Berliner Tageblatt - Priti Patel, la patronne du Home Office fragilisée par l'échec de sa politique migratoire

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Priti Patel, la patronne du Home Office fragilisée par l'échec de sa politique migratoire
Priti Patel, la patronne du Home Office fragilisée par l'échec de sa politique migratoire / Photo: © PRU/AFP

Priti Patel, la patronne du Home Office fragilisée par l'échec de sa politique migratoire

Ultraconservatrice aux positions inflexibles, la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel l'admet: sa ligne dure sur l'immigration aurait empêché ses propres parents de se réfugier au Royaume-Uni.

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Après la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme de bloquer les premières expulsions prévues de demandeurs d'asiles vers le Rwanda, Mme Patel, à la tête du "Home Office" depuis 2019, a affirmé ne pas être "découragée".

Mais cette échec risque d'apporter la déconvenue de trop pour cette ministre ardemment pro-Brexit et fidèle au Premier ministre Boris Johnson.

Son bilan sur la question migratoire, priorité du gouvernement conservateur depuis le Brexit, est tel que nombreux la voyaient limogée lors d'un remaniement dès septembre dernier, mais Boris Johnson a décidé de la garder. Tout comme il avait décidé de la sauver malgré des accusations de harcèlement envers ses équipes.

En mars, elle avait encore été fragilisée en raison de sa gestion chaotique de l'accueil des réfugiés ukrainiens.

Priti Patel, qui s'est illustrée pour ses prises de position ultraconservatrices - elle a voté contre le mariage gay et s'était même déclarée pour le retour de la peine de mort il y a 10 ans avant de se raviser - incarne une ligne dure sur l'immigration.

A tel point qu'elle a reconnu en 2020 dans une interview sur une radio britannique que ses parents n'auraient jamais pu émigrer au Royaume-Uni selon sa propre politique.

- Racisme -

Ses parents sont originaires de l'Etat indien du Gujarat (nord-ouest) et se sont installés en Ouganda, avant l'expulsion de cette population par le dictateur Amin Dada. Ils ont émigré dans les années 1980 au Royaume-Uni, où ils ont monté une chaîne de magasins de journaux.

"Venir d'un pays où on est persécuté signifie que vous voulez travailler dur pour apporter votre contribution à la société dans laquelle vous arrivez", a-t-elle déclaré dans une interview en 2012.

Face aux traversées illégales de la Manche, Priti Patel a exploré maintes réponses, y compris le refoulement des embarcations de migrants en mer à l'aide de jet-ski, suscitant indignation et consternation.

Alors qu'elle a promis une lutte sans merci contre les passeurs, plus de 10.000 traversées sur des petites embarcations ont été enregistrées depuis le début de l'année, après une années 2021 record (28.000 traversées)

- Soutien indéfectible à Johnson -

Libérale sur l'économie, la ministre, mariée et mère d'un fils, voue une profonde admiration à Margaret Thatcher.

Mme Patel affirme que les valeurs de sa famille et son expérience du racisme ont alimenté sa détermination pour gravir les échelons.

Elle a étudié l'économie à l'Université de Keele (centre de l'Angleterre) et la vie politique britannique à l'Université d'Essex (sud-est).

Après avoir intégré le service de presse d'un éphémère parti anti-européen pour les législatives de 1997, elle rejoint celui du chef du parti conservateur William Hague, alors chef de l'opposition.

Après plusieurs années dans le privé, elle est élue députée pour la première fois en 2010 dans une circonscription acquise aux conservateurs.

Accédant au gouvernement en 2014 au Trésor puis à l'Emploi, Priti Patel avait dû quitter en 2017 le gouvernement de Theresa May pour avoir mené une diplomatie parallèle avec Israël lorsqu'elle était chargée du Développement international.

Elle retourne au gouvernement quand Boris Johnson arrive au pouvoir et intègre le Home Office, où elle doit gérer la réponse du gouvernement sur une foule de dossiers hautement sensibles, attaques jihadistes, scandales au sein de la police, mais aussi la délicate affaires des fêtes à Downing Street.

En janvier, elle affirme sur Sky News qu'elle "passe tout son temps, jour après jour", à soutenir le Premier ministre alors englué dans le scandale des soirées organisées en plein confinement.

C.Meier--BTB