Berliner Tageblatt - Sur le Golan occupé par Israël, des Syriens heureux après la chute d'Assad

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Sur le Golan occupé par Israël, des Syriens heureux après la chute d'Assad
Sur le Golan occupé par Israël, des Syriens heureux après la chute d'Assad / Photo: © AFP

Sur le Golan occupé par Israël, des Syriens heureux après la chute d'Assad

Les chansons patriotiques syriennes et l'espoir ont rempli dimanche les rues de Majdal Shams, ville druze du plateau du Golan syrien occupé et annexé par Israël, après la chute du président Bachar al-Assad.

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Les chars israéliens se déploient pourtant dans la zone, mais l'heure est à la fête pour des habitants galvanisés par la chute spectaculaire du dirigeant syrien.

"Nous faisons partie du peuple syrien et nous sommes très heureux aujourd'hui", se félicite Mays Ibrahim, 33 ans. "Nous voulons voir une Syrie libre et une palette de gens et de voix différentes".

Pendant ces décennies où le clan Assad a dirigé le pays d'une main de fer, le peuple syrien a "payé un lourd tribut", souligne Mays Ibrahim, qui espère que le départ de Bachar al-Assad "mettra fin aux guerres et apporterait la paix".

Majdal Shams est une ville située sur le plateau du Golan au carrefour de quatre pays (Syrie, Israël, Liban, Jordanie). Environ 25.000 Israéliens y vivent aux côtés de quelque 23.000 Druzes, une communauté dont la religion est issue de l'islam, qui se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël.

Israël a conquis une partie du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, lors de la guerre israélo-arabe de 1967 avant d'annexer ce territoire en 1981, une annexion qui n'est pas reconnue par l'ONU.

- "Tous liés" -

Sur le Golan occupé, beaucoup se considèrent toujours Syriens.

Depuis plus de dix ans, ils observent les troubles en Syrie, la guerre civile qui a éclaté en 2011, les quelques 500.000 morts qui ont suivi, inquiets pour le sort de parents et d'amis.

Pour Ala'a Safadi, dont le beau-frère est mort dans une geôle syrienne sous le régime d'Assad, les Druzes, qu'ils vivent en Israël, en Syrie, au Liban ou en Jordanie, ne forment qu'"un", et sont "tous liés et interconnectés".

M. Safadi se dit aujourd'hui heureux, convaincu que "d'ici deux ans, nous pourrons partir librement d'ici et boire un café dans les cafés de Damas".

"Nous arrivons à peine à croire que c'est réel", jubile aussi Raya Fakher Aldeen, 42 ans, décrivant comment elle s'est presque mise à pleurer de joie lorsqu'elle a entendu la nouvelle de la chute d'Assad à 6 heures du matin.

Elle n'est pas inquiète pour l'avenir après l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux. "Ce qui s'est passé n'est pas le fait d'un groupe islamiste", dit-elle, "c'est le fait du peuple syrien".

Après la chute de Bachar al-Assad, l'armée israélienne a renforcé ses positions dans la région du Golan.

Elle a annoncé dimanche avoir pris le contrôle de la zone tampon pour "défendre" les communautés qui vivent sur le plateau du Golan et les citoyens Israéliens.

Le premier Ministre Benjamin Netanyahu a dit "tendre une main de paix à nos voisins druzes (...) les frères de nos frères druzes en Israël".

Yasser Khanjar, 46 ans, dit lui vouloir envoyer un message au futur président américain Donald Trump, qui a officiellement reconnu en 2019 la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, en lui disant que la terre appartenait toujours à la Syrie.

"Voilà pourquoi nous sommes heureux de la chute de Bachar al-Assad, il n'a pas demandé la libération du Golan", explique M. Khanjar, qui espère désormais, que les choses vont changer.

F.Müller--BTB