Berliner Tageblatt - Ukraine: les Russes avancent dans le Donbass, Suède et Finlande aux portes de l'Otan

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Ukraine: les Russes avancent dans le Donbass, Suède et Finlande aux portes de l'Otan
Ukraine: les Russes avancent dans le Donbass, Suède et Finlande aux portes de l'Otan / Photo: © AFP

Ukraine: les Russes avancent dans le Donbass, Suède et Finlande aux portes de l'Otan

Les forces russes continuaient mardi d'avancer dans le Donbass, bassin de l'est de l'Ukraine qu'elles veulent finir de conquérir comme ordonné par Vladimir Poutine, alors que l'Otan a lancé la ratification des adhésions de la Suède et de la Finlande.

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A Lugano (Suisse), l'Ukraine et ses alliés se sont accordés sur les principes qui devront guider la reconstruction du pays, notamment la lutte contre la corruption et la poursuite des réformes.

Après la chute dimanche de Lyssytchansk, pièce maîtresse du plan de conquête du Donbass, les forces russes tentent maintenant de progresser vers l'ouest et de prendre le reste de ce bassin industriel qui était déjà en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Lundi, le président russe Vladimir Poutine avait donné l'ordre à ses troupes de "mener à bien leur mission" dans l'est du pays en application des "plans déjà approuvés".

Lyssychantsk était le dernier bastion important tenu par Kiev dans la province de Lougansk, l'une des deux formant le Donbass avec celle de Donetsk. Alors que Moscou dit contrôler totalement la province, la présidence ukrainienne affirme en tenir toujours "une petite partie" et assure que "les combats se poursuivent sur (ses) frontières administratives".

A une quarantaine de kilomètres de là, à Sloviansk, où les autorités ukrainiennes ont appelé la population à partir, la situation était calme en milieu de matinée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des échanges d’artillerie étaient entendus à proximité, et des minibus de la Croix Rouge ukrainienne partaient vers l'est et Siversk pour évacuer des civils.

L'armée russe a affirmé dans la matinée avoir bombardé deux postes de commandement ukrainiens à Donetsk. Selon la présidence ukrainienne mardi, "au moins deux civils ont été tués et six blessés" par des bombardements russes dans la province.

- "Voie européenne" -

Les forces russes ont également affirmé mardi matin avoir bombardé au cours des dernières 24 heures quatre dépôts de munitions et d’artillerie dans la région de Kharkiv (nord-est), où les Ukrainiens ont dit lundi soir avoir repoussé des tentatives d'assaut russes.

Dans le sud, Moscou a également affirmé avoir abattu "un avion Su-25 et trois drones des forces ukrainiennes dans la région de Kherson", des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante. Un responsable russe issu des puissants services de sécurité (FSB) a pris la tête mardi du gouvernement de la zone occupée dans cette région par les forces russes, a annoncé l'administration locale.

La Russie a par ailleurs déclaré mardi enquêter sur des tortures qu'auraient subies selon elle des soldats russes capturés par les forces ukrainiennes et été libérés lors d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine.

Certains des Russes libérés ont fait état de "nombreux faits des violences qu'ils avaient subies" lors de leur détention, selon un communiqué du Comité d'enquête chargé des enquêtes pénales en Russie, qui fait état de coups, de torture à l'électricité ou encore de privation d'eau ou de nourriture.

L'Ukraine et la Russie, qui ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers, s'accusent mutuellement de mauvais traitements ou de tortures sur des prisonniers.

C'est dans ce contexte que se poursuivait la conférence internationale organisée lundi et mardi à Lugano pour tenter de dessiner les contours de la future reconstruction de l'Ukraine, dont Kiev évalue le coût à 750 milliards de dollars.

L'Ukraine a besoin de ces "fonds colossaux" pour aider la population, reconstruire les villes et infrastructures détruites par la guerre, mais aussi "préparer les écoles et universités pour une nouvelle année scolaire" et "se préparer pour l’hiver", a souligné lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La déclaration adoptée mardi à Lugano indique que les signataires "s'engagent pleinement à soutenir l'Ukraine tout au long de son parcours".

Le document souligne que "le processus de relance doit contribuer à accélérer, approfondir, élargir et réaliser les efforts de réforme et la résilience de l'Ukraine conformément à la voie européenne de l'Ukraine".

- "Prêts à aller vite" -

"Le processus de rétablissement doit être transparent et responsable devant le peuple ukrainien", indique-t-il alors que la perspective de l'afflux de milliards de dollars d'aide a ravivé les inquiétudes sur la corruption, endémique dans le pays.

Dans son rapport 2021 sur la corruption, l'ONG Transparency International classe l'Ukraine 122e sur 180, la Russie 136e.

Le texte insiste pour que le processus de relance soit "inclusif et garantisse l'égalité des sexes, et il a appelé à la reconstruction de l'Ukraine de manière" durable.

"Quand nous disons que nous sommes prêts à aller vite, nous voulons vraiment dire vite", a assuré de son côté le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.

La conférence, qui rassemble des responsables des alliés de l'Ukraine, des institutions internationales mais aussi le secteur privé, avait été planifiée bien avant la guerre déclenchée le 24 février par l'invasion russe, et devait initialement se concentrer sur les réformes en Ukraine et notamment la lutte contre la corruption.

La Banque européenne d'investissement (BEI) doit proposer la création d'un nouveau fonds pour l'Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros, selon des sources informées. Et pour M. Chmygal, les avoirs russes gelés dans les pays occidentaux sont à eux seuls évalués à 300 à 500 milliards de dollars.

A Bruxelles, les trente pays membres de l'Otan ont lancé mardi le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, une décision historique pour les deux pays nordiques dictée par la guerre en Ukraine.

"A 32, nous serons encore plus fort (...) au moment où nous faisons face à la plus grave crise sécuritaire depuis des décennies", a souligné le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avant que les ambassadeurs des pays de l'Alliance ne paraphent ces protocoles lors d'une cérémonie au siège de l'Otan.

burs-emd/lpt

C.Meier--BTB