Berliner Tageblatt - L'Ukraine s'attend à une nouvelle offensive russe, les autorités d'occupation prises pour cible

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L'Ukraine s'attend à une nouvelle offensive russe, les autorités d'occupation prises pour cible
L'Ukraine s'attend à une nouvelle offensive russe, les autorités d'occupation prises pour cible / Photo: © AFP

L'Ukraine s'attend à une nouvelle offensive russe, les autorités d'occupation prises pour cible

L'Ukraine a prévenu lundi que l'armée russe s'apprêtait à lancer une nouvelle offensive sur des villes-clés du Donbass, dans l'est, tandis que se multiplient les attaques contre les autorités mises en place dans les zones occupées.

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L'Europe est de son côté entrée dans une période de grande incertitude quant à la poursuite des livraisons de gaz par la Russie, le géant russe Gazprom entamant les travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, qui permettent d'approvisionner l'Allemagne et d'autres pays de l'ouest du continent européen.

Dans l'est de l'Ukraine, dans la région de Donetsk, devenue le principal objectif des troupes russes, "il existe des signes selon lesquels les unités ennemies se préparent à intensifier les opérations de combat en direction de Kramatorsk et de Bakhmout", a averti dans la matinée l'état-major des forces ukrainiennes.

Le gouverneur de cette province, Pavlo Kyrylenko, avait à cet égard affirmé vendredi que la Russie fourbissait ses armes en vue de "nouvelles actions" dans la partie orientale.

La cité de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass encore sous contrôle ukrainien, et la ville voisine de Sloviansk sont considérées comme les prochaines cibles des militaires russes dans leur plan de conquête totale du Donbass, quatre mois et demi après le début de l'invasion de l'Ukraine.

Ce bassin minier est partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes soutenus par Moscou après l'annexion russe de la péninsule ukrainienne de Crimée.

- 31 morts à Tchassiv Iar, six à Kharkiv -

Dans le même temps, le bilan du bombardement dimanche d'un immeuble d'habitation de Tchassiv Iar, une autre localité de la région de Donetsk, est passé à 31 morts, a annoncé le Service ukrainien des situations d'urgence.

Des journalistes de l'AFP ont vu lundi des dizaines de sauveteurs s'affairer dans les ruines de ce bâtiment partiellement détruit, aidés par une pelleteuse mécanique.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a pour sa part assuré que "plus de 300" combattants ukrainiens avaient péri près de Tchassiv Iar, sans toutefois dire quand.

A Kharkiv, dans le nord-est, "des bâtiments civils - un centre commercial et des logements - ont essuyé dans la matinée le feu ennemi. Plusieurs missiles ont touché des maisons. Des garages et des voitures ont aussi été détruits", a déclaré le responsable de son administration, Oleg Synegoubov.

"Vers 10H00 (07H00 GMT), le pays agresseur a tiré à l'artillerie à partir de systèmes de lance-roquettes multiples sur des zones d'habitation", a accusé le parquet régional : "31 personnes ont été blessées dont deux enfants de quatre et 16 ans. Six civils, dont un adolescent de 17 ans et son père, ont été tués".

En outre, des avions russes ont envoyé quatre missiles sur la région d’Odessa, cité portuaire sur la mer Noire, dans le sud de l'Ukraine, et il n'y a pas d’informations pour le moment sur d'éventuelles victimes, a souligné Kiev.

Selon Serguiï Khlan, un conseiller du chef de l'administration militaire fidèle au gouvernement ukrainien dans la région de Kherson (sud), un centre de commandement militaire russe, des radars et des systèmes de défense antiaérienne ont été détruits dans la nuit par l’armée ukrainienne à Tavryisk, une localité occupée par les Russes située à une soixantaine de kilomètres à l’est de Kherson.

- Le moral du commandement ukrainien -

L'armée ukrainienne a fait état de nombreux bombardements dans tout l'est de l'Ukraine, mais d'une pause dans les attaques terrestres russes.

"L'ennemi dans notre zone opérationnelle reste derrière les lignes de défense, n'avance pas par voie terrestre, n'a pas les possibilités et les capacités de créer de nouveaux groupes de frappe", a commenté lundi le Commandement opérationnel Sud.

"Les avantages quantitatifs de l'armée russe sont compensés par la précision des missiles et de l'artillerie dont dispose l'Ukraine", a parallèlement affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale ukrainien, Oleksiï Danilov.

"Les armes occidentales livrées aux forces armées ukrainiennes sont déjà en train de changer le cours de la guerre. Et nous n'avons même pas commencé !", a-t-il ajouté.

"L'armée ukrainienne tient bon", avait quant à lui martelé dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Cette guerre pourrait durer plus longtemps que ce que nous avions prévu ou espéré. Mais ça ne signifie pas que pouvons rester assis et regarder passivement comment elle se déroule. Nous devons rester concentrés et continuer à soutenir l'Ukraine de toutes les manières possibles", a lâché le lendemain à Kiev le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

- Un responsable des forces d'occupation assassiné -

Dans le même temps, les autorités d'occupation ont annoncé qu'un attentat à la bombe avait coûté la vie au chef de l'administration installée par les Russes à Veliki, dans la région de Kharkiv, partiellement conquise par Moscou.

Cet "acte terroriste" a été commis, à une date non précisée, par un groupe de saboteurs ukrainiens infiltré derrière les lignes russes, d'après ces sources.

Les autorités d'occupation de la région de Kherson ont par ailleurs assuré lundi avoir déjoué une tentative d'attentat contre leur dirigeant dans ce territoire que les soldats ukrainiens tentent de reprendre.

Ces dernières semaines, les attaques contre les responsables mis en place par Moscou se multiplient dans les régions occupées de Kherson et de Zaporijjia, également dans le sud de l'Ukraine. Fin juin, un fonctionnaire de l’administration d'occupation avait été tué à Kherson.

Dans ce contexte, la Russie a fait savoir que, par un décret de Vladimir Poutine rendu public lundi, elle voulait faciliter l'accès à la nationalité russe de tous les Ukrainiens.

Une mesure que le ministère ukrainien des Affaires étrangères a peu après "fermement" condamnée car constituant "un nouvel empiètement sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, incompatible avec les normes et principes du droit international".

burx-ial-bds/cls

O.Lorenz--BTB