Berliner Tageblatt - MotoGP: les casques des pilotes, plus qu'une protection, un étendard

Euronext
AEX -1.4% 880.2
BEL20 -1.51% 4186.98
PX1 -1.41% 7280.39
ISEQ -0.28% 9700.43
OSEBX -0.76% 1403.48 kr
PSI20 0.37% 6317.64
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.55% 3082.94
N150 -1.36% 3229.5
MotoGP: les casques des pilotes, plus qu'une protection, un étendard
MotoGP: les casques des pilotes, plus qu'une protection, un étendard / Photo: © AFP

MotoGP: les casques des pilotes, plus qu'une protection, un étendard

"C'est un peu le +mojo+ des pilotes, ce qui les représente vraiment": élément essentiel de la protection des coureurs de MotoGP, le casque est devenu un étendard pour affirmer son style et se démarquer de ses adversaires.

Taille du texte:

Le casque est tellement important dans la catégorie reine du motocyclisme que les pilotes viennent même avec lors des conférences de presse et l'exposent à côté d'eux tel un trophée, ce qui n'est pas le cas en Formule 1 par exemple.

"C'est l'élément le plus personnel d'un pilote, bien plus que la combinaison. C'est la seule chose que je peux personnaliser donc c'est très important pour moi", explique à l'AFP le Français Fabio Quartararo.

"Chaque année je pense qu'on fait des casques de plus en plus beaux, de plus en plus personnalisés, des éditions spéciales, ce sont des choses que j'aime bien. Je pense que c'est un élément super personnel et qui incarne vraiment l'image du pilote", ajoute le champion du monde 2021.

Surnommé "El Diablo", le Niçois arbore ainsi fièrement une tête de diable sur la partie supérieure de son casque et son numéro 20 fétiche personnalisé avec des cornes de diable.

- "Fashionistas" -

Au fil du temps, le casque est quasiment devenu un accessoire de mode, notamment chez la jeune génération de pilotes.

"Certains sont de vrais +fashionistas+ donc ils veulent que leur casque soit tendance. Mais les pilotes veulent surtout qu'il soit le plus différent des autres possible. Ils veulent que le casque exprime le mieux ce qu'ils sont, ils veulent vraiment transmettre quelque chose à travers lui", énumère à l'AFP Michaël Rivoire, qui travaille dans le paddock depuis 16 ans pour la marque japonaise Shoei.

"C'est donc important de coller au plus près de leurs demandes. Il y a des pilotes qui savent exactement ce qu'ils veulent, qui arrivent très bien à le transcrire. Par exemple, Marc Marquez, avec lequel je travaille depuis quinze ans, sait toujours bien ce qu'il veut, comment cela doit être dessiné. Mais ce n'est pas le cas pour tout le monde", ajoute le volubile Français, une des personnalités du paddock.

Michaël Rivoire passe donc des heures durant l'intersaison à échanger avec les pilotes, leurs équipes et ainsi transmettre leurs souhaits le plus précisément possibles aux designers et peintres chargés de réaliser ce qui pourrait s'apparenter à une oeuvre d'art unique.

- Demandes farfelues -

Un des pilotes qu'il équipe en MotoGP lui fait en revanche gagner un temps précieux: l'Italien Fabio Di Giannantonio réalise lui-même tous ses designs et crée donc toute la déco de ses casques, une fierté personnelle.

Parfois, Michaël Rivoire, qui s'occupe aussi de jeunes pilotes de Moto2 et Moto3, doit refuser certaines demandes farfelues. "Une fois, les motifs étaient trop religieux et nous ne sommes pas là pour faire du prosélytisme. Un autre voulait une femme nue sur son casque donc ce n'était pas possible. Une fois, même si c'était moche, on a accédé à la demande d'un pilote qui voulait mettre une paella sur son casque à l'occasion de la dernière course à Valence" énumère-t-il.

Certains pilotes restent en revanche plus conventionnels concernant le design de leurs casques, qui sont principalement composés de fibre de verre, pèsent environ 1,4 kg et coûtent près de 1000 euros.

"Avant j'accordais beaucoup d'importance au design, beaucoup moins maintenant parce que tout va trop vite et il faut changer de déco souvent pour essayer de faire des ventes", explique à l'AFP l'expérimenté Français Johann Zarco, qui dispute sa huitième saison en MotoGP et travaille avec une marque française, Shark.

"Je suis content quand mon casque est beau mais je sais que ça ne va pas jouer sur mon résultat et avec le temps, tu enlèves des superstitions", souligne-t-il.

H.Seidel--BTB