Berliner Tageblatt - L'Ukraine célèbre une "Journée de l'unité", l'Otan ne voit pas de désescalade

Euronext
AEX 1.77% 908.42
BEL20 0.67% 4253.1
PX1 2.29% 7615.41
ISEQ 2.16% 9998.62
OSEBX 0.76% 1411.02 kr
PSI20 -0.51% 6720.43
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.03% 2586.49
N150 1.44% 3375.76
L'Ukraine célèbre une "Journée de l'unité", l'Otan ne voit pas de désescalade
L'Ukraine célèbre une "Journée de l'unité", l'Otan ne voit pas de désescalade / Photo: ©

L'Ukraine célèbre une "Journée de l'unité", l'Otan ne voit pas de désescalade

L'Ukraine conduisait mercredi d'importants exercices militaires et multipliait les démonstrations de patriotisme à l'occasion d'une "Journée de l'unité", l'Otan avertissant de son côté que la Russie continuait de masser des troupes à la frontière malgré ses annonces de retrait.

Taille du texte:

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assisté à des manoeuvres près de Rivné (ouest). "Je vous remercie de défendre notre Etat. Quand je vous regarde, j'ai confiance", a-t-il déclaré aux militaires présents.

Dans le même temps, l'armée russe a annoncé la fin d'exercices et le départ de soldats déployés dans la péninsule annexée de Crimée, au sud de l'Ukraine, publiant une vidéo affirmant montrer des wagons chargés de matériel militaire quittant la zone de nuit.

Les Occidentaux s'inquiètent depuis des semaines des risques d'une attaque de l'Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100.000 soldats aux frontières de ce pays, une situation explosive qui est au coeur de la pire crise avec Moscou depuis la fin de la Guerre froide.

Les dirigeants européens et américains, qui multiplient les tractations diplomatiques, ont prévenu que des sanctions économiques massives étaient prêtes en cas de passage à l'acte de Moscou, qui dément toute volonté d'invasion.

Si le retrait des troupes russes nourrit l'espoir prudent d'une sortie de crise, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a souligné mercredi qu'il ne voyait "aucune désescalade sur le terrain à ce stade", assurant au contraire que "la Russie continue de renforcer sa présence militaire".

- Prudence occidentale -

Les Occidentaux restent globalement très prudents. Un retrait russe serait un signe de détente "si c'était vrai", a ainsi commenté mercredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Le renforcement des troupes russes à la frontière ukrainienne continue d'être une source de préoccupation", a de son côté affirmé la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht.

Le retrait "serait positif" mais doit encore être vérifié, avait commenté la veille le président américain Joe Biden, estimant qu'"une invasion demeure tout à fait possible".

Il a toutefois tendu la main à Moscou, se disant ouvert à la diplomatie, une annonce saluée par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. "C'est positif que le président des Etats-Unis ait aussi exprimé sa disposition à des négociations sérieuses", a-t-il dit.

Moscou déplore le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, à savoir notamment la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance, en particulier à l'Ukraine, et le retrait de l'infrastructure militaire de l'Otan d'Europe de l'Est.

De leur côté, les Occidentaux ont proposé des pourparlers sur des sujets comme le contrôle des armements.

En parallèle des affirmations de retrait partiel de ses troupes, Moscou a ouvert un nouveau front avec un vote du Parlement russe mardi appelant Vladimir Poutine à reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes en Ukraine.

Il s'agirait d'une "violation grossière du droit international", a mis en garde mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Dans ce contexte tendu, le président chinois Xi Jinping a appelé, lors d'un entretien avec son homologue français Emmanuel Macron, à "rechercher une solution globale à la question ukrainienne par le dialogue et la consultation", selon l'agence de presse officielle chinoise Chine nouvelle.

- Drapeaux déployés -

Les Ukrainiens célébraient eux mercredi la "Journée de l'unité" décrétée par Volodymyr Zelensky, de nombreux drapeaux étant affichés dans les rues de Kiev par les autorités et des habitants.

Dans certaines écoles de la capitale, des exercices d'évacuation ont été organisés.

"Il ne doit pas y avoir de panique", a cependant insisté un adjoint au maire, Valentyn Mondryivsky, suivant la doctrine des autorités dans cette crise. "En tant qu'adultes, notre devoir est de rester calmes".

Le président ukrainien doit aussi se rendre à Marioupol, dernière grande ville de l'Est contrôlée par Kiev. Stratégique, celle-ci est considérée parmi les plus menacées en cas d'invasion, car située à seulement une vingtaine de kilomètres de la ligne de front avec les séparatistes prorusses.

Symboliquement, plusieurs Ukrainiens fortunés ont annoncé leur retour dans le pays après un appel du chef de l'Etat. L'homme le plus riche d'Ukraine, l'oligarque Rinat Akhmetov, s'est ainsi rendu à Marioupol en y annonçant plus d'un milliard de dollars d'investissements pour 2022.

L'ambassadeur de l'Union européenne en Ukraine, Matti Maasikas, s'est lui aussi déplacé à Marioupol.

L'Ukraine, visée mardi par une cyberattaque massive ayant notamment touché le site du ministère de la Défense et une quinzaine de banques, a estimé que Moscou pourrait être derrière l'attaque.

"La Russie n'a rien à voir avec des cyberattaques quelconques", a rétorqué mercredi Dmitri Peskov.

burs-tbm/ant/gkg/sg

M.Furrer--BTB