Berliner Tageblatt - Six nations: pour les Bleus, parole à la défense

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Six nations: pour les Bleus, parole à la défense
Six nations: pour les Bleus, parole à la défense / Photo: © AFP

Six nations: pour les Bleus, parole à la défense

Après des semaines de doute, la défense du XV de France a su monter les barricades et se montrer intraitable face à la puissance de feu irlandaise pour asseoir un succès crucial dans le Tournoi des six nations.

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Les innombrables plaquages de François Cros, l'activité impressionnante de Mickaël Guillard, les grattages rageurs de Gregory Alldritt... Les exemples ne manquent pas: les Bleus ont mis tous les ingrédients pour tenir bon et mettre à mal les systèmes de jeu huilés du XV du Trèfle.

Face au double vainqueur en titre du Tournoi, les souvenirs des dégâts causés par les errements défensifs à Twickenham ont paru bien lointains.

La préparation de ce match déterminant pour tenter de remettre la main sur un titre qui fuit les Bleus depuis le Grand chelem de 2022 avait été marquée par des débats autour de la solidité de l'arrière-garde tricolore.

- Même sans Dupont -

Fallait-il reconduire la paire de centres malmenée contre l'Angleterre et même par moments l'Italie? La France allait-elle vivre un enfer sous la potentielle pluie de ballons hauts envoyée par les Irlandais? La maîtrise des rucks des hommes en vert était-elle trop importante pour autoriser les Bleus à rêver?

Et les points d'interrogation se sont multipliés lorsqu'à la 28e, le patron de cette équipe Antoine Dupont s'est écroulé dans un regroupement, touché à un genou et contraint de céder sa place à Maxime Lucu.

Mais même sans "Toto", les Français ont trouvé les réponses à ces questions.

Ils ont construit leur succès, qui les place en tête du classement à une journée du terme, en se montrant infranchissables, avant de laisser s'exprimer leur créativité offensive qui a fait mouche contre des Irlandais usés.

Un chiffre pourrait résumer la portée de l'intensité mise en défense par les Français: ils ont plaqué 197 fois, soit presque deux fois plus qu'à Twickenham début février (108). Mieux, ils n'ont manqué leur coup que 21 fois.

Dans le sillage du troisième ligne François Cros, qui a passé l'après-midi à plaquer (17 fois), en plus d'apporter son soutien dans les rucks, les Bleus ont sorti les barbelés.

Le début de match, complètement à l'avantage des Irlandais, a servi de test grandeur nature pour cette défense remise en cause.

Les cinq fautes commises lors des 11 premières minutes sous la terrible pression adverse ont laissé craindre le pire.

Mais dans la douceur printanière dublinoise, l'orage a fini par passer.

Le capitaine irlandaise Caelan Doris, qui avait jugé la veille que son homologue au poste de N.8 Grégory Alldritt était "un des meilleurs joueurs du monde", n'a pas eu l'occasion de se contredire.

D'autant plus lorsque le Gersois est venu se glisser entre le ballon et lui pour éviter qu'il n'aplatisse dès la 7e minute, empêchant ainsi l'Irlande d'ouvrir le score.

- L'apport du banc -

Au centre, Pierre-Louis Barassi et Yoram Moefana, dont la connexion connaissait quelques bugs depuis le début du Tournoi, ont rassuré leur sélectionneur.

"Il y a eu quelques erreurs individuelles (...), ça va donner des indications à nos futurs adversaires", avait jugé Galthié à Rome, après une prestation mitigée des deux hommes.

Cette fois-ci, Yoram Moefana s'est comporté en patron de la ligne arrière, rattrapant systématiquement ses adversaires pour freiner leur progression, et ce même après la sortie en raison d'une commotion de Barassi.

L'habituel troisième ligne Oscar Jégou est entré au centre et s'est mis au diapason pour tenir le choc.

Comme lui, le banc composé de sept avants et un seul trois quarts, questionné depuis des semaines, a apporté la densité nécessaire pour resserrer l'étreinte contre des Irlandais impuissants.

Et même si les Français ont baissé la garde en fin de partie, encaissant deux essais dans les tout derniers instants, ils n'ont pas eu à paniquer: la victoire était acquise.

W.Lapointe--BTB