Berliner Tageblatt - Le premier chargement de céréales ukrainiennes attendu à Istanbul

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Le premier chargement de céréales ukrainiennes attendu à Istanbul
Le premier chargement de céréales ukrainiennes attendu à Istanbul / Photo: © AFP

Le premier chargement de céréales ukrainiennes attendu à Istanbul

Le premier chargement de céréales ukrainiennes exporté depuis l'invasion russe le 24 février, est attendu "après minuit" à Istanbul, en application de l'accord signé en juillet entre Kiev et Moscou afin d'enrayer la crise alimentaire mondiale.

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Le Razoni, battant pavillon de la Sierra Leone, qui a quitté Odessa peu après 9H00 (6H00 GMT) lundi avec 26.000 tonnes de maïs à destination du port libanais de Tripoli, était initialement annoncé à Istanbul mardi en début d'après-midi.

Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis l'invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk (sud-est), sur la mer d'Azov, zone occupée par les Russes.

Le navire est désormais attendu "après minuit", soit à partir de 21H00 GMT, à Istanbul pour y être inspecté, selon le ministère turc.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "chaleureusement" salué le départ du navire, exprimant l'espoir que la reprise des exportations ukrainiennes, permise par un accord international, "apportera la stabilité et l'aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale".

- "Efforts européens" -

Au cours d'un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron l'a assuré de la poursuite des "efforts européens" pour aider Kiev à exporter ses céréales.

Selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, 16 autres bateaux chargés de céréales "attendent leur tour" pour quitter Odessa, qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.

Mais lundi soir, M. Zelensky a jugé qu'"il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", dans son allocution quotidienne. "Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie", même si "c'est un premier signal positif que nous arriverons à stopper la crise alimentaire mondiale".

L'accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis l'invasion russe, sous supervision internationale.

L'accord prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.

De leur côté, l'UE et l'Otan ont salué le départ du bateau de céréales ukrainiennes et réclamé la "mise en oeuvre totale" de l'accord.

Moscou a également jugé l'événement "très positif". "Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l'exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.

Les deux accords doivent permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays les plus pauvres en raison du blocage des ports ukrainiens.

- Bombardements -

Sur le terrain, les combats se poursuivent et les autorités ukrainiennes déplorent des victimes civiles.

Le chef de l'administration militaire de Kryviy Rih, Oleksander Vilkul a rapporté la mort de deux civils sur son compte Telegram, qui se trouvaient à bord d'un microbus tentant de quitter le village occupé de Starosillya. Cinq autres personnes ont été évacuées, dont deux, grièvement blessées, ont été hospitalisés.

La ville de Mykolaïv a été "massivement bombardée" à nouveau dans la nuit de lundi à mardi un point établi par la présidence ukrainienne

Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.

Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, "la situation reste tendue", selon la présidence. Mais l'Ukraine a annoncé lundi y avoir repris 46 localités occupées.

L'artillerie est décisive dans le conflit en Ukraine. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d'attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux.

Les Etats-Unis, principal soutien de l'Ukraine, ont annoncé lundi l'envoi de nouvelles armes à Kiev pour 550 millions de dollars, portant ainsi leur assistance militaire à plus de huit milliards au total. Cette aide comprendra des munitions pour les lance-roquettes Himars et 75.000 obus de 155 mm.

De son côté, la Russie a interdit lundi l'entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l'opposition travailliste Keir Starmer et à l'ancien Premier ministre David Cameron, en réponse aux sanctions prises contre l'offensive en Ukraine.

A.Gasser--BTB