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Ukraine: à Bakhmout, "on ne sait jamais où la guerre va vous trouver"
Si ce n'étaient les tirs d'artillerie, si proches, et le hululement des sirènes, Bakhmout aurait un visage paisible. La grande place de la mairie est inondée de soleil, les drapeaux ukrainiens ondulent doucement, les passants marchent calmement.
Mais à Bakhmout comme partout ailleurs dans les villes de l'est de l'Ukraine proches du front, "on ne peut pas fuir la guerre, et on ne sait jamais où elle va vous trouver", résume simplement Lioubov Mojaïeva, une agronome de 60 ans venue chercher un peu de nourriture dans l'ancien centre culturel de la ville transformé en dépôt d'aide alimentaire.
"On ne s'habitue jamais à la guerre, c'est affreux et effrayant", ajoute cette femme brune aux yeux bleus étincelants, qui ne bronche pourtant pas d'un pouce quand claquent les tirs d'artillerie, vraisemblablement en provenance des positions ukrainiennes.
Bakhmout, une ville d'environ 70.000 habitants avant la guerre, se trouve au sud-est de Kramatorsk, la dernière grande ville contrôlée par l'Ukraine dans le Donbass, le bassin houiller dont les Russes veulent prendre le contrôle total.
Et Bakhmout, déjà bombardée depuis plusieurs semaines, n'est plus qu'à quelques kilomètres de la ligne de front.
Sa chute donnerait aux Russes le contrôle d'un carrefour crucial ouvrant l'accès à toutes les parties du front, ainsi qu'à Kramatorsk.
La ville, qui vit d'une immense mine de sel à quelques kilomètres et d'une usine produisant un vin mousseux renommé depuis l'époque soviétique, s'est vidée de ses habitants depuis le début de la guerre: quelque 30.000 personnes ont fui, sur une population estimée à 73.000 habitants en 2020, selon Dmytro Pidkouïko, un responsable municipal en charge des évacuations.
- Evacuations plus difficiles -
Derrière le grand bâtiment municipal, une trentaine de personnes s'apprêtent à embarquer dans deux bus affrétés par une ONG ukrainienne, Rescue Now, qui va les emmener à Dnipro, grande ville industrielle à quatre heures de route.
Mais ces évacuations deviennent de plus en plus difficiles en raison de l'intensification des bombardements et de la dangerosité des routes, soupire un des chauffeurs, Dima.
"Si la situation continue à empirer, je finirai par partir aussi", reconnaît de son côté le responsable municipal Dmytro Pidkouïko.
Sur la place, Sofia, espiègle fillette de huit ans, un tigre en peluche accroché à sa ceinture, regarde ceux qui partent avec des yeux plein d'envie.
"J'aimerais évacuer moi aussi, mais mes parents ne veulent pas. Tout le monde est parti, il n'y a plus qu'un enfant de mon âge dans mon quartier", explique la gamine en triturant son bracelet de perles.
Sa mère s'approche et confirme: "Nous ne partirons pas. Nous avons un abri", dit cette ancienne agent immobilière.
Pourtant, la plupart des familles avec enfants ont quitté Bakhmout, et comme souvent ne restent que les plus âgés, qui n'ont ni les moyens de fuir ni endroit où aller.
Ni, pour certains, de raison valable pour partir, tant la situation les dépasse.
"C'est triste, on était bien avant, et maintenant c'est très instable, et je ne sais même pas qui je dois soutenir, les Russes ou les Ukrainiens", se demande Valeri Pachtchenko, un ancien ouvrier du bâtiment amputé d'une jambe et se déplaçant en fauteuil roulant.
"Peut-être que les Russes viendront et me donneront du gaz", s'interroge-t-il pour lui-même.
Non loin de lui, Svetlana Pergat, une jolie et frêle vieille dame de 86 ans, à moitié aveugle, hoche la tête.
"Je n'ai peur de rien ni de personne, mais je veux que ça s'arrête. Je ne pensais pas qu'une guerre était possible", dit cette femme qui a vécu l'occupation allemande de Bakhmout entre 1941 et 1943.
Plus récemment, la ville a aussi connu une courte mais violente période de combats, au début de la guerre dans le Donbass déclenchée en 2014. Les séparatistes pro-russes soutenus par Moscou s'étaient emparés de Bakhmout, reprise par les forces ukrainiennes deux mois et demi plus tard.
A.Gasser--BTB