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Trump prêt à se relancer dans la course à la Maison Blanche
Et de trois, après 2016 et 2020: Donald Trump devrait annoncer mardi sa candidature à la présidentielle américaine de 2024, ignorant les appels d'une partie de son camp à se retirer du jeu après les piètres performances de ses poulains aux élections de mi-mandat.
Le milliardaire républicain a promis une "très grande annonce" depuis sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, à 21H00 locales (02H00 GMT mercredi) -- dont la teneur ne suscite plus vraiment de suspense mais qui devrait néanmoins ravir ses millions de partisans.
Son conseiller Jason Miller a promis une déclaration "très professionnelle, très soignée", lors de laquelle l'ancien président sera entouré d'un gros groupe de militants "brandissant des pancartes".
Connu pour son caractère imprévisible, Donald Trump, qui flirte depuis des mois avec l'idée de se représenter, pourrait encore chambouler le calendrier à la dernière minute.
Une reculade semble très improbable, tant il a fait monter les attentes. L'homme d'affaires a prédit que mardi pourrait bien être "l'une des journées les plus importantes de l'histoire" des Etats-Unis.
- Pas de "vague géante" -
Arrivé au pouvoir en novembre 2016 dans un scénario politique inédit qu'aucun, ou presque, n'avait prédit, Donald Trump avait bafoué tous les usages pendant sa présidence. Il avait quitté Washington dans le chaos après avoir échoué à se faire réélire face à Joe Biden -- une défaite qu'il n'a jamais reconnue.
Cette nouvelle candidature serait donc la troisième du septuagénaire à la Maison Blanche.
Elle préfigure aussi un possible remake de la présidentielle de 2020: le président Biden a récemment réaffirmé son "intention" de briguer un deuxième mandat, bien qu'il ait pris soin de repousser toute décision définitive à l'année prochaine.
Les républicains reprendront très probablement la Chambre des représentants aux démocrates, mais avec une majorité significativement plus faible que prévu.
La "vague géante" prédite avec beaucoup d'aplomb par les conservateurs ne s'est en effet pas matérialisée: le parti démocrate du président Biden s'est assuré ce week-end de garder le contrôle du Sénat, et pourrait même élargir sa majorité, déjouant les prédictions des sondeurs.
Pour ne rien arranger, une de ses proches alliés, Kari Lake, a échoué lundi à s'emparer du siège convoité de gouverneure de l'Arizona.
Cette performance plus que mitigée du camp républicain, notamment de la part de candidats adoubés par Donald Trump, a terni la réputation de faiseur de rois du tribun.
"Ce n'est certainement pas le contexte que Donald Trump voulait pour son annonce ce soir", a lancé mardi Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump.
Plusieurs voix influentes dans le camp conservateur ont d'ailleurs appelé le magnat de l'immobilier à s'écarter du leadership républicain, jetant une ombre sur ses projets présidentiels.
Son ancien vice-président, Mike Pence, qui publie mardi ses mémoires dans lesquels il raconte entre autres les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020, a notamment refusé de se prononcer sur une éventuelle candidature de Donald Trump lors d'un entretien sur la chaîne américaine ABC diffusé lundi soir.
"C'est aux Américains de se prononcer, mais je pense que nous aurons de meilleurs choix dans le futur", a lancé M. Pence, à qui l'on prête aussi des ambitions présidentielles pour 2024.
- Duel en Floride? -
Mais une partie de l'électorat conservateur s'est déjà tourné vers un autre possible prétendant à la Maison Blanche et résident de Floride: son gouverneur Ron DeSantis. Le quadragénaire, nouvelle star de la droite dure, qui sort lui renforcé des élections de mi-mandat, a assuré que son combat "ne faisait que commencer".
Mais Donald Trump conserve pour le moment une popularité indéniable auprès de sa base, une marée de casquettes rouges qui continue d'affluer à ses meetings de campagne. La majorité des sondages le donnent d'ailleurs toujours gagnant d'une primaire républicaine.
Un obstacle pourrait toutefois compliquer l'ascension de Donald Trump vers la Maison Blanche: ses nombreux ennuis judiciaires, qui pourraient finir par le disqualifier.
L'ancien président est visé par plusieurs enquêtes pour son rôle dans l'attaque contre le siège du Congrès le 6 janvier 2021 ou sa gestion des archives de la Maison Blanche.
En s'appuyant sur un "instinct" toujours mis en avant, Donald Trump, dont la chute a été mille fois annoncée, a jusqu'ici survécu à tous les scandales. Comme si, à force d'accumulation, ils n'avaient plus d'effet sur lui.
L.Dubois--BTB