Berliner Tageblatt - Les compétences des adultes stagnent ou reculent dans l'OCDE, la France en dessous de la moyenne

Euronext
AEX 0.39% 893.14
BEL20 0.19% 4248.4
PX1 0.29% 7385.98
ISEQ 0.38% 9726.48
OSEBX 0.23% 1420.76 kr
PSI20 0.03% 6314.31
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -1.04% 3035.75
N150 0.26% 3276.69
Les compétences des adultes stagnent ou reculent dans l'OCDE, la France en dessous de la moyenne
Les compétences des adultes stagnent ou reculent dans l'OCDE, la France en dessous de la moyenne / Photo: © AFP/Archives

Les compétences des adultes stagnent ou reculent dans l'OCDE, la France en dessous de la moyenne

Les compétences des adultes en compréhension de l'écrit, calcul et résolution de problèmes stagnent ou baissent dans la grande majorité des pays de l'OCDE, la France se situant en dessous de la moyenne, selon une étude publiée mardi.

Taille du texte:

Douze ans après une précédente enquête, l'intelligence artificielle et la digitalisation "révolutionnent l'utilisation des compétences de base et leur usage au quotidien", constate l'enquête du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (Piaac) de l'OCDE.

Les compétences de 160.000 personnes âgées de 16 à 65 ans, représentatives de 673 millions d'habitants de 31 pays sur les 38 que compte l'OCDE ont été testées.

"Durant la dernière décennie, seuls la Finlande et le Danemark ont connu des améliorations significatives de la compréhension de l'écrit (littératie) par les adultes, alors que les autres pays ou économies participant à l'enquête ont connu la stagnation ou le déclin", selon l'étude.

En calcul, huit pays ont vu leurs scores s'améliorer alors qu'il s'est détérioré dans sept autres.

En France, "les niveaux de maîtrise des compétences constatés en 2023 évoluent peu par rapport à la première édition de Piaac réalisée en 2012", d'après une note d'analyse de la direction des études du ministère du Travail (Dares) français.

Mais en compréhension de l'écrit, 28% des adultes en France ont ainsi un niveau de maîtrise "faible", contre 22% il y a une décennie, tandis que 64% ont aujourd'hui un niveau "intermédiaire", contre 70% en 2012.

L'écart avec la moyenne de l'OCDE reste sensiblement le même qu'en 2012. En calcul et en résolution adaptative de problèmes (qui consiste à identifier les solutions à un problème dont les termes peuvent évoluer), la France se rapproche de la moyenne, sans toutefois l'atteindre.

"Les inégalités s'accentuent" dans l'Hexagone, relève aussi la Dares, qui pointe des modifications dans le protocole de l'enquête "affectant les résultats obtenus par les personnes rencontrant le plus de difficultés avec les outils informatiques".

Le service évoque aussi d'autres facteurs, comme le fait d'être né à l'étranger avec une autre langue maternelle que le français ou d'avoir grandi "dans un ménage à dominante ouvrière".

- "Inquiétude pour les démocraties" -

En comparaison internationale en 2023, la Finlande a le meilleur niveau en compréhension de l'écrit et en calcul, qui arrive aussi en tête pour la résolution de problèmes, à égalité avec le Japon. Les Pays-Bas, la Norvège et la Suède figurent aussi parmi les mieux classés.

A l'inverse, 11 pays, dont la France, affichent "des performances systématiquement inférieures à la moyenne de l'OCDE dans tous les domaines de compétences", selon les conclusions de l'enquête Piaac.

La France accuse notamment un retard par rapport à l'Allemagne dans les trois domaines, particulièrement marqué en ce qui concerne le calcul.

En compréhension de l'écrit, elle fait jeu égal notamment avec l'Autriche et Singapour; en calcul, elle se compare à la Hongrie et à la Croatie, tandis qu'en solutions de problèmes, elle est au niveau des Etats-Unis.

Dans l'ensemble des pays de l'OCDE, "le lien entre emploi et compétences est plus faible" aujourd'hui qu'en 2012, probablement à cause de la plus grande difficulté pour les employeurs à recruter.

Mais les compétences restent "étroitement associées au bien-être individuel et à l'engagement civique". Aussi, "de nombreux adultes peu qualifiés se sentent déconnectés des affaires politiques et n'ont pas les compétences pour accéder à des informations numériques complexes, ce qui est une source d'inquiétude croissante pour les démocraties modernes".

Enfin, un tiers des travailleurs dans les pays de l'OCDE ne trouvent pas de travail en accord avec leurs qualifications, leurs compétences ou leurs études. Or, "il y a des coûts économiques et sociaux significatifs associés à une surqualification dans l'emploi, notamment un salaire réduit de 12% (en moyenne) et une probabilité réduite de quatre points de pourcentage d'être satisfait de sa vie", selon la synthèse de l'enquête.

M.Odermatt--BTB