Berliner Tageblatt - Au Liban, des déplacés attendent près de leur village de pouvoir y retourner

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Au Liban, des déplacés attendent près de leur village de pouvoir y retourner
Au Liban, des déplacés attendent près de leur village de pouvoir y retourner / Photo: © AFP

Au Liban, des déplacés attendent près de leur village de pouvoir y retourner

Près du village de Houla dans le sud du Liban, des habitants anxieux patientent près de véhicules de l'armée libanaise, incertains de pouvoir rentrer chez eux après l'annonce lundi d'Israël du maintien de troupes dans la région.

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Déplacés comme des dizaines de milliers d'autres par la guerre entre le Hezbollah et Israël l'année dernière, hommes, femmes et enfants attendent sur le bord de route menant à leur village situé près de la frontière israélienne.

Des soldats libanais gardent l'entrée du village. Un véhicule militaire est garé et un drapeau libanais flotte au vent. Des ambulances sont présentes en cas de dérapage.

Les familles, elles, guettent le départ des troupes israéliennes de leur localité pour pouvoir retourner dans leurs maisons.

Mais il n'était pas certain qu'elles puissent le faire.

Israël a annoncé le maintien de troupes dans cinq "positions stratégiques" dans le sud du Liban, situées sur des collines surplombant les deux côtés de la frontière et dont l'une se trouve près de Houla.

Et ce à la veille du délai imparti pour son retrait total du secteur aux termes d'un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Nous avons le droit de retourner dans nos maisons après un an d'exil forcé", affirme à l'AFP, Amine Koteich, un fermier, qui s'exprimait avant l'annonce israélienne.

"Nous passerons la nuit ici, nous resterons à côté de l’armée libanaise", assure-t-il.

Houla fait partie des nombreuses localités du sud du Liban, d'où les forces israéliennes ne se sont pas entièrement retirées à la fin de la guerre.

Et ses habitants ignorent s'ils seront autorisés par l'armée israélienne à y revenir.

- "Cachés dans les maisons" -

Dimanche, plusieurs habitants ont tenté de regagner Houla.

Parvenus à franchir un barrage de l’armée libanaise ainsi que des barrières de terre érigées par l’armée israélienne, ils ont été pris pour cible par les soldats israéliens.

Une jeune femme, Khadija Atoui, a été tuée et plusieurs personnes ont été coincées dans le village jusqu’à leur évacuation lundi après-midi.

Face aux tensions, l’armée libanaise a appelé la population à ne pas s'aventurer dans les villages où elle ne s’est pas encore déployée, "afin de préserver leur sécurité".

Fadi Koteich, 58 ans, fait partie des habitants ayant pénétré à Houla dimanche. Il raconte avoir passé la nuit terré dans une maison, après avoir essuyé des tirs nourris.

"Nous sommes entrés, et soudain il y a eu des tirs. Les femmes, les enfants et les jeunes ont couru dans toutes les directions. Certains se sont réfugiés dans les vallées, d’autres se sont cachés dans les maisons", dit-il.

"Nous étions coincés à cause de l’intensité des tirs. Nous avons dormi là-bas, espérant que (les Casques bleus de) l'ONU et la Croix-Rouge viennent nous évacuer."

Si lui et sa famille ont échappé au pire, Khadija Atoui n’a pas eu cette chance.

Touchée par des tirs israéliens, la jeune femme a succombé.

Avant qu'elle ne récupère le corps de sa fille lundi après-midi, sa mère, Haïfa Hussein, a hurlé sa douleur devant les soldats libanais et les habitants restés à l'extérieur du village.

"Je ne sais rien de ma fille. Comment peut-on la laisser abandonnée à terre? Par Dieu, je la porterai sur mon dos s’il le faut. Laissez-moi juste entrer", a-t-elle lancé.

M.Odermatt--BTB