Berliner Tageblatt - Huit otages à Gaza de retour en Israël, la libération de Palestiniens retardée

Euronext
AEX 1.55% 919
BEL20 0.67% 4328.81
PX1 0.88% 7941.64
ISEQ 0.79% 10312.66
OSEBX 0.78% 1522.22 kr
PSI20 0.08% 6534.94
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.48% 3158.92
N150 0.82% 3413.52
Huit otages à Gaza de retour en Israël, la libération de Palestiniens retardée
Huit otages à Gaza de retour en Israël, la libération de Palestiniens retardée / Photo: © AFP

Huit otages à Gaza de retour en Israël, la libération de Palestiniens retardée

Trois otages israéliens et cinq Thaïlandais ont été libérés jeudi après bientôt 16 mois de captivité à Gaza, mais les scènes de chaos qui ont accompagné ces libérations ont poussé Israël à différer celle de prisonniers palestiniens prévue par l'accord de trêve.

Taille du texte:

Orchestrée par le Hamas et par son allié du Jihad islamique, la libération de deux des otages israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, s'est déroulée au milieu d'une foule bruyante et survoltée, sous un important déploiement de combattants en armes des deux mouvements islamistes palestiniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "scènes choquantes" et ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue lors de ce troisième échange, aux termes du fragile accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier.

Après 482 jours de captivité, la jeune femme a été libérée par le Hamas à Jabalia, dans le nord du territoire, et remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avant de regagner Israël.

Trois heures plus tard, Arbel Yehud, une civile de 29 ans, et un agriculteur de 80 ans, Gadi Moses, tous deux Germano-Israéliens pris en otage au kibboutz Nir Oz, dans le sud d'Israël, ont à leur tour été libérés à Khan Younès par des hommes armés et cagoulés du Jihad islamique et du Hamas.

Cinq otages thaïlandais ont également été libérés, hors du cadre de l'accord de trêve.

A Khan Younès, une ville dévastée par des mois de combats, des centaines de personnes s'étaient rassemblées pour assister à ces libérations organisées à proximité de la maison détruite de Yahya Sinouar, l'ex-chef du Hamas tué par l'armée israélienne.

Un photographe de l'AFP a capté le regard effrayé d'Arbel Yehud, escortée pendant de longues minutes dans la foule par une escouade de combattants masqués.

- Mise en scène -

Les trois otages israéliens devaient être échangés dans la foulée contre 110 Palestiniens.

Mais Benjamin Netanyahu "a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd'hui, jusqu'à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes", a indiqué son bureau.

"Je vois avec effroi les scènes choquantes de la libération de nos otages. C'est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l'organisation terroriste Hamas", a déclaré le Premier ministre, qui avait promis d'anéantir le mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007, après l'attaque du 7 octobre 2023.

Dans les ruines du camp de réfugiés de Jabalia, les combattants en armes du Hamas, bandeau vert autour du crâne, avaient auparavant mis en scène la libération d'Agam Berger.

Exhibée sur un podium, le visage fermé, la jeune femme a été contrainte de saluer la foule, après avoir reçu un "cadeau" de ses geôliers et un cadre doré portant le "certificat" de sa libération.

Un drapeau palestinien long de plusieurs mètres était déroulé sur le squelette d'un immeuble de cinq étages dont il ne reste rien de la façade.

Au même moment, à Tel-Aviv, des manifestants portant des portraits des trois otages étaient rassemblés sur la "Place des otages" pour célébrer ces libérations, hurlant, pleurant et s'embrassant.

La famille d'Agam Berger, comme celle de Gadi Moses, a remercié jeudi "le peuple d'Israël" pour son soutien.

Israël avait annoncé mercredi que de nouvelles libérations d'otages, celles de trois hommes, tous en vie, étaient prévues samedi.

- "Nous reconstruirons" -

Sept Israéliennes avaient déjà été libérées, contre 290 Palestiniens, les 19 et 25 janvier.

L'accord de cessez-le-feu prévoit, durant une première phase de six semaines, la libération de 33 otages en échange d'environ 1.900 Palestiniens, mais les autorités israéliennes ont prévenu que ce premier groupe comprenait huit otages morts.

Le cessez-le-feu a permis un afflux de l'aide internationale dans le territoire en ruines, assiégé par Israël.

Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre, des centaines de milliers d'entre eux sont rentrés depuis lundi dans le nord.

Dans le camp de Jabalia, une Palestinienne, Oumm Mouhammad Ahmad, se réjouissait de voir "la résistance" toujours présente et saluait un "accord honorable". "Malgré les destructions, nous reconstruirons (...) et grâce à la résistance nous libèrerons tous ceux qui restent en prison".

Durant cette première phase de la trêve doivent être discutées les modalités de la deuxième phase, visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre. La dernière étape portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages morts.

Sur 251 personnes enlevées, 79 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont au moins 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47.317 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

J.Fankhauser--BTB