Berliner Tageblatt - Plongeon de haut vol: "il y a une sérénité au moment où on saute", explique Gary Hunt

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Plongeon de haut vol: "il y a une sérénité au moment où on saute", explique Gary Hunt
Plongeon de haut vol: "il y a une sérénité au moment où on saute", explique Gary Hunt / Photo: © AFP/Archives

Plongeon de haut vol: "il y a une sérénité au moment où on saute", explique Gary Hunt

"Il y a une sérénité au moment où on saute", explique à l'AFP Gary Hunt, à l'occasion de l'étape parisienne du circuit mondial de plongeon de haut vol Red Bull Cliff Diving, vendredi et samedi en face de la Tour Eiffel.

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Le Britannique de naissance, naturalisé français en 2018, est toujours à 38 ans "LA" référence de cette discipline spectaculaire où il s'élance d'une plate-forme de 27 mètres de hauteur pour plonger dans la Seine.

QUESTION: Pourquoi le choix de cette discipline?

REPONSE: "J'ai fait un peu de danse quand j'étais jeune et aussi de la gymnastique puis de la natation, mais je n'ai pas vraiment aimé ça. À un moment, j'ai vu des plongeurs dans une autre piscine: ils avaient l'air de s'amuser plus que moi. J'ai pris des leçons de plongeon et j'ai tout de suite adoré".

Q: Comment procède-t-on pour arriver aux 27 mètres?

R: "Après 10 m (les plongeoirs de compétition en piscine, NDLR), les plongeurs font des spectacles dans une petite piscine de 8 m de diamètre et de 2,70 m de profondeur. Il y a une petite plateforme qui se déplace et permet de monter jusqu'à 20 m. C'est ce que j'ai fait, d'abord en Italie et après dans un parc d'attraction à Maizières-lès-Metz (Moselle) au Walygator (...) En 2008 j'ai fait ma première compétition Red Bull à 25 m puis en 2009 à 27 m, quand ils ont créé la série Red Bull".

Q: Qu'est-ce que cette hauteur vous apporte?

R: "A 10 m, on est un peu plus limité. Dès que j'ai commencé à sauter plus haut, avec ces trois secondes de chute, les possibilités étaient énormes. J'avais un nouveau terrain de jeu, j'avais à nouveau cette sensation de peur. C'est sûr que s'il n'y avait pas le risque, ça me plairait moins. Il y a une sérénité au moment où on saute. Avant, il y a toujours des doutes, des appréhensions. Mais une fois qu'on quitte la plateforme, on sait qu'on ne peut pas reculer. Toutes ses peurs et ses doutes s'en vont. Le corps prend le contrôle: c'est le temps de l'action (...) Nous imaginons le plongeon dans nos têtes une centaine de fois aussi. On a deux jours de compétition et un jour d'entraînement. C'est très intense: on peut préparer un plongeon pendant toute l'année et on a juste un jour d'entraînement pour le tenter et voir si on est prêt".

Q: Vous avez remporté neuf des douze éditions du circuit Red Bull Cliff Diving, quelles sont vos attentes cette année?

R: "Gagner un dixième titre. Je pense que dix fois champion ça sonne mieux que neuf. Pour montrer que j'en suis encore capable. Mais le jeu est différent. Beaucoup de jeunes sont venus aux premières étapes avec des plongeons très difficiles, plus difficiles que les miens. Moi, je vais jouer sur la constance et essayer d'atteindre les notes parfaites de 10. Je l'ai déjà fait mais ça arrive rarement".

Q: Vous avez déjà sauté en France, mais depuis le Brexit vous avez pris la nationalité française. Sauter à Paris a une saveur particulière pour vous aujourd’hui?

R: "C'est une opportunité incroyable. Ça fait longtemps que j'habite en France, depuis 2010. C'était une progression naturelle pour moi de devenir Français et de sauter pour la France. J'ai fini deuxième à Boston (une des étapes du Red Bull Cliff Diving 2022 le 4 juin dernier NDLR) donc ça me donne de la confiance pour remporter la victoire chez moi dans une semaine".

Q: Vous auriez souhaité que cette discipline soit représentée au Jeux olympiques de Paris en 2024, ça ne sera pas le cas. Mais concourir à Paris cette année, c'est une belle compensation?

R: "Pour moi c'est une belle étape pour la progression du sport. On espère faire partie de la cérémonie d'ouverture (des JO-2024, NDLR). Et le fait d'organiser un évènement comme ça, c'est un bon point. Beaucoup de gens pensent que ça pourrait faire partie des JO en 2028. Moi, je ne sais pas si je serai encore là, rien qu'à Paris j'aurai 40 ans mais je suis sûr qu’un jour ça deviendra une discipline olympique".

Propos recueillis par Anne ROLANDIN

H.Seidel--BTB