Berliner Tageblatt - "L'Amérique est de retour", lance Trump devant un Congrès ultra divisé

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"L'Amérique est de retour", lance Trump devant un Congrès ultra divisé
"L'Amérique est de retour", lance Trump devant un Congrès ultra divisé / Photo: © AFP

"L'Amérique est de retour", lance Trump devant un Congrès ultra divisé

"Rien ne peut arrêter le rêve américain", s'est exclamé Donald Trump mardi devant un Congrès américain divisé comme jamais, où l'ambiance a très vite viré à l'acrimonie, signe des tensions qui habitent l'Amérique depuis son retour au pouvoir.

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Les Etats-Unis sont "sur le point de connaître un retour en force comme le monde n'en a jamais connu et n'en connaîtra peut-être jamais plus", a affirmé le président américain, se félicitant d'une "fierté" et d'une "confiance" retrouvée.

"Nous avons accompli plus en 43 jours que la plupart des administrations en quatre ou huit ans, et nous ne faisons que commencer", a-t-il encore dit sous des applaudissements nourris d'élus républicains scandant "USA! USA! USA!".

A l'inverse, pas d'applaudissements et des huées dans les rangs de l'opposition démocrate qui a interrompu plusieurs fois son discours.

A tel point que, fait rarissime dans les annales des discours de politique générale au Congrès, un élu démocrate a été expulsé de l'hémicycle après avoir protesté pendant le discours de Donald Trump.

Une élue démocrate avec une pancarte lisant "ceci n'est pas normal" s'est vue priée de le retirer par un collègue républicain.

"Je ne peux rien faire" pour satisfaire les démocrates, a lancé M. Trump. "C'est bien triste et cela ne devrait pas être comme ça".

Comme le veut la tradition, l'arrivée du milliardaire de 78 ans a été annoncée à haute voix pendant que s'ouvraient les portes de l'hémicycle.

- "Plus woke" -

Le chef de l'Etat s'est avancé entre les travées sous les applaudissements de ses partisans, avant de prendre la parole sous l'oeil du patron de la Chambre des représentants, aujourd'hui le républicain Mike Johnson, et du vice-président, JD Vance, officiant comme chef du Sénat.

Dans la salle, la Première dame Melania Trump, longuement applaudie, et son très proche conseiller Elon Musk, qu'il a d'ailleurs fait applaudir.

Des élus démocrates arboraient eux du jaune et bleu, les couleurs du drapeau ukrainien, en soutien à l'Ukraine alors que le président américain a décidé d'interrompre l'aide militaire américaine à Kiev, dans la foulée d'une altercation inouïe dans le Bureau ovale avec le président Volodymyr Zelensky.

Donald Trump, face à un Congrès que son parti domine, a vanté sa vision économique, au moment où sa féroce offensive commerciale contre le Canada et le Mexique bouscule les marchés.

Il s'est aussi félicité de sa politique d'expulsion de migrants en situation irrégulière et assuré que "notre pays ne sera plus +woke+".

Le tout à un moment où les sondages faiblissent, quoiqu'en disent les conseillers invariablement triomphalistes de la Maison Blanche, et un Donald Trump plus sûr de lui que jamais.

N'a-t-il pas récemment proposé aux journalistes de leur distribuer des casquettes portant l'inscription: "Trump avait raison sur tout"?

Donald Trump entend dominer la pyramide du pouvoir, sans trop se soucier des contrepoids installés par la Constitution sous la forme du Parlement et des tribunaux.

- Musk -

Il a donné carte blanche au multimilliardaire Elon Musk pour tailler dans le budget et bouleverser la bureaucratie fédérale, via des décrets dont beaucoup ont été attaqués en justice.

Le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire de X, assiste au discours, tandis que l'opposition démocrate a convié des fonctionnaires fédéraux qu'il a limogés.

Selon des articles de médias partagés par la porte-parole de la Maison Blanche, Donald Trump a aussi invité la veuve d'un policier tué lors d'un contrôle routier et une jeune volleyeuse blessée lors d'un match par une femme trans.

Le président américain veut imposer une "rupture nette" avec la diplomatie "du passé", qui a fait de l'Amérique la garante de la sécurité des démocraties occidentales depuis 1945.

Cette volonté de "rupture" se traduit, au plan domestique, par la nomination de fidèles à la tête de l'appareil judiciaire comme sécuritaire, par le démantèlement à marche forcée d'agences fédérales et par des attaques répétées contre la presse.

La Maison Blanche a par ailleurs entrepris de démanteler de nombreuses politiques progressistes en matière d'environnement ainsi que de lutte contre les discriminations raciales et sexuelles.

En ce début de second mandat Trump, la riposte est jusqu'ici aussi timorée que les décisions sont brutales, en particulier au sein du Parti démocrate.

O.Bulka--BTB