation à mort en Indonésie annulée, une Philippine est rentrée dans son pays
- "Un procès pour l'histoire": l'affaire Pelicot vue par les journalistes de l'AFP
- Automobile: Honda envisage une fusion avec son rival en difficulté Nissan, l'électrique dans le viseur
- Sa condamnation à mort en Indonésie annulée, une Philippine est rentrée chez elle
- Vanuatu: les recherches de survivants continuent après le puissant séisme, au moins 14 morts confirmés
- Génocide des Tutsi: la réclusion à perpétuité confirmée en appel pour Philippe Manier
- La justice saisit treize distributeurs automatiques illégaux de cryptomonnaies
- Insultes envers le député Louis Boyard en 2022: Cyril Hanouna jugé en son absence à Paris
- Pharrell Williams nommé ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco
- Macron attendu jeudi sur l'archipel dévasté de Mayotte
Tramadol et codéine: la France en fait-elle trop contre les opioïdes ?
Tramadol, codéine... Très utilisés, les médicaments opioïdes causent parfois des dérives mortelles. Les autorités sanitaires françaises veulent agir, mais les restrictions promises tardent à être appliquées face aux doutes de spécialistes qui craignent de priver certains patients d'outils précieux contre la douleur.
Depuis des années, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s'inquiète de la consommation de plus en plus importante d'opioïdes, un phénomène qui concerne des millions de Français.
Ces traitements sont des antidouleurs à l'action différente et, potentiellement, plus forte que les grands classiques comme le paracétamol ou l'aspirine. Mais ils présentent des risques de dépendance et de surdosage, parfois mortels.
L'ANSM exprime régulièrement son inquiétude et, au fil des ans, a pris des mesures de plus en plus restrictives pour réduire leur consommation, avec comme contre-modèle la catastrophique crise des opioïdes aux Etats-Unis, qui a causé des centaines de milliers de décès depuis les années 1990.
Les dernières mesures en date devaient concerner deux opioïdes emblématiques: la codéine et le tramadol, dont la consommation s'est accélérée à partir de la fin des années 2000. Selon l'une des dernières études de référence de l'ANSM, l'usage du tramadol a augmenté de 68% entre 2006 et 2017.
Les nouvelles mesures, dont la mise en place d'ordonnances infalsifiables, devaient entrer en vigueur début décembre. Mais, au dernier moment, l'ANSM les a discrètement reportées: elles sont désormais prévues pour début mars.
Pourquoi temporiser ? L'agence explique son choix par la nécessité de "faciliter la transition vers ces nouvelles mesures pour les professionnels de santé et assurer aux patients l'accès à leur traitements".
Car nombre de professionnels ont jugé ces mesures précipitées. Pour certains, comme les pharmaciens, il s'agit de préoccupations pratiques: le temps nécessaire, par exemple, pour acquérir les outils requis pour lire la version numérique des ordonnances infalsifiables.
Mais, pour d'autres, les critiques portent plus sur le fond. C'est le cas de la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SEFTD) qui, fin novembre, a dit redouter que ces mesures conduisent à une "opiophobie" dommageable aux patients.
- "Equilibre délicat" -
Cette société - qui rassemble médecins, pharmaciens et infirmiers - alertait "sur les risques associés à de potentielles interruptions de prescriptions antalgiques, dont les effets peuvent être désastreux pour la prise en charge de la douleur".
Admettant les risques liés aux opioïdes, elle appelait à trouver "un équilibre délicat", jugeant excessifs les parallèles avec la situation américaine.
En 2022, la France a ainsi enregistré 14 décès liés au tramadol et six à la codéine, des situations dramatiques mais sans commune mesure avec les Etats-Unis, où la consommation d'opioïdes a longtemps connu une absence criante de règles.
Le report temporaire des mesures satisfait-elle la SFETD, qui demandait un "moratoire" ? Interrogée par l'AFP, la société n'a pas répondu mais des spécialistes de la douleur critiquent individuellement le principe de ces restrictions, retardées ou non.
"La mise en place d'une ordonnance sécurisée me paraît disproportionnée par rapport à la situation actuelle en France", juge auprès de l'AFP le rhumatologue Florian Bailly. "Il existe certes quelques cas d’abus de tramadol ou de codéine, mais les données (...) suggèrent que leur nombre est limité."
Le débat reste toutefois ouvert car d'autres experts voient d'un bon oeil la fermeté des autorités sanitaires. On les trouve moins chez les spécialistes de la douleur que dans le monde de l'addictologie ou de la pharmacovigilance, discipline qui surveille les risques associés aux médicaments.
"Je peux comprendre la réticence qu'il peut y avoir sur la mise en place des ordonnances sécurisées, mais les expériences passées ont pour l'instant donné lieu à des retombées très positives", estime auprès de l'AFP le pharmacologue Antoine Pariente.
Les ordonnances sécurisées ont par exemple été utilisées pour la prégabaline, un anti-douleur et anti-épileptique, sans provoquer de "catastrophe dans la prise en charge des patients", souligne-t-il, reconnaissant néanmoins que tramadol et codéine sont bien plus utilisés.
L'expert n'est, en tout cas, pas convaincu par le fait de minimiser la situation française par rapport aux Etats-Unis.
"L'argument est étrange", estime M. Pariente. "On ne doit pas attendre qu’un problème prenne de l’ampleur pour agir dessus."
A.Gasser--BTB