Berliner Tageblatt - Le gouvernement taliban annonce un échange de prisonniers avec les Etats-Unis

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Le gouvernement taliban annonce un échange de prisonniers avec les Etats-Unis
Le gouvernement taliban annonce un échange de prisonniers avec les Etats-Unis / Photo: © AFP/Archives

Le gouvernement taliban annonce un échange de prisonniers avec les Etats-Unis

Le gouvernement taliban a annoncé mardi la libération par les Etats-Unis d'un détenu afghan en échange de prisonniers américains, au terme de "longues discussions" facilitées par le Qatar.

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Cette annonce survient au lendemain de l'investiture de Donald Trump, avec lequel les autorités talibanes, reconnues par aucun pays dans le monde, ont dit à plusieurs reprises vouloir entretenir de bonnes relations dans l'espoir d'"un nouveau chapitre".

Le ministère des Affaires étrangères afghan a indiqué sur X qu'un "+combattant+ afghan, Khan Mohammed, emprisonné en Amérique a été libéré en échange de citoyens américains et renvoyé au pays".

Il purgeait une peine à perpétuité en Californie après avoir été arrêté "il y a près de deux décennies" à Nangarhar, dans l'est de l'Afghanistan, d'après cette source.

Sollicité par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité donner davantage de détails sur cet échange de détenus, qui n'a pas été commenté dans l'immédiat par Washington.

D'après une note du ministère de la Justice américain datant de 2008, Khan Mohammed, "membre d'une cellule talibane", a été arrêté en 2006 et condamné pour "narcoterrorisme".

Des médias américains ont identifié les prisonniers américains libérés comme étant William McKenty et Ryan Corbett, ce dernier étant en détention depuis 2022.

Dans un communiqué, la famille de Ryan Corbett a exprimé son "immense gratitude", remerciant l'administration du président sortant Joe Biden et l'équipe de Donald Trump.

- "Longues discussions" -

En juillet, le gouvernement taliban avait fait état de discussions portant sur l'échange de deux Américains détenus en Afghanistan, contre des Afghans emprisonnés dans le centre de détention de Guantanamo. La réunion avec des représentants américains avait été organisée par l'ONU au Qatar.

Le ministère afghan a fait état mardi de "longues discussions" ayant permis l'échange de détenus, saluant "un bon exemple de résolution d'un problème par le dialogue, surtout grâce à l'aide du Qatar, pays frère ayant joué un rôle efficient".

Des dizaines d'étrangers ont été arrêtés par les autorités talibanes depuis leur retour aux commandes en août 2021.

Au moins un Afghan est emprisonné à Guantanamo: Mohammed Rahim, accusé par la CIA d'être un associé proche de l'ex-chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Sa famille a appelé à sa libération en novembre 2023.

- "Mesures positives" -

"Ces mesures des Etats-Unis sont positives et aident à la normalisation et au développement des relations entre les deux pays", s'est félicité mardi le ministère afghan des Affaires étrangères.

Après la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche en novembre, les autorités talibanes avaient dit espérer "des progrès tangibles dans les relations".

En février 2020, les Etats-Unis alors présidés le Républicain avaient signé au Qatar l'accord de Doha qui avait ouvert la voie au retrait des troupes américaines d'Afghanistan, après 20 ans de présence.

L'année suivante, les talibans s'emparaient du pays après avoir mis en déroute les forces de la République islamique soutenue par la communauté internationale.

Les Républicains américains n'ont cessé de critiquer le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan en 2021, ensanglanté notamment par un attentat-suicide à l'aéroport de Kaboul ayant tué 13 soldats américains.

Joe Biden a été régulièrement visé pour avoir poursuivi le processus de retrait sans imposer de conditions aux talibans, notamment un cessez-le-feu entre eux et le gouvernement de Kaboul finalement renversé.

L'une des principales pommes de discorde entre les autorités talibanes et la communauté internationale reste la question des droits des femmes en Afghanistan, où l'ONU affirme que le gouvernement taliban impose un "apartheid de genre".

M.Furrer--BTB