Berliner Tageblatt - Est de la RDC: poursuite des combats, le Burundi craint un guerre régionale

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Est de la RDC: poursuite des combats, le Burundi craint un guerre régionale
Est de la RDC: poursuite des combats, le Burundi craint un guerre régionale / Photo: © AFP

Est de la RDC: poursuite des combats, le Burundi craint un guerre régionale

Le conflit dans l'est de la RDC risque de se transformer en guerre régionale, a alerté à son tour samedi le président du Burundi voisin, le M23 et les troupes rwandaises continuant leur progression après avoir pris le contrôle de la grande ville de Goma.

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Ces dernière semaines, l'avancée fulgurante du groupe armé antigouvernemental et des forces armées de Kigali, face à des troupes congolaises dépassées, a suscité la crainte d'une propagation du conflit. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dit jeudi son inquiétude d'un embrasement régional.

"Si l'est du Congo n'a pas la paix, la région n'a pas la paix", a aussi mis en garde le président burundais Evariste Ndayishimiye dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube.

"Ce n'est pas le Burundi seulement, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya, c'est toute la région, c'est une menace", a-t-il poursuivi avant d'ajouter que son pays n'allait pas "se laisser faire".

Au moins 10.000 soldats burundais ont été déployés depuis octobre 2023 dans l'est de la RDC, dans le cadre d'un accord de coopération militaire avec Kinshasa.

L'armée ougandaise, déjà présente dans la région, a pour sa part annoncé vendredi qu'elle allait "renforcer ses défenses".

Après avoir conquis la capitale de la province du Nord-Kivu où ils sont entrés il y a près d'une semaine, les combattants du M23 ("Mouvement du 23 mars") et les forces rwandaises progressent désormais dans la province voisine du Sud-Kivu.

Samedi, des affrontements ont été signalés dans des villages proches de la cité minière de Nyabibwe, à une centaine de km de Bukavu et environ 70 km de l'aéroport le plus proche, selon des sources locales.

- épidémies -

Sur le marché de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu où vivent un million d'habitants, certains commerçants et clients faisaient part de leurs craintes.

"Le M23 a dit qu'après avoir occupé Goma, ils vont venir ici chez nous au Sud-Kivu, c'est pourquoi nous avons peur car nous ne savons ni le jour ni l'heure", a dit à l'AFP une vendeuse, Henriette Butuna. "Nous achetons pour faire des stocks à la maison", a confié une cliente, Josée Zabibu.

Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller ses nombreuses richesses naturelles dans la région. Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer des groupes armés, notamment créés par d'ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.

A Goma, les combats ont cessé, mais la ville souffre désormais de pénuries de carburant et de liquidités. Dans une lettre aux dirigeants africains datée de vendredi, le chef de l'Africa CDC Jean Kaseya a par ailleurs mis en garde contre le risque d'épidémies.

"Si aucune mesure décisive n'est prise, ce ne seront pas seulement les balles qui feront des victimes, mais la propagation incontrôlée d'épidémies majeures et de pandémies potentielles qui viendront de cette région fragile", a-t-il alerté.

Le dernier variant du virus du mpox, qui s'était rapidement propagé dans de nombreux pays à travers le monde l'an dernier, avait été détecté la première fois dans le Sud-Kivu.

- départ de déplacés -

Des milliers d'habitants qui avaient fui leurs villages face à l'avancée du M23 ont commencé à quitter les camps de déplacés installés dans la périphérie de Goma, a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Selon des sources humanitaires, certains des sites au nord de la ville sont déjà vides.

Le M23 et les troupes rwandaises ont pris le dessus en quelques semaines sur une armée congolaise mal équipée. Les autorités congolaises recrutent à la hâte depuis vendredi des "volontaires" sans formation pour intégrer des milices pro Kinsahsa.

Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 blessées lors des combats pour le contrôle de Goma entre dimanche et jeudi, a dit vendredi un porte-parole de l'ONU.

L'offensive sur Goma a suscité de nombreux appels internationaux à la fin des combats et au retrait des troupes rwandaises. Les initiatives diplomatiques pour régler le conflit qui dure depuis plus de trois ans n'ont pas abouti.

Lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) à Harare vendredi, les pays membres ont affirmé leur "engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale".

burx-blb/cld/sba

O.Bulka--BTB