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Alors que la planète suffoque, Biden tente de sauver ses ambitions climatiques
Joe Biden, paralysé au Congrès et limité par la Cour suprême, va malgré tout tenter mercredi de relancer ses promesses climatiques, en annonçant de nouvelles mesures réglementaires au moment où une vague de chaleur étouffe les Etats-Unis et plusieurs pays européens.
Le président américain s'exprimera, tout un symbole, depuis une ancienne centrale électrique au charbon du Massachusetts. Ce site, qui avant sa fermeture en 2017 était considéré comme particulièrement polluant, est en cours de reconversion vers l'énergie éolienne.
Joe Biden dira clairement, dans un discours qui se veut fort, que le temps presse pour s'attaquer à la "menace existentielle" du réchauffement climatique aux Etats-Unis et dans le monde, a déclaré un responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat.
Le président doit également prévenir que, "puisque le Congrès ne va pas agir sur cette urgence, lui le fera", a-t-on ajouté.
Mais il ne devrait pas - du moins pour le moment - déclarer "l'état d'urgence climatique" comme le réclament certains élus de son parti, une manoeuvre dont l'impact n'est pas très clair mais qui pourrait lui accorder des pouvoirs politiques supplémentaires.
- "A son rythme" -
Le président entend progresser "à son rythme. Il a un certain nombre de prérogatives qu'il peut utiliser" pour commencer, a justifié mercredi sur CNN sa principale conseillère sur le climat, Gina McCarthy.
Parmi les décrets qu'il devrait dévoiler: des fonds supplémentaires pour aider à protéger les régions confrontées à la chaleur extrême et des mesures pour stimuler la production d'énergie éolienne aux Etats-Unis.
Mardi, John Kirby, qui coordonne la communication de Joe Biden sur les questions stratégiques, a insisté sur le fait que le changement climatique était une affaire de "sécurité nationale" qui "affecte nos infrastructures".
L'administration Biden se dit déterminée à tenir ses engagements climatiques, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les Etats-Unis réduiraient les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005.
Mais le président américain, comme sur le droit à l'avortement, la régulation des armes à feu et bien d'autres projets de réformes, éprouve à nouveau en matière d'environnement les limites de son pouvoir: il n'a pas de majorité franche au Congrès, et le pouvoir judiciaire est contre lui.
Son agenda climatique a pris un coup lorsque le sénateur démocrate Joe Manchin, dont la voix est cruciale, a dit qu'il ne soutiendrait pas une loi ambitionnant de faire évoluer l'économie américaine vers des sources d'énergie propre, la condamnant vraisemblablement à l'échec.
Et Joe Biden fait face à une Cour suprême devenue farouchement conservatrice et profondément hostile à toute régulation centralisée, qui vient de limiter fortement les pouvoirs de l'Etat fédéral dans la lutte contre le réchauffement climatique.
H.Seidel--BTB