Berliner Tageblatt - A Ramallah, retrouvailles émues pour les Palestiniens libérés par Israël

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A Ramallah, retrouvailles émues pour les Palestiniens libérés par Israël
A Ramallah, retrouvailles émues pour les Palestiniens libérés par Israël / Photo: © AFP

A Ramallah, retrouvailles émues pour les Palestiniens libérés par Israël

A sa descente du bus qui le ramène à Ramallah, en Cisjordanie occupée, après 23 ans dans les prisons israéliennes, Ata Abdelghani ne retrouve pas que sa liberté. Ses jumeaux, Zain et Zaid, l'attendent aussi, pour leur première rencontre.

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L'homme de 55 ans vient d'être libéré lors d'un nouvel échange entre plus de 180 Palestiniens contre trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque du 7 octobre 2023, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Ses fils, aujourd'hui âgés de 10 ans, ont été conçus alors que leur père était incarcéré. Son sperme a été clandestinement transféré hors de prison.

Ata Abdelghani purgeait une peine à perpétuité, notamment condamné pour meurtre, selon une liste publiée par le Club des prisonniers palestiniens à Ramallah.

"Ces enfants sont les ambassadeurs de la liberté, la génération future", lance-t-il en les serrant dans ses bras.

Pour cette quatrième vague de libérations depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, le 19 janvier, une foule enthousiaste s'est rassemblée pour accueillir les 25 Palestiniens ramenés en Cisjordanie occupée.

Vêtus de l'uniforme carcéral, un survêtement gris, le crâne rasé, ils sortent du bus l'air las et fatigué. Mais ils sont emportés par la foule, beaucoup juchés sur des épaules, et accueillis en héros.

- "Moment bouleversant" -

M. Abdelghani peine à décrire ses émotions: "c'est difficile à décrire avec des mots", dit-il, "j'ai besoin de beaucoup de sang-froid pour me contrôler, calmer mes nerfs, pour absorber ce moment bouleversant".

La situation en prison était "difficile, tragique", ajoute-t-il.

Au total, 183 prisonniers, dont un Egyptien, ont été libérés samedi. Sept d'entre eux qui purgeaient des peines de prison à perpétuité ont été expulsés vers l'Egypte, dont l'Egyptien, et 150 envoyés à Gaza selon le Club des prisonniers palestiniens.

Riad Marshoud, un autre ex-détenu, pleure en serrant dans ses bras ses deux fils, qu'il a laissés enfants lorsqu'il a été emprisonné il y a 22 ans.

L'un d'eux est en Jordanie, un autre aux Emirats arabes unis. Tous veulent voir la scène tandis que Riad Marshoud est félicité de toutes parts, étourdi de fatigue mais ravi.

"Le moment où les portes du bus se sont ouvertes et où je suis sorti a été très difficile, c'est dur de décrire cela en quelques mots", confie-t-il.

La foule dense qui l'entoure s'ouvre à l'arrivée de son père, coiffé du traditionnel keffieh, qui embrasse son fils en pleurant.

M. Marshoud a été incarcéré pour appartenance à une organisation non autorisée, coups de feu et conspiration en vue de commettre un meurtre, selon les données du ministère israélien de la Justice.

J.Bergmann--BTB