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Les alliés de Kiev réunis face à un "moment unique" pour la "sécurité de l'Europe"
L'Europe traverse un "moment unique" pour sa "sécurité", a déclaré dimanche le Premier ministre britannique en ouvrant une rencontre cruciale d'une quinzaine d'alliés de l'Ukraine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux jours après sa vive altercation avec Donald Trump.
Les dirigeants européens se trouvent face à "un moment unique pour la sécurité de l'Europe", a lancé Keir Starmer.
Ce sommet vise à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington, accentuées après le clash de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
Il réunit une quinzaine d'alliés européens de Kiev, dont le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz ou la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et précède un sommet européen extraordinaire sur l'Ukraine prévu jeudi à Bruxelles.
Quelques heures avant l'ouverture du sommet, Keir Starmer a annoncé travailler avec la France sur "un plan pour faire cesser les combats" entre l'Ukraine et la Russie.
"Nous nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l'Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les Etats-Unis", a-t-il déclaré sur la BBC.
"Tout le monde en Europe va devoir donner plus" pour soutenir l'Ukraine, a dit sur X le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, qui participe au sommet.
Les participants doivent également discuter de "la nécessité pour l'Europe de jouer son rôle en matière de défense" et des "prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides" sur le continent, face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain.
Ukraine et Europe suivent avec une profonde inquiétude le revirement opéré par Donald Trump et son rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine.
- Entretien Meloni-Zelensky -
Giorgia Meloni a rencontré Volodymyr Zelensky en marge du sommet. "La rencontre a permis de réaffirmer le soutien de l'Italie à l'Ukraine et à son peuple ainsi que l'engagement, avec les partenaires européens, occidentaux et les Etats-Unis, à construire une paix juste et durable, garantissant un avenir de souveraineté, de sécurité et de liberté à l'Ukraine", a détaillé le gouvernement italien.
La Première ministre italienne a par ailleurs affirmé qu'il était "très important d'éviter" que l'Occident ne "se divise" et assuré qu'Italie et Royaume-Uni pouvaient "construire des ponts" avec Washington.
Son homologue polonais Donald Tusk est allé dans le même sens en déclarant que Varsovie pourrait faire jouer ses "très bonnes relations avec les Américains" pour les persuader de soutenir davantage l'Ukraine.
Moscou, qui se réjouit du changement radical de politique des Etats-Unis, et Washington ont lancé, sans inviter l'Ukraine ni les Européens, des négociations pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable.
Les craintes européennes ont été encore renforcées depuis la violente altercation publique dans le Bureau ovale entre MM. Zelensky, Trump et le vice-président américain JD Vance vendredi.
Pendant de longues minutes, M. Trump a reproché à M. Zelensky de "s'être mis en très mauvaise posture" et lui a ordonné de faire la paix avec la Russie en menaçant: "concluez un accord ou nous vous laissons tomber" avant de le chasser de la Maison Blanche.
- "Nouvelle ère d'infamie" -
"Une nouvelle ère d'infamie a commencé (...) dans laquelle nous devons plus que jamais défendre l'ordre international fondé sur des règles et la force du droit contre la loi du plus fort", a réagi samedi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
"Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", avait exhorté la veille la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas.
Emmanuel Macron s'est dit pour sa part prêt à "ouvrir la discussion" sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan lâchée par Washington.
Dans un entretien à plusieurs journaux français, M. Macron a dit espérer que les pays de l'Union européenne avanceront rapidement vers "un financement massif et commun" représentant "des centaines de milliards d'euros" pour bâtir une défense commune.
"Je crois qu'aujourd'hui, c'est le moment d'un réveil stratégique, parce que dans tous les pays il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée", a-t-il expliqué.
E.Schubert--BTB