Berliner Tageblatt - Top 14: Boudehent ne veut pas faire partie des joueurs "feu de paille"

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Top 14: Boudehent ne veut pas faire partie des joueurs "feu de paille"
Top 14: Boudehent ne veut pas faire partie des joueurs "feu de paille" / Photo: © AFP

Top 14: Boudehent ne veut pas faire partie des joueurs "feu de paille"

"Si tu veux durer dans le temps, il ne faut pas se voir trop beau": Paul Boudehent, troisième ligne de La Rochelle rayonnant avec les Bleus lors de la Tournée d'automne, va reprendre dimanche contre Perpignan après une blessure.

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Dans un entretien à l'AFP réalisé début décembre, il raconte sa montée en puissance tout en ayant conscience de la rude concurrence à son poste. Blessé à l'épaule lors du dernier match des Bleus contre l'Argentine, il revient sur les terrains dimanche en Top 14 après plus d'un mois d'absence.

Q: De surprise du chef en 2023, vous êtes considéré comme le grand gagnant de la Tournée. Vous le ressentez aussi comme ça ?

R: "Oui, sans forcer les choses. Je le prends comme ça vient. Cela s'est bien passé mais comme j'ai l'habitude de le dire, ce n'est pas parce que ça s'est bien passé une fois que ça se passera toujours bien. À ce niveau-là, je reste vigilant, humble et discret parce que ça peut tourner tellement vite. J'ai tellement d'exemples de joueurs qui ont été excellents sur des tournées comme celle-ci et puis derrière, on ne les a plus jamais revus. Je ne veux pas faire partie de ces joueurs un petit peu feu de paille (...) Rien n'est jamais acquis. Il faut continuer de bosser, s'accrocher, continuer d'y croire. Si tu veux durer dans le temps, il ne faut pas se voir non plus trop beau, il faut accepter de se remettre en question."

Q: Voir Grégory Alldritt, Anthony Jelonch ou Charles Ollivon en tribune aide à relativiser ?

R: "C'est ça, par respect pour eux, parce qu'ils ont marqué l'équipe de France et lui ont permis d'être ce qu'elle est aujourd'hui. Ces joueurs-là, je les regardais depuis mon canapé. Là, ça fait un peu bizarre mais ça m'a donné la motivation de donner le meilleur de moi-même. Je me disais que par respect pour eux, je ne peux pas passer à côté".

Q: En quoi avez-vous changé depuis vos débuts en sélection ?

R: "Sincèrement, je ne pourrais pas vraiment vous dire. Je n'ai pas la sensation d'avoir changé, j'ai peut-être un petit peu évolué dans ma manière d'appréhender les matchs. Je suis peut-être un peu plus détaché. J'ai pris de l'expérience, de la maturité au travers de la Coupe du monde, du Tournoi, des matchs en club aussi. Ce sont plein de choses qu'il m'a fallu pour passer tous ces échelons. Il y a des joueurs qui arrivent à les passer très rapidement, moi il m'a fallu toutes ces étapes."

Q: La saison dernière, Peato Mauvaka a disputé 33 matches, Thomas Ramos et Gaël Fickou 32. Seriez-vous favorable à un nombre maximum ?

R: "C'est un vrai sujet de discussion parce qu'on parle de plus en plus de la sécurité des joueurs, comment préserver le mieux possible notre corps et nous permettre d'avoir le moins de pépins physiques. Il y a un problème indéniable dans le rugby français, on joue énormément de matchs, 30 voire 35 pour les internationaux qui jouent sur les deux tableaux Champions Cup et Top 14, c'est énorme. Les gens ne se rendent pas compte de la charge de travail et de la fatigue que ça génère. Il y a des vrais échanges à avoir là-dessus, même vis-à-vis de nos clubs qui veulent qu'on soit disponibles tout le temps. Si on compare avec les autres nations, peut-être que leurs internationaux arrivent un peu plus frais. Il y a une vraie question: est-ce qu'on veut le meilleur championnat ou la meilleure équipe nationale ? Je pense qu'aujourd'hui, on est un peu bloqué parce qu'on veut les deux."

Propos recueillis par Raphaël PERRY

M.Furrer--BTB