Berliner Tageblatt - Nouvelles frappes russes sur Kiev, le maire dénonce une "tentative d'intimidation"

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Nouvelles frappes russes sur Kiev, le maire dénonce une "tentative d'intimidation"
Nouvelles frappes russes sur Kiev, le maire dénonce une "tentative d'intimidation" / Photo: © AFP

Nouvelles frappes russes sur Kiev, le maire dénonce une "tentative d'intimidation"

Kiev a été visée dimanche par de nouvelles frappes russes qui ont fait au moins un mort et quatre blessés, dans un quartier déjà touché ces dernières semaines, au jour de l'ouverture d'un sommet du G7 en Bavière.

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Quatre missiles ont frappé le quartier à partir de 06H30 (03H30 GMT), a indiqué à l'AFP Edouard Chkouta, qui habite ce quartier aisé du nord-ouest de la capitale ukrainienne, situé non loin du centre.

Un immeuble d'habitations a été touché et les trois derniers étages- sur une dizaine au total - ont été détruits, a constaté l'AFP sur place. Plusieurs incendies se sont déclarés, dégageant une épaisse fumée brune. Les pompiers ont lutté plusieurs heures durant pour les maitriser.

"Je suis allé au balcon, j'ai vu des missiles tomber et entendu une explosion énorme, tout a vibré", a raconté à l'AFP Iouri, 38 ans, qui habite lui aussi ce complexe.

Un des missiles s'est abattu sur un jardin d'enfants à proximité, apparemment sans faire de victimes.

Selon un nouveau bilan fourni dimanche après-midi par le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, "un corps a été retrouvé, six habitants ont été blessés dont quatre ont été hospitalisés, parmi lesquels une fille de sept ans".

La fillette était "hors de danger" après avoir été extraite des décombres puis opérée à l'hôpital, a-t-il précisé. Sa mère, que les sauveteurs ont mis plusieurs heures à dégager, était elle "dans un état de gravité modérée", a-t-il ajouté.

L'AFP a assisté au sauvetage de la mère de la fillette. Les autorités l'ont présentée comme une citoyenne de la Fédération de Russie, âgée d'une trentaine d'années.

M. Klitschko avait initialement parlé de quatre blessés. Il n'a pas donné de détails sur la personne décédée.

C'est la troisième fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine que ce quartier est visé par des missiles. Il avait d'abord été touché mi-mars, puis le 28 avril, lors de la visite à Kiev du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Une journaliste ukrainienne de Radio Liberty avait été tué.

Le quartier abrite une usine d'armement, dénommée Artem. Fondée à la fin du XIXe siècle, elle produit notamment des roquettes air-air et anti-char et des missiles de gros calibre, selon un site militaire spécialisé ukrainien.

Le ministère russe de la Défense a confirmé en fin de journée que cette usine "était la cible" et qu'un missile russe avait "précisément touché (ses) ateliers". Il a affirmé que les dégâts causés à l'immeuble résidentiel voisin étaient dus à un missile ukrainien de défense antiaérienne.

Un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne a lui indiqué que les frappes avaient été portées par des missiles, "probablement des X101", tirés par des bombardiers TU-95 et TU-160 depuis la mer Caspienne. Moscou n'a pas donné d'informations sur les armes utilisées.

- "Intimider" avant le sommet -

M. Klitschko a accusé les Russes de vouloir "intimider les Ukrainiens (...) à l'approche du sommet de l'Otan" et de celui du G7, les deux événements s'enchaînant en Bavière puis en Espagne à partir de ce dimanche et jusqu'à jeudi.

Un peu plus tard, il a appelé les habitants de la capitale - nombreux à ne pas obéir aux alertes quasi-quotidiennes les enjoignant à chercher un abri - à la vigilance.

L'ennemi "essaye de nous intimider, de semer la panique et le désespoir. Restons vigilants ! Respectons les règles de sécurité de base qui pourront nous sauver la vie. Dès que vous entendez le signal d'alerte, descendez dans les abris, ne négligez pas votre sécurité", a-t-il souligné.

Peu après les frappes, des dizaines de résidents se massaient sur les trottoirs situés en face de l'immeuble touché, certains en pleurs, d'autres en peignoirs ou accompagnés de leur chien, après que les secours les eurent appelés à évacuer, a constaté l'AFP.

Irena, 32 ans, est sortie sur le trottoir avec son fils Makar, âgé de 17 mois. "On est descendus avec notre baluchon d'urgence qui est près de la porte depuis le début de la guerre parce qu'on a dû évacuer", a-t-elle dit.

La dernière frappe russe sur la capitale remontait au 5 juin, et avait visé une usine à la périphérie sud-est, faisant un blessé.

S.Keller--BTB