Berliner Tageblatt - Nouvelles libérations d'otages israéliens contre des détenus palestiniens

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Nouvelles libérations d'otages israéliens contre des détenus palestiniens
Nouvelles libérations d'otages israéliens contre des détenus palestiniens / Photo: © AFP

Nouvelles libérations d'otages israéliens contre des détenus palestiniens

Des combattants armés et cagoulés du Hamas ont libéré samedi trois otages israéliens contre 183 prisonniers palestiniens, cinquième échange dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu à Gaza, les deux camps s'accusant mutuellement de mauvais traitements.

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Israël a condamné un "spectacle cruel" et s'est inquiété de l'apparence physique inquiétante des captifs relâchés, tandis que le mouvement islamiste Hamas a qualifié de "meurtre à petit feu" des détenus palestiniens dans les prisons palestiniennes après l'hospitalisation de sept d'entre eux tout juste libérés.

Physiquement très éprouvés, visages émaciés et regards grimaçants après 16 mois de captivité, les trois otages -- Or Levy, 34 ans, Eli Sharabi, 52 ans, et l'Israélo-Allemand Ohad Ben Ami, 56 ans -- ont été remis à la Croix-Rouge qui les a transférés à l'armée israélienne. Ils sont désormais en Israël.

"Voilà ce à quoi ressemble un crime contre l'humanité", a affirmé le président israélien, Isaac Herzog. "Le monde entier doit regarder (ces trois hommes) affamés au visage émacié et souffrant en train d'être exploités pour un spectacle cynique et cruel par de vils assassins."

- "C'est très dur" -

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui suit le processus depuis les Etats-Unis où il est en visite, a dénoncé des "images choquantes" qui "ne resteront pas sans réponse".

Avant leur remise à la Croix-Rouge à Deir al-Balah (centre), les otages ont été emmenés sur un podium orné de drapeaux du Hamas et palestinien, lors d'une mise en scène organisée par des hommes armés du Hamas. Ils ont été contraints de s'exprimer en hébreu devant une foule de badauds.

A Tel-Aviv, des centaines de personnes ont exulté à la vue en direct sur un écran géant des libérations des otages, enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre dans le sud d'Israël et emmenés dans la bande de Gaza voisine.

"C’est très dur. Il n’a pas l’air bien, mais je suis sûr qu’il va recevoir le traitement nécessaire et va devenir plus fort", dit Yochi Sardinayof à Tel-Aviv, en parlant de son cousin libéré, Eli Sharabi: "Regardez dans quel état ils sont! Cela ne peut pas continuer. Ils doivent être libérés (tous) maintenant!"

- Foule à Ramallah et Khan Younès -

Le Forum des familles d'otages a appelé au retour de tous les otages "maintenant" en parlant lui aussi d'"images choquantes".

L'épouse d'Eli Sharabi et leurs deux filles adolescentes ont été tuées dans leur maison du kibboutz Beeri dans le sud d'Israël, durant l'attaque du 7-Octobre. Yossi Sharabi, le frère aîné d'Eli Sharabi, enlevé séparément, est présumé mort.

L'épouse de Or Levy, Einav, a elle été tuée lors de l'assaut du Hamas contre le festival de musique Nova. Et celle de Ohad Ben Ami, enlevée avec lui au kibboutz Beeri, a été libérée durant la première trêve d'une semaine à Gaza en novembre 2023.

Israël a annoncé avoir relâché 183 détenus palestiniens partis vers Jérusalem-Est et la Cisjordanie, occupées depuis 1967 par Israël, et la bande de Gaza.

A Ramallah en Cisjordanie, des prisonniers libérés ont été accueillis par une foule en liesse.

A Khan Younès, dans le sud de Gaza, une foule a accueilli des dizaines de prisonniers palestiniens arrivés à bord de bus. Faisant le V de la victoire, les ex-détenus ont salué la foule, certains pleurant, d'autres enlaçant leurs proches.

Depuis le 19 janvier, 21 otages et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés.

La première phase de l'accord de trêve, de six semaines, prévoit au total la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1.900 Palestiniens.

- Trump "pas pressé" -

La deuxième phase de l'accord, qui doit faire l'objet de négociations, est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.

Mais la suite du processus reste incertaine, après l'annonce choc mardi par le président américain, Donald Trump, d'un projet de prise de contrôle américaine de Gaza et d'un déplacement de sa population, notamment en Egypte ou Jordanie, pour pouvoir la reconstruire.

Après avoir insisté sur ce projet, M. Trump a affirmé vendredi qu'il n'était "absolument pas pressé". Son chef de la diplomatie Marco Rubio est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.

Plusieurs pays occidentaux et arabes, notamment l'Egypte et la Jordanie, ainsi que les Palestiniens ont rejeté le plan Trump.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 48.181 morts à Gaza en majorité des civils et provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

J.Horn--BTB