Berliner Tageblatt - Ukraine : Rubio presse Moscou d'accepter un cessez-le-feu "sans conditions"

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Ukraine : Rubio presse Moscou d'accepter un cessez-le-feu "sans conditions"

Ukraine : Rubio presse Moscou d'accepter un cessez-le-feu "sans conditions"

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a pressé mercredi la Russie de répondre à la proposition d'un cessez-le-feu "sans conditions" de 30 jours en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky appelant quant à lui Washington à punir Moscou en cas de refus.

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La proposition en vue d'un telle trêve a été formulée à l'issue de pourparlers mardi en Arabie Saoudite entre responsables ukrainiens et américains, après plus de trois ans de guerre. Cette rencontre a mis fin à une période de tensions entre Kiev et Washington après l'altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche.

La Russie, qui a l'avantage sur le front depuis plus d'un an, a affirmé de son côté qu'elle attendait d'être officiellement informée de cette proposition de trêve par les Etats-Unis, les deux pays ayant aussi entamé la relance de leurs relations.

M. Rubio, pour qui "la balle est maintenant dans le camp" des Russes, comme il l'a souligné mardi, veut désormais vouloir "savoir s'ils sont prêts" à accepter le cessez-le-feu "sans conditions" préalables.

"Si la réponse est +oui+, alors nous savons que nous avons fait de réels progrès et il y a une véritable chance de paix. Si leur réponse est +non+, ce sera très malheureux et cela rendra leurs intentions claires", a-t-il déclaré mercredi pendant une escale à Shannon, en Irlande.

Un peu plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également pressé la Russie de donner sa réponse à la proposition américaine, tout en assurant dans tous les cas ne pas faire "confiance" à Moscou.

Il a aussi précisé que les garanties de sécurité que réclame Kiev à ses alliés occidentaux seraient discutées "plus en détail" une fois la trêve en vigueur.

- Conversation Trump-Poutine en vue -

Le Kremlin a de son côté annoncé que "des contacts" étaient "prévus dans les jours à venir avec les Américains" et dit attendre d'eux "une information complète" sur la proposition de cessez-le-feu.

"Une conversation téléphonique au plus haut niveau" entre Donald Trump et Vladimir Poutine est possible dans un "délai assez court", a jugé devant la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Le président américain a pour sa part assuré mardi qu'il "allait parler" à son homologue russe sans doute cette semaine.

Les Européens, qui sont pour l'instant exclus des discussions avec Kiev et Moscou, ont exhorté de concert la Russie à se prononcer.

La Chine, un important partenaire de la Russie, a "pris note" mercredi de la proposition de trêve.

Dans les rues de Kiev, cette dernière a toutefois reçu un accueil mitigé. "L'idée est bonne mais je pense que la Russie n'y consentira jamais", estime Roman Dounaïevski, interrogé par l'AFP.

A Kramatorsk, près du front dans le Donbass, un officier ukrainien considère également que les Russes vont poursuivre leurs attaques, même en cas de cessez-le-feu.

Méfiance semblable chez des Moscovites sollicités par l'AFP. Anna Kozlova, une employée du système pénitentiaire russe, ne croit ainsi pas qu'un cessez-le-feu "mènera à la paix" et estime au contraire qu'il permettra à l'Ukraine de "se réarmer". "Et la guerre reprendra".

- Sous "pression" à Koursk -

Après les pourparlers de mardi en Arabie saoudite, Washington a annoncé la reprise "immédiate" de l'aide militaire et du partage du renseignement avec l'Ukraine, suspendue la semaine dernière.

Selon la Pologne, par laquelle passe jusqu'à 95% de l'aide occidentale, les livraisons via (le centre logistique de) Jasionka "sont revenues à leurs niveaux précédents" mercredi.

Les forces ukrainiennes reculent toutefois depuis plusieurs jours dans la région russe frontalière de Koursk, dont elles occupaient depuis l'été 2024 quelques centaines de kilomètres carrés.

La perte des territoires contrôlés dans la région de Koursk priverait Kiev d'une "monnaie d'échange" dont elle comptait se servir dans de futures négociations avec la Russie, qui occupe de son côté 20% de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky a constaté mercredi que les troupes russes tentaient "clairement de mettre un maximum de pression" sur le contingent ukrainien dans la région de Koursk, sans pour autant annoncer un recul. Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a ordonné lundi l'envoi de renforts dans la zone.

Dans le même temps, en Ukraine, les bombardements se poursuivent.

À Odessa, dans le sud, un missile balistique russe a fait mardi soir quatre morts et endommagé un cargo battant pavillon de la Barbade, selon les autorités ukrainiennes.

Tandis que dans la région russe de Koursk, une attaque ukrainienne sur une usine alimentaire a provoqué mercredi matin la mort de trois hommes et d'une femme et fait deux blessés, d'après son gouverneur Alexandre Khinchtein.

C.Meier--BTB