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Israël menace d'une "nouvelle guerre" à Gaza qui permettrait de réaliser le plan Trump
Israël a menacé mercredi de lancer une "nouvelle guerre" dans la bande de Gaza qui permettrait la réalisation du projet de Donald Trump visant à vider le territoire palestinien de ses habitants, si le Hamas ne libérait pas des otages avant samedi.
Peu avant ces déclarations du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, le mouvement islamiste palestinien avait affirmé qu'il ne céderait pas aux "menaces" américaines et israéliennes d'une reprise de la guerre.
La trêve a permis jusqu'à présent un arrêt des combats après 15 mois de guerre et cinq échanges d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens.
Mais des menaces du Hamas de ne pas libérer comme prévu un groupe d'otages le 15 février, puis des menaces d'Israël, soutenu par son allié américain, de reprendre la guerre, fragilisent le cessez-le-feu, dont les phases ultérieures restent à négocier.
"Si le Hamas ne libère pas les otages israéliens d'ici à samedi, les portes de l'enfer s'ouvriront (...), comme l'a promis le président américain", a déclaré mercredi Israël Katz.
"La nouvelle guerre de Gaza sera d'une intensité différente de celle qui a précédé le cessez-le-feu (...) elle permettra également de donner corps au projet du président américain Trump pour Gaza", a-t-il ajouté.
Salué en Israël et décrié à travers le monde, le projet annoncé par Donald Trump prévoit de placer Gaza sous contrôle américain et de déplacer ses 2,4 millions d'habitants vers l'Egypte ou la Jordanie, afin de reconstruire le territoire.
- "L'enfer" -
Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, dont le blocage de l'entrée de l'aide humanitaire, le Hamas a menacé lundi de ne pas procéder aux libérations d'otages prévues samedi.
Israël et les Etats-Unis l'ont sommé en retour de respecter ses engagements, sous peine d'une reprise de la guerre.
Donald Trump a promis lundi "l'enfer" au Hamas s'il ne relâchait pas "tous les otages" retenus à Gaza avant samedi "à 12 heures".
Le président américain juge qu'il serait "bien mieux et plus majestueux" de déplacer les habitants de Gaza, a déclaré mercredi sa porte-parole en commentant la visite, la veille à la Maison Blanche, du roi de Jordanie Abdallah II, opposé au projet américain comme l'ensemble des dirigeants arabes.
"Si le Hamas ne libère pas nos otages d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin" et l'armée "reprendra des combats intenses jusqu'à ce que le Hamas soit définitivement battu", a averti mardi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Selon les termes de l'accord, 33 otages doivent être libérés d'ici début mars, contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël.
"Nous n'accepterons pas le langage des menaces américaines et israéliennes", a déclaré mercredi le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, ajoutant qu'Israël devait "mettre en oeuvre intégralement l'accord de cessez-le-feu".
Le mouvement palestinien a appelé à des "marches de solidarité" à travers le monde en fin de semaine pour protester contre le projet américain.
- "Des centaines de milliers de vies" -
L'armée israélienne a depuis lundi envoyé des renforts autour de la bande de Gaza.
Mercredi, elle a dit avoir mené un raid aérien contre deux personnes qui tentaient de récupérer un drone à Gaza, sans préciser leur sort.
Les pourparlers pour préparer la deuxième phase de l'accord de trêve n'ont toujours pas commencé, ce que le Hamas a imputé à une "obstruction continue" d'Israël pour le "saboter".
Jusque là, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés. La libération, le 8 février, de trois hommes au visage émacié, très éprouvés physiquement, avait choqué Israël.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui intervient pour récupérer les otages lors de ces libérations, a appelé mercredi les deux camps à "préserver le cessez-le-feu", ajoutant que "des centaines de milliers de vies en dépendent".
La deuxième phase de la trêve est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.
La troisième et dernière phase de l'accord doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
Israël "n'a pas été en mesure de nous pousser hors de ce pays, et Trump n'y parviendra pas non plus", a affirmé Ismaïl Shehada, un habitant de Gaza-ville.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
I.Meyer--BTB