Berliner Tageblatt - Le Hamas libère cinq otages israéliens, 7e échange contre des détenus palestiniens

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Le Hamas libère cinq otages israéliens, 7e échange contre des détenus palestiniens
Le Hamas libère cinq otages israéliens, 7e échange contre des détenus palestiniens / Photo: © AFP

Le Hamas libère cinq otages israéliens, 7e échange contre des détenus palestiniens

Le Hamas a relâché samedi cinq otages israéliens à Gaza, pour un septième échange contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve, après la confirmation de la mort de l'otage Shiri Bibas.

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Comme lors des précédentes libérations organisées aux termes de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, le mouvement islamiste palestinien a exhibé sur des podiums les otages, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants tués, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Sous la pluie, des combattants encagoulés en treillis militaires se sont d'abord déployés à Rafah, dans le sud, pour les deux premières libérations, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes.

Des drapeaux du Hamas flottaient sur des bâtiments détruits par 15 mois de guerre, où des Gazaouis avaient pris place.

Le visage tendu, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, a été contraint de prononcer quelques mots au micro, finalement en panne.

A ses côtés, Avera Mengistu, 38 ans, tête baissée, marchait avec difficulté. Présenté comme mentalement instable par les autorités israéliennes, il avait été filmé escaladant la barrière séparant Israël de Gaza en 2014 et était captif depuis.

Les deux hommes sont ensuite montés dans les voitures du CICR, qui les a remis à l'armée israélienne.

Le même scénario s'est répété plus tard à Nousseirat (centre), pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans.

Après 505 jours de captivité, ils sont apparus souriants, leur escorte leur faisant longuement saluer la foule.

Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

- "Souffrance inimaginable" -

Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent être libérés dans la journée en contrepartie, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent-huit des prisonniers doivent être expulsés des territoires palestiniens.

La famille d'Avera Mengistu a salué sa libération après "dix ans et cinq mois d'une souffrance inimaginable".

Celle de Tal Shoham a fait part de son "immense soulagement", et de ses "pensées" pour les autres proches d'otages.

A Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens, certains en pleurs, se sont rassemblés sur la "place des otages" pour suivre en direct sur écran ces libérations, brandissant des photos des captifs.

"Notre Shiri a été tuée en captivité. Pendant 16 mois, nous avons cherché des certitudes, et maintenant que nous les avons, cela n'apporte aucune consolation.", a déclaré sa famille.

- "Violation perverse" -

La remise jeudi par le Hamas de ce qui devait être quatre dépouilles d'otages israéliens a donné lieu à une montée de tensions alors que le cessez-le-feu en vigueur, entré en vigueur le 19 janvier à Gaza reste fragile.

Parmi ces corps figuraient ceux des deux garçonnets Bibas, Ariel et Kfir, âgés de 4 ans et huit mois et demi lors de leur capture, mais pas celui de leur mère, comme annoncé par le Hamas.

Le Hamas, qui a reconnu une "possible erreur", a ensuite remis la dépouille de Shiri Bibas.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait auparavant dénoncé une "violation cruelle et perverse de l'accord".

Les deux enfants ont été tués "à mains nues" à Gaza, a affirmé l'armée. Le Hamas a lui affirmé que Shiri Bibas, âgée de 32 ans au moment de sa capture, et ses enfants avaient été tués en novembre 2023 dans un bombardement israélien.

Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, dont 62 restent retenus à Gaza, parmi lesquels 35 morts, selon l'armée.

- Négociations retardées -

Avec ces nouvelles libérations, 28 otages israéliens -dont quatre décédés- ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens depuis le 19 janvier.

Selon le Hamas, après la libération de Hicham al-Sayed, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël avant la fin le 1er mars de la première phase de l'accord, prévoyant la libération au total de 33 otages - dont huit morts - contre 1.900 détenus palestiniens.

Le mouvement s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages qu'il détient encore à Gaza lors de la deuxième phase de l'accord.

Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont jusque là été retardées, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de la trêve.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.215 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 48.319 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé.

M.Ouellet--BTB