Berliner Tageblatt - Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE prépare plus de sanctions contre Moscou

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Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE prépare plus de sanctions contre Moscou

Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE prépare plus de sanctions contre Moscou

Six personnes ont été tuées lors d'un bombardement lundi sur Toretsk, dans l'est de l'Ukraine, où Moscou semble intensifier ses opérations alors que l'Union européenne prépare le terrain à de nouvelles sanctions.

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Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé ses homologues de l'UE à ne pas "reculer et se plier aux exigences" de Vladimir Poutine, affirmant que le président russe voulait "plonger l'ensemble de l'Europe dans la crise".

Sur le terrain, six personnes, selon des responsables locaux, ont été tuées lors de la chute d'un obus sur un immeuble d'habitation à Toretsk, une ville d'environ 30.000 habitants dans la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass que Moscou cherche à conquérir en totalité.

- "Enorme explosion" -

"J'avais ma fenêtre ouverte, il y a eu une énorme explosion vers 5h du matin, des pierres, de la poussière", dit-elle en tremblant à l'AFP.

Un militaire qui interdisait l'accès au bâtiment a confirmé le bilan de six morts mais refusé de préciser s'il s'agissait de soldats.

Deux personnes ont en outre péri en 24 heures dans des bombardements russes dans la région de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine proche de la frontière russe, selon le gouverneur de la région Oleg Sinegoubov.

Des bombardements ont également été signalés lundi à Mykolaïv et dans la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, ainsi que sur la ville de Nikopol, dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a de son côté affirmé lundi que 250 "mercenaires étrangers" avaient été tués dans une frappe aérienne russe sur le village de Konstantinovka, dans la région de Donetsk, sans autres précisions.

La Russie avait annoncé samedi avoir officiellement mis fin à la "pause opérationnelle" de son armée décrétée il y a huit jours, et les bombardements ont repris avec plus d'intensité dans le Donbass, une région industrielle déjà contrôlée en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

Vladimir Poutine a affirmé au début du mois que l'armée russe n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses".

Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu dans un centre de commandement de l'armée où il s’est entretenu avec des officiers participant à l’offensive en Ukraine.

Il y a "donné pour instruction de fixer comme priorité la destruction, avec des armes de haute précision, de l'artillerie et des missiles de longue portée ennemis", a indiqué lundi le ministère russe de la Défense.

Alors que la Russie poursuit son offensive lancée le 24 février, le président ukrainien Volodymyr Zelenksy a relevé dimanche de leurs fonctions la procureure générale Iryna Venediktova et le chef des services de sécurité (SBU), Ivan Bakanov.

Il s'agit d'une suspension et non d'un limogeage, a précisé lundi Andriy Smirnov, chef adjoint de la présidence ukrainienne, expliquant que l'objectif de cette mesure est d'éviter toute influence de ces deux responsables sur les enquêtes criminelles contre des membres des services de sécurité et du parquet suspectés de coopération avec la Russie.

Les autorités ukrainiennes enquêtent sur plus de 650 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones occupées par les forces russes et prorusses.

Un adjoint de M. Bakanov a été nommé par interim à la tête du SBU.

- "Tenir le coup" -

A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE étaient réunis lundi et ils ont réaffirmé leur volonté d'accroître la pression sur Moscou avec de nouvelles mesures, dont un embargo sur les achats d'or de la Russie, malgré la menace d'une rupture des livraisons de gaz russe.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé les Européens à "tenir le coup". "Les sociétés européennes ne peuvent pas se permettre d'être fatiguées", a-t-il dit, en évoquant l'inflation frappant durement aux portefeuilles les ménages européens, qu'il s'agisse des prix de l'énergie et ceux des produits alimentaires.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait estimé vendredi que les sanctions européennes imposées à la Russie étaient "une erreur", car elles n'ont "pas atteint leur but" et asphyxient l'économie européenne.

Vladimir Poutine a reconnu lundi de son côté les graves difficultés posées par le "blocage" d'accès "presque total" de la Russie à de hautes technologies occidentales dont elle est dépendante : "(...) nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", a-t-il dit.

- Pourparlers Poutine-Erdogan pour les céréales -

M. Borrell a par ailleurs indiqué que la reprise des exportations de céréales depuis l'Ukraine était une "question de vie ou de mort" et qu'il avait "espoir" qu'un accord soit trouvé cette semaine pour débloquer le port d'Odessa.

Des négociations impliquant Moscou, Kiev, Ankara et l'ONU doivent avoir lieu dans les jours à venir en Turquie, et dès mardi, M. Poutine et son homologue turc Recep Tayyp Erdogan doivent se parler à Téhéran.

"Cette thématique va être discutée par les présidents", a indiqué un conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov, selon les agences russes.

L'accord négocié par l'intermédiaire de l'ONU vise à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens.

Les mesures successives adoptées jusqu'à présent ont isolé et durement frappé économiquement la Russie, sans la faire reculer.

La guerre en Ukraine entrera le 24 juillet dans son sixième mois et il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit jusqu'à présent.

F.Müller--BTB