Berliner Tageblatt - Eyal Zamir, tankiste à poigne d'acier pour armée israélienne en guerre

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Eyal Zamir, tankiste à poigne d'acier pour armée israélienne en guerre
Eyal Zamir, tankiste à poigne d'acier pour armée israélienne en guerre / Photo: © AFP/Archives

Eyal Zamir, tankiste à poigne d'acier pour armée israélienne en guerre

Eyal Zamir, nouveau généralissime d'Israël à la réputation de meneur à poigne choisi pour mener le pays à la victoire contre le Hamas, hérite aussi du défi de restaurer la confiance de la population dans son armée après l'échec du 7-Octobre.

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Agé de 59 ans, il est le premier chef d'état-major issu du corps des blindés. Néanmoins, comme nombre de ses prédécesseurs, il a été commandant de la région militaire Sud supervisant les activités de l'armée dans la bande de Gaza, entre 2015 et 2018.

La fin de son commandement est marquée par la répression meurtrière des premières manifestations dites de la "marche du retour", organisées par des Gazaouis près de la barrière de sécurité avec Israël.

Durant ses années à la tête de la région Sud, le désormais lieutenant général Zamir - promu mercredi au sommet de la hiérarchie militaire israélienne - avait mis au point un "plan très détaillé de conquête de toute la bande de Gaza", indique à l'AFP Amir Avivi, ex-général à la tête d'un cercle de réflexion israélien conservateur.

"Il sait très bien qu'il a été choisi pour une chose: apporter la victoire totale à Israël sur tous les fronts", ajoute M. Avivi, en référence à l'objectif que lui a assigné le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas "a subi un coup dur, mais il n'est pas encore vaincu", a déclaré mercredi le général Zamir avant de prendre officiellement ses fonctions. "La mission n'est pas encore terminée."

- Bataille de Jénine -

Le général Zamir ("Rossignol" en hébreu) arrive à la tête de l'armée alors que la trêve entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 19 janvier, est menacée, les deux parties étant en désaccord sur la façon de la prolonger.

Il succède au général Herzi Halevi, qui avait démissionné deux jours après l'entrée en vigueur de la trêve, en "reconnaissant (sa) responsabilité dans l'échec de l'armée le 7 octobre 2023", date de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre.

Son arrivée à la tête de l'armée coïncide aussi avec des tensions accrues en Cisjordanie, où Israël a lancé le 21 janvier une opération massive dans le nord de ce territoire palestinien occupé depuis 1967.

Ce théâtre d'opérations ne lui est pas étranger: il a commandé en 2002 la brigade de chars engagée dans la bataille du camp de réfugiés de Jénine, point culminant de la Seconde Intifada (le soulèvement palestinien de 2000-2005), lors de laquelle 52 Palestiniens et 23 soldats israéliens avaient été tués en un mois de combats.

Le général Zamir prend également ses fonctions sur fond de tensions accrues avec l'Iran.

En 2024, Téhéran a mené deux attaques directes contre le territoire israélien, tirant des centaines de missiles et drones. En avril, ripostant à une attaque - imputée à Israël - contre son consulat à Damas, et en octobre, faisait suite à l'assassinat par Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, et de celui du Hezbollah Hassan Nasrallah, dans le sud de Beyrouth.

- "Défis stratégiques" -

M. Netanyahu, que le général Zamir connaît bien pour avoir été son conseiller militaire il y a une dizaine d'années, agite régulièrement le spectre d'une attaque contre le programme nucléaire iranien, qu'il perçoit comme une menace contre son pays.

Dans un article publié en 2022, Eyal Zamir préconisait une approche plus offensive pour empêcher l'Iran d'acquérir la bombe atomique (but que la République islamique a toujours démenti poursuivre) et appelait à la formation d'une "coalition entre les Etats-Unis, Israël et leurs partenaires arabes".

Le nouveau chef d'état-major va aussi devoir "tracer la voie à suivre dans un environnement de défis stratégiques" majeurs en plus de s'atteler à restaurer la confiance du public dans l'armée, dit à l'AFP Jonathan Conricus, un ancien porte-parole militaire.

Chef d'état-major adjoint de 2018 à 2021, Eyal Zamir était directeur général du ministère de la Défense depuis 2023 lorsqu'il a été nommé au commandement suprême. A ce poste, il a coordonné les commandes d'armes et d'équipements militaires auprès de Washington.

Né à Eilat, dans le sud d'Israël, le général Zamir, marié et père de trois enfants, a des origines yéménites par son grand-père paternel, et syriennes du côté de sa mère.

R.Adler--BTB