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Irak: Moqtada Sadr, un leader chiite puissant et versatile
Lorsqu'il brandit son index et fronce les sourcils, l'Irak retient son souffle: l'impétueux Moqtada Sadr pèse de toute son aura de religieux chiite sur la scène politique --et dans la rue-- malgré des prises de positions souvent changeantes.
Fort d'une immense base populaire, l'ex-chef de milice au turban noir, signe des descendants de Mahomet, a une nouvelle fois démontré qu'il était capable de mobiliser ses partisans pour faire avancer ses pions. Depuis samedi, ils occupent le Parlement irakien à Bagdad. Un seul mot d'ordre: obéir à Moqtada.
Le trublion de la vie politique rejette le candidat présenté par ses adversaires au poste de Premier ministre. Il leur avait pourtant cédé la tâche de former un gouvernement, quand il avait fait démissionner en juin ses 73 députés du Parlement, dans une de ces volteface dont il a le secret.
Et c'est à coup de tweets que Moqtada Sadr orchestre les soubresauts de la scène politique, même s'il faut pour cela s'aliéner certains poids lourds, notamment les groupes pro-Iran.
Pour preuve: il n'hésite pas à réclamer ouvertement la dissolution des "milices". Ou à appeler à la raison les partisans des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi.
- "Occuper la rue" -
Moqtada Sadr sait qu'il peut compter sur l'appui d'une très large frange de la communauté chiite, la plus importante en Irak.
"Il est capable d'occuper la rue et personne ne peut le concurrencer sur ce terrain", juge Hamdi Malik du centre de réflexion Washington Institute. Dans son mouvement, "tout tourne autour de lui".
Quitte à se contredire et changer opportunément d'allégeance.
Lors du vaste mouvement de contestation populaire né en octobre 2019, Moqtada Sadr a d'abord envoyé des milliers de partisans dans les rues soutenir les manifestants qui réclamaient le renouvellement de la classe politique jugée corrompue.
Avant d'appeler ces mêmes partisans à lever le camp... puis de les inviter à "relancer la révolution".
"Il tente de se placer au centre du système politique tout en prenant ses distances avec lui", souligne Ben Robin-D'Cruz, spécialiste des mouvements chiites à l'université danoise d'Aarhus. "Sa place de dignitaire religieux lui permet de donner l'illusion qu'il transcende la politique."
C'est autour des thèmes de la lutte contre la corruption et de la reconstruction de l'Irak, après des années de conflit, qu'il avait fait campagne lors des dernières législatives d'octobre 2021, tout en jouant sur la fibre nationaliste. Des thématiques suffisamment vagues pour être fédératrices dans un pays gangréné par la corruption. Et qui lui avaient permis d'être le premier bloc du Parlement.
Moqtada Sadr est né en 1974 à Koufa, près de la ville sainte chiite de Najaf (sud). Visage rond et barbe grisonnante, il est décrit comme facilement colérique par certains de ses proches.
Il vient "d'une lignée de religieux chiites, de +sayyeds+ (descendants du prophète de l'islam, Mahomet, NDLR), mais ça ne suffit pas pour expliquer son parcours", explique Hamdi Malik.
En 1999, le dictateur Saddam Hussein fait assassiner son père Mohammed Sadek Sadr, qui est alors considéré "chahid" (martyr, en arabe), un attribut de la plus haute importance pour les champions du chiisme militant.
- Trolls -
Après l'invasion américaine de 2003, Moqtada Sadr trouve sa cause: la "résistance" armée à l'occupant via son Armée du Mehdi.
Mais il dissout sa milice, forte de 60.000 combattants, au terme d'un conflit avec les forces du Premier ministre Nouri al-Maliki, son ennemi historique. Il la réactive au lendemain de la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué par les Américains à Bagdad en janvier 2020.
Moqtada Sadr entretient cependant des relations en dents de scie avec l'Iran.
Si dans le sillage de la révolte de 2019 il rejoint la ligne très pro-iranienne du Hachd al-Chaabi, il défend désormais une position clairement nationaliste.
Moqtada Sadr cherche "un arrangement avec l'Iran qui lui permettrait de concurrencer les alliés (de Téhéran, ndlr) sur le terrain politique tout en s'affranchissant du pouvoir de coercition" des factions pro-Iran, note Benedict Robin-D'Cruz. Mais l'Iran "trouve que Sadr n'est pas fiable".
Malgré ses revirements, même ses opposants admettent qu'il conserve une très grande base populaire, prête à lui obéir quasi-aveuglément. Ses partisans sont toujours disposés à "troller" ses adversaires sur les réseaux sociaux, relève Hamdi Malik.
"Il n'a jamais permis à qui que ce soit de lui faire de l'ombre à la tête du mouvement, c'est pourquoi tant de gens sont partis ou ont été exclus", dit-il.
E.Schubert--BTB