Berliner Tageblatt - Israël veut préparer un plan pour un "départ volontaire" de Gaza

Euronext
AEX 0.62% 925.13
BEL20 1.18% 4337.47
PX1 1.47% 8007.62
ISEQ 1.31% 10309.64
OSEBX -0.19% 1499.25 kr
PSI20 0.05% 6534.46
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.3% 3175.43
N150 1.17% 3435.05
Israël veut préparer un plan pour un "départ volontaire" de Gaza
Israël veut préparer un plan pour un "départ volontaire" de Gaza / Photo: © AFP

Israël veut préparer un plan pour un "départ volontaire" de Gaza

Israël a dit jeudi préparer un plan pour un départ "volontaire" de Palestiniens de la bande de Gaza, malgré le tollé international provoqué par une proposition de Donald Trump d'une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d'un déplacement de sa population.

Taille du texte:

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, contre lequel Israël a mené une guerre dévastatrice à Gaza pendant 15 mois, a affirmé que la proposition de M. Trump était "une déclaration d'intention d'occuper" le territoire palestinien.

"Nous refusons de remplacer une occupation par une autre. Gaza appartient à son peuple, qui ne partira pas", a affirmé dans un communiqué le Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 menée à partir de Gaza dans le sud d'Israël voisin a déclenché la guerre.

L'un des médiateurs, l'Egypte, a estimé que le soutien israélien au plan Trump menaçait ces négociations censées préparer la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu.

Cet accord a déjà permis la libération de 18 otages retenus à Gaza et d'environ 600 Palestiniens détenus par Israël. De nouvelles libérations sont en principe prévues samedi, avaient annoncé des sources du Hamas la semaine dernière.

Israël a pris de vastes secteurs de Gaza et contrôle toutes les sorties du territoire où il assiège quelque 2,4 millions de Palestiniens depuis octobre 2023. La guerre y a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué des destructions colossales.

Après les déclarations de M. Trump, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré avoir "ordonné à l'armée de préparer un plan qui permettra à tout Gazaoui le souhaitant de partir vers n'importe quel endroit du monde qui accepte de l'accueillir".

- "Illégal" -

En lançant l'idée d'une prise de contrôle américaine de Gaza afin de la développer économiquement et d'en faire la "Côte d'Azur du Moyen-Orient", M. Trump a répété que ses habitants palestiniens pouvaient être déplacés vers l'Egypte et la Jordanie voisines, qui ont pourtant rejeté cette option.

Jeudi, il est revenu à la charge. Gaza sera "remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats", a-t-il écrit sur son réseau social, ajoutant que les Palestiniens "auraient déjà été réinstallés (...) dans la région". "Aucun soldat américain" ne sera nécessaire pour ce faire, a-t-il assuré.

M. Netanyahu a qualifié l'idée de M. Trump de "remarquable". Son allié d'extrême droite, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, s'est réjoui que l'armée se prépare "à jouer son rôle dans le plan de migration" des Gazaouis "vers les pays d'accueil".

Même s'il reste flou, le plan Trump met surtout en péril l'idée d'une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies, défendue par une large partie de la communauté internationale mais à laquelle Israël est opposé.

Et pour l'ONU et les experts, ce plan est illégal au regard du droit international.

"Tout transfert forcé ou déportation hors des territoires occupés sont strictement prohibés", a souligné le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

La proposition du président américain est "illégale" et "complètement absurde", selon la rapporteure spéciale de l'ONU en charge des territoires palestiniens, Francesca Albanese.

"Il est essentiel d'éviter toute forme de nettoyage ethnique", a dit le patron des Nations unies, Antonio Guterres.

- "Trump peut rêver" -

L'Egypte et la Jordanie, qui reçoivent des aides américaines cruciales, et l'Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient, ainsi que d'autres pays arabes et occidentaux ont rejeté le plan américain. Le roi de Jordanie Abdallah II doit rencontrer M. Trump le 11 février à Washington.

Dans la bande de Gaza, de nombreux habitants déplacés plusieurs fois par la guerre et qui ont retrouvé leurs maisons en ruines, ont dit à l'AFP exclure tout départ.

"Trump peut rêver s'il pense pouvoir nous déplacer ou nous expulser (...) même si nous devons mourir, nous tiendrons bon", lance Samiha Zaher, 68 ans, une déplacée de Jabalia (nord).

La première phase de l'accord de cessez-le-feu a aussi permis "une augmentation massive" de l'aide humanitaire avec l'entrée de "plus de 10.000 camions" à Gaza depuis le 19 janvier, selon l'ONU.

La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction.

Sur les 251 personnes enlevées le 7-octobre, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

M.Ouellet--BTB